Le patriarche maronite Béchara Raï a reçu dimanche à Bkerké le gouverneur par intérim de la Banque du Liban (BDL), Wassim Manssouri, rapporte l'Agence nationale d'infornation (ANI, officielle), sans préciser la teneur de leurs échanges, alors que le pays traverse depuis 5 ans une importante crise économique et financière, marquée par d'importantes restrictions bancaires illégales et un effondrement de la monnaie nationale.
Plus tôt dans la matinée, le chef de l'Église maronite a consacré, une nouvelle fois, une partie de son homélie dominicale à la crise institutionnelle dans le pays, plus particulièrement à la vacance présidentielle qui dure depuis le départ de Michel Aoun fin octobre 2022. « Pour nous, il n'y a aucune raison justifiable de ne pas élire un Président de la République, d'organiser les institutions constitutionnelles, de préserver la Constitution et de faire cesser ses violations quotidiennes », a estimé le patriarche, ajoutant : « En l'absence du Président de la République, il n'y a pas de constitution et pas de loi, sauf pour ceux qui sont malheureusement au pouvoir ».
Le gouvernement de Nagib Mikati, démissionnaire depuis les élections législatives de mai 2022, est critiqué pour avoir dépassé à plusieurs reprises ses prérogatives de pouvoir exécutif sortant, que la Constitution limite. Le Parlement élu à l'époque n'a toujours pas réussi à s'entendre sur un nouveau président.
Selon des propos relayés par plusieurs médias locaux, le cardinal Raï a également souligné qu'il était essentiel que le Liban ait un président pour « s'asseoir à la table des négociations », notamment avec Israël concernant les questions du litige frontalier ou de la mise en oeuvre de la résolution 1701 des Nations unies qui visait à régler le conflit israélo-libanais de 2006 en appelant à une cessation complète des hostilités entre Israël et le Hezbollah.
Le Liban subit les débordements dans le sud du pays de la guerre à Gaza entre le mouvement Hamas et Israël. Ce sujet était également au centre de l'homélie prononcée en la Cathédrale Saint-Georges de Beyrouth par le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, qui a affirmé que « la paix est une responsabilité commune reposant sur l'acception de l'autre et son respect ».
Quand les hommes de religion veulent faire de la politique et se mêler des affaires economiques .. car ils ont aussi des intêrets .. eh oui on est au Liban
08 h 30, le 20 mai 2024