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Liban - Sport

« Parkour » à Beyrouth : une nouvelle façon d’appréhender la ville

Joe Zgheib est professeur d’une nouvelle activité sportive au Liban : le « parkour ». Il propose une initiation à cette discipline en toute sécurité dans un gymnase de Gemmayzé.

Quelques membres du team de LPK lors d’une session à Jbeil.

Tapis de sol bleu, rouge et vert. Lumière blanche provenant du plafond. Et cette odeur si particulière qui fait remonter des souvenirs de cours de sport à l’école. Il est 18h quand le cours de « parkour » de Joe Zgheib débute dans l’un des gymnases du Collège des Frères à Gemmayzé.
Comme dans une salle de classe, le professeur fait l’appel afin de savoir qui vient et « surtout pour savoir qui sont les personnes vraiment motivées par ce sport », rapporte Joe Zgheib qui a lancé il y neuf ans parkour au Liban. Une fois terminé, tout le monde se lève et c’est parti pour 1h30 d’entraînement pour le moins intensif. Joe donne dans le « hey guys » pour lancer l’échauffement qui débute par une course à petites foulées. Les élèves du cours sont pour l’essentiel des garçons, mais quelques filles participent également à l’entraînement. « C’est la première fois que je fais du sport hors de l’école. Ce n’est pas ennuyeux comme dans une salle de fitness », explique Tania, 22 ans, à la longue queue-de-cheval châtain, qui pratique ce sport depuis deux mois déjà.
Pas besoin d’équipement spécial pour devenir traceur : un pantalon de jogging, un tee-shirt et « yallah » c’est parti. Il n’y a pas d’âge pour débuter, même si la meilleure période reste l’adolescence : « Entre 14 et 20 ans, car on peut vraiment travailler sur la souplesse du corps », avance le professeur.
Après l’échauffement d’une demi-heure, une petite pause est octroyée pour que les participants s’hydratent. Ensuite débutent les choses sérieuses : saut du lapin, saut de grenouille et saut du voleur. Tour à tour, les élèves sont passés en revue par le coach qui donne des indications pour exécuter au mieux la performance avec un minimum de risque de blessures. « On s’entraîne en salle et, une fois que les repères dans l’espace sont pris lors des sauts, on peut alors commencer à faire la même chose en extérieur », explique Joe. L’entraîneur, qui a pratiqué pendant plus d’une dizaine d’années le kung-fu avant de se tourner presque par hasard vers le parkour, reste attaché à une stricte discipline. Quand un des traceurs en herbe discute alors qu’il donne des consignes sur l’exercice suivant, celui-ci hérite d’une bonne série de pompes ou d’abdominaux. « C’est important que les élèves écoutent quand je donne les consignes des exercices, il en va de la sécurité de tous », assure l’entraîneur au large sourire.

Salto avant
Une fois tous les muscles réveillés, un important dispositif d’obstacle est mis en place pour retrouver une situation comme dans la rue : obstacle à sauter, passage sur la poutre pour l’équilibre, cheval d’arçon, nouvel obstacle à sauter et enfin impulsion sur le trampoline avec un salto avant pour finir et réception debout pour les plus entraînés. Pour les autres, un matelas moelleux les attend.
Le jeune entraîneur ne perd jamais une occasion de montrer ce qu’il sait faire, comme pour faire voir à ces disciples ce qu’ils peuvent faire s’ils continuent le parkour. Pour finir le cours en beauté, le prof propose un peu de renforcement musculaire... à la sauce Joe, bien entendu ! Tous les élèves sont allongés en rang d’oignons et il passe très rapidement sur leurs abdos. « C’est impressionnant, mais ça ne fait de mal à personne et au moins je sais qu’ils ont leurs abdominaux bien serrés », s’amuse l’entraîneur.
Une heure trente est passée. La majorité des participants sortent tout transpirant du gymnase. Pour une poignée d’irréductibles, les sauts et autres cabrioles s’enchaînent. Les LPK, pour Lebanese Parkour, sont l’unique « team » de parkour libanais.
Ces jeunes ont participé au cours, suivi les instructions de Joe et parfois subissent ses punitions comme les autres élèves. Une chose les différencie : ils portent tous un tee-shirt noir avec le logo LPK imprimé en blanc et rouge sur le torse. « Tu peux intégrer les LPK après un ou deux ans de pratique », précise Joe, mais le jeune Hadi, 19 ans, s’exerce seulement depuis 6 mois et fait déjà partie du team « car il a fait de la gymnastique auparavant. Ça aide ».
Les LPK sont une dizaine de garçons à représenter ce sport au Liban qui compte de plus en plus d’adeptes. « Rien ne peut bloquer notre chemin », conclut Joe Zgheib, en remerciant les autres traceurs de leur venue.
Tapis de sol bleu, rouge et vert. Lumière blanche provenant du plafond. Et cette odeur si particulière qui fait remonter des souvenirs de cours de sport à l’école. Il est 18h quand le cours de « parkour » de Joe Zgheib débute dans l’un des gymnases du Collège des Frères à Gemmayzé. Comme dans une salle de classe, le professeur fait l’appel afin de savoir qui vient et...
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