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Nos Lecteurs ont la Parole

Vivement la neutralité positive pour le Liban !

C’est l’incertitude du lendemain et l’angoisse des drames que l’avenir pourrait nous réserver ; c’est ce climat d’instabilité, de tiraillements et de blocages politiques qui plombe le développement du pays et l’épanouissement de la société libanaise depuis la fin de la guerre civile, il y a vingt ans déjà.


Le pays est plus divisé que jamais entre clans communautaires, dont certains sont financés et parfois surarmés par des puissances régionales qui ne cherchent que leur propre intérêt au détriment de celui du Liban.
Cette situation non seulement paralyse le développement du pays, décourage l’investissement et contribue soit au chômage, soit à l’émigration, mais elle empêche l’instauration d’un État de droit et peut nous conduire – encore une fois – à faire la guerre des autres pour finir par être totalement détruits et définitivement en faillite sans jamais plus pouvoir nous relever.


Le Liban ne pourra connaître une paix véritable et la prospérité qui va avec tant qu’il restera une arène pour les affrontements régionaux. Le communiqué des évêques maronites en mai 2007 proposait déjà la formule de neutralité pour le Liban, « de manière à le tenir à l’écart des axes de la région, qui le laisseraient alors tranquille et ne se mêleraient plus de ses affaires, garantissant ainsi la prospérité à ses fils ».
Depuis un an que la crise syrienne secoue la région, qu’a fait le gouvernement libanais sinon répéter à l’ONU et à la Ligue arabe que le Liban est neutre et ne se positionnera ni pour ni contre le régime syrien ?...
En pratique, nous devons être les amis de tous les pays de la région et même au-delà : c’est cela la neutralité, pour protéger la patrie.


C’était déjà ce principe de neutralité sur lequel le Liban moderne avait été fondé lors de son indépendance, lorsque le président maronite Béchara el-Khoury et le Premier ministre sunnite Riad el-Solh déclaraient solennellement le non-rattachement ni à la France ni à la Syrie.


Le statut de neutralité préserverait le Liban des guerres d’autrui et permettrait à ses composantes communautaires de coexister et de prospérer au lieu de s’entre-déchirer et de faire fuir les forces vives de la nation.
La neutralité apportera justement la prospérité pour tous, l’égalité des droits, la tolérance et la sérénité pour les diverses minorités qui composent le Liban et qui sont sa richesse autant que sa raison d’être. Il est temps qu’on parvienne enfin à une formule de coexistence pacifique et définitive tant à l’intérieur qu’avec nos voisins.
Seule la neutralité positive garantira dans la durée la confiance, la paix et la prospérité qui en découleront.


Deux exemples très actuels montrent bien l’importance et l’urgence d’une une telle neutralité :


1.- Le président de la République Michel Sleiman, le président du Parlement Nabih Berri, l’Europe, les États-Unis et l’ONU ont tout récemment félicité le gouvernement pour la position de neutralité du Liban officiel vis-à-vis des événements en Syrie. Le patriarche maronite et la grande majorité de la classe politique souhaitent la neutralité du Liban. Pourquoi donc ne pas concrétiser cette neutralité par un statut officiel ?


2.- Dans l’éventualité d’une guerre entre Israël et l’Iran, il est probable que le Hezbollah intervienne dans le conflit. Et à ce moment-là, c’est le Liban tout entier qui subira les représailles et se retrouvera en ruines suite aux bombardements massifs d’Israël, puisque le Hezbollah est désormais présent dans toutes les régions du pays. Pour mettre le Liban à l’abri et le protéger de la destruction, demandons vite aux Nations unies un statut de neutralité officiel qui garantirait définitivement notre pays pour qu’il vive dans la démocratie, la paix et la prospérité pour tous ses citoyens, chrétiens et musulmans.


Comment la neutralité apportera la prospérité ?


Lorsqu’ils auront confiance dans l’avenir et auront la certitude que leur pays ne sera plus jamais détruit par les guerres des autres, les résidents ou expatriés libanais autant que les riches voisins arabes investiront en masse dans des projets d’infrastructure et de services, dans l’industrie, l’agriculture et le tourisme.


Ces investissements créeront des dizaines de milliers d’emplois, enrayeront le chômage et l’émigration, enrichissant les citoyens et garantissant au pays une qualité de vie et un environnement sain et attrayant, car nous avons tout ce qu’il faut pour cela : un climat tempéré, une nature superbe avec ses montages et sa côte maritime, un peuple éduqué et intelligent ; nous avons tous les atouts pour dépasser Dubaï ou Singapour, car nous sommes sur la Méditerranée, à trois ou quatre heures d’avion seulement des capitales européennes.


Mais la prospérité ne viendra que si nous devenons officiellement neutres, sans ennemis mais amis de tous, au lieu d’être les instruments des uns et des autres, et de leurs menaces guerrières.
Vivement la neutralité positive au plus tôt, avant qu’il ne soit trop tard !

David C. CORM

C’est l’incertitude du lendemain et l’angoisse des drames que l’avenir pourrait nous réserver ; c’est ce climat d’instabilité, de tiraillements et de blocages politiques qui plombe le développement du pays et l’épanouissement de la société libanaise depuis la fin de la guerre civile, il y a vingt ans déjà.
Le pays est plus divisé que jamais entre clans...
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