Le 4-Août, au risque de l’oubli
Quatre ans après le 4 août 2020, des familles de victimes se battent tant contre les tentatives d’étouffer ce crime que contre la résignation des Libanais à l’injustice. Emmanuel Haddad raconte comment la cause du 4-Août s'est essoufflée au cours des dernières années.
Ces Libanais que le 4-Août a tatoués au cœur et au corps
Après la double explosion au port de Beyrouth, de nombreux Libanais ont ressenti le besoin de marquer dans leur chair ce moment de leur existence, auquel ils ont réchappé, sans plus pouvoir – ni vouloir – y échapper. Julien Ricour-Brasseur et Matthieu Karam ont rencontré ces hommes et femmes qui se sont fait tatouer le 4-Août.
Quatre ans après, la longue nuit des blessés du 4-Août
Handicapées, amputées ou défigurées, certaines personnes blessées par la double explosion au port de Beyrouth sont jusqu’à aujourd’hui marquées dans leur chair, que seul le scalpel de chirurgiens plastiques a parfois permis de réparer. Emmanuel Haddad et Pierre France ont récolté leurs témoignages.
En images : Au port de Beyrouth, des opérations de nettoyage, quatre ans après l'explosion
Au port de Beyrouth, des opérations sont actuellement en cours pour nettoyer la ferraille, après qu'une compagnie privée a remporté un appel d'offres lancé par l'État. Un projet qui ne fait pas l'unanimité. Notre reportage, en vidéo.
4-Août : le barreau presse le parquet de relancer l’enquête
Cela fait quatre longues années que le bureau des plaintes de l’Ordre des avocats de Beyrouth mène des efforts acharnés et continus pour tenter de rendre justice aux victimes de la double explosion au port de Beyrouth. Claude Assaf revient sur l'état de l'enquête.
« Comme une nouvelle explosion » : lettre ouverte aux autorités françaises contre la destruction des silos
Les promoteurs d'une campagne de solidarité en vue de protéger les silos encore debout ont adressé une lettre ouverte aux autorités françaises sous le titre « Démolir ou mourir encore ». Dans cette lettre, la campagne met en garde contre « la démolition des silos, ainsi que l’effacement du site de l’explosion » qui seront perçus « comme une nouvelle explosion ».
À Beyrouth, les fantômes du hangar n°12
Alors que l’enquête sur la double explosion au port piétine, une série de décès suspects réactive les doutes quant aux causes de cette catastrophe. A travers une longue enquête, Christophe Boltanski tente de remonter le fil des événements qui ont précédé la tragédie.
Quel est le nombre le plus probable des victimes du 4-Août ?
Aujourd’hui encore, le nombre des personnes décédées pendant ou après les explosions au port de Beyrouth, le 4 août 2020, est sujet à confusion. Sont-ils 218, 220, 235, ou davantage ? Car, des années après la tragédie, aucun chiffre officiel n’a été avancé par les autorités.
Dalal Mawad : ce que nous avons perdu le 4 août 2020
En 2023, Dalal Mawad a publié un ouvrage autour de l’explosion au port qui, à partir de témoignages poignants de femmes, victimes à plus d’un titre de la terrible tragédie, amorce une réflexion salutaire sur l’effondrement d’un pays et le rôle des femmes dans la résistance à cet effondrement.
Les portraits de ceux qui se sont battus pour rester
Nous avons choisi de mettre en lumière les histoires de ceux qui sont restés et se sont battus, chacun à sa façon, après l'explosion au port. Dans une série de portraits, nous partageons avec vous leur parcours, leur lutte et leurs ambitions. Découvrez l'histoire de May Wehbé, qui a œuvré à reconstruire la maison familiale. Celle de Omar Itani, qu'il qualifie lui-même d'absurde. Rencontrez Mariana Wehbé, pour qui le 4-Août était synonyme de réparer des portes, des fenêtres, mais aussi des gens. Aline Kamakian, propriétaire du restaurant Mayrig à Gemmayzé, qui a tout rebâti mais dont, sans justice, la colère est toujours là. Et enfin Raïf Lteif, certain que Beyrouth ne mourra jamais.
Il faut dire que les médias libanais sont tombés dans le piège des assassins qui consistait à noyer le poisson en provocant d’autres évènements d’insécurité afin de faire oublier ce crime innommable. Aucun média n’en a fait son affaire en se focalisant sans relâche sur les évolutions tant au niveau de la justice piétinée et vendue ni aux aides qui ne sont jamais parvenues aux victimes. Certains grands blessés et mutilés, par leur faute, sont toujours dans les hôpitaux et payent de leurs poches les soins que l’état était censé leur assurer. Le crime est vite passé à la trappe.
10 h 56, le 04 août 2024