Depuis la révolution de 2019, où « Tous ! Ça veut dire tous ! » ce slogan lancé dès le début des mobilisations, appelant au départ de tous les dirigeants de toutes tendances politiques et appartenances religieuses, et puis son étouffement dans l’œuf et jusqu’à nos jours en tant que libanais, on se demande parfois si vraiment nous sommes devenus insensibles à l’humiliation devenue habitude quotidienne où personne ne bouge ou ose réagir pour protester contre ce train de vie.
Cinq ans déjà et l’argent des déposants est toujours bloqué dans les banques et le crime reste impuni. Aucune banque n’a déclaré sa faillite ni a pu donner espoir de remboursement.
Dans le même contexte, le gouvernement vient d’accepter de recevoir un milliard d’euros offert sur trois ans et le pays serait ainsi pris en étau. La communauté internationale lui imposerait soit la présence continue de deux millions de réfugiés syriens sur son sol, soit l’arrêt des aides internationales. Face à cette situation, le pays entier est humilié et des « responsables » nous poussent à mourir à petit feu.
Non, messieurs, le peuple libanais ne veut plus mourir et refuse ce fonctionnement. Il le fait savoir par tous les moyens : dans la rue, dans les urnes, dans les journaux, auprès des institutions internationales.
Il veut la justice et la vérité au sujet de l’explosion au port de Beyrouth en 2020. Il veut une vie politique ordonnée et mise au service du bien commun, et non subir un trafic d’influence comme dans l’exemple de la loi des loyers commerciaux qui n’a pas pu voir le jour.
Non, « les Libanais ne s’adaptent pas à tout ». Pas d’électricité ? Alors mettons en marche les « moteurs », et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer et les autres menaces de maladies, comme le cancer, causées par la pollution. L’heure de juger la caste politique responsable est proche et nul ne peut résister à un peuple qui épouse une telle ambition.
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