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Politique - Relations Liban/Syrie

Samir Geagea lie la position syrienne sur les tours de surveillance au trafic de drogue

Le chef des Forces libanaises (FL) lance une pique aux partis libanais qui prônent le rapprochement avec Damas.

Samir Geagea lie la position syrienne sur les tours de surveillance au trafic de drogue

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. Photo d'archives de 2022. Joseph Eid/AFP

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé que l’opposition récemment exprimée par Damas aux tours de surveillance installées par les Britanniques en 2014 à la frontière entre le Liban et la Syrie était motivée par l’inquiétude du régime de Bachar el-Assad sur la pérennité du trafic de drogue qu’il parrainerait.

« L'objection syrienne aux tours érigées par le Liban sur son territoire est liée à la capacité de surveiller la contrebande de drogue du régime de Damas, qui est devenu le plus important trafiquant de la région », a souligné M. Geagea dans un communiqué relayé dimanche par l’Agence nationale d’information (Ani, officielle). « Si la demande du gouvernement syrien est révélatrice de quelque chose, c'est bien des intentions de ses responsables. Malgré tout ce qui s'est passé en Syrie, son régime affiche toujours une attitude hostile et négative à l'égard du Liban », a ajouté le chef des FL. Il a poursuivi : « Il est important que les Libanais, tous les Libanais, s'en rendent compte et que ceux qui conspirent encore avec le régime syrien cessent de le faire avec un régime défunt contre l'intérêt de leur pays ». Une pique lancée aux partis libanais qui, à l’image du Hezbollah pro-iranien, du Parti social national syrien (PSNS), ou du courant des Marada, prônent le rapprochement avec Damas.

Pour mémoire

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Le sujet évoqué par M. Geagea remonte au mois dernier. Dans une lettre de protestation datée du 18 février, adressée au Liban, le ministère syrien des Affaires étrangères avait protesté contre l’édification, dix ans plus tôt, d’une quarantaine de miradors pourtant installés en territoire libanais. Financées à l’époque par le gouvernement britannique qui a également formé des militaires libanais à y prendre position, ces tours adjacentes à des postes de l’armée libanaise permettent à celle-ci de mieux contrôler une frontière poreuse de 370 km de long. Le Liban était, à cette époque, en pleine guerre contre les jihadistes de l’État islamique (EI) qui s’infiltraient en nombre dans le pays alors que le conflit civil en Syrie en était encore à ses premières années.

Suite à la réception de la lettre de protestation syrienne, le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, avait indiqué que Damas craignait « vraisemblablement que les informations recueillies par l’armée à leur frontière ne soient livrées à une tierce partie ». Il avait aussi suggéré qu’elle « pourrait s’expliquer par la récente proposition avancée par Londres qui consiste à installer les mêmes équipements au Liban-Sud ».

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Pour le chef des FL, Damas a surtout peur de voir compromis les différents trafics qui passent par la frontière entre le Liban et la Syrie. « Ces dernières semaines, le gouvernement syrien a envoyé une lettre de protestation au Liban au sujet des tours érigées sur son territoire pour contrôler ses frontières et arrêter le trafic de drogue, d'armes, de marchandises et de produits de contrebande, dans le but de dire que ces tours menaçaient sa sécurité nationale », a expliqué M. Geagea. « La première chose qui attire l'attention et qui surprend est le fait que le gouvernement syrien parle de la sécurité nationale syrienne, qui est aujourd'hui inexistante, compte tenu de la présence sur son sol de milices iraniennes et des armées russe, turque et américaine, entre autres », poursuit-il avant d’interroger : « Alors de quelle sécurité nationale ce gouvernement parle-t-il ? »

Le chef des FL ajoute : « Toutes les tours à la frontière, qui font l'objet de l'objection du gouvernement syrien, sont situées en territoire libanais, et le Liban a certainement le droit de les établir pour surveiller et contrôler la contrebande » et la circulation des personnes. Il a enfin enfoncé le clou en mettant en avant « les affrontements quotidiens à la frontière syro-jordanienne » qui constituent « la preuve la plus évidente » que la Syrie est « le plus important trafiquant de drogue de la région et même du monde ». Les autorités jordaniennes, rappelle-t-on, annoncent régulièrement des opérations ciblant des trafiquants dans cette zone.

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé que l’opposition récemment exprimée par Damas aux tours de surveillance installées par les Britanniques en 2014 à la frontière entre le Liban et la Syrie était motivée par l’inquiétude du régime de Bachar el-Assad sur la pérennité du trafic de drogue qu’il parrainerait.« L'objection syrienne aux tours érigées par le...

commentaires (7)

Fini le temps où la Syrie décidait de ce qui se fait ou ne se fait pas sur notre territoire. Les irresponsables politiques devraient saisir l’occasion de la situation désastreuse de la Syrie pour signifier à Assad que le temps de sa dictature étendu jusqu’à nos terre est mort et enterré. Encore faut il que ces bras cassés réalisent que pour libérer notre pays de toutes les ingérences, il faut parler haut et d’une seule voix pour clouer le bec à tous les coqs qui le sont devenus grâce à leur lâcheté et leur manque de patriotisme. Il y aura toujours qui plaiderait les intérêts d’un autre pays

Sissi zayyat

12 h 21, le 18 mars 2024

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Fini le temps où la Syrie décidait de ce qui se fait ou ne se fait pas sur notre territoire. Les irresponsables politiques devraient saisir l’occasion de la situation désastreuse de la Syrie pour signifier à Assad que le temps de sa dictature étendu jusqu’à nos terre est mort et enterré. Encore faut il que ces bras cassés réalisent que pour libérer notre pays de toutes les ingérences, il faut parler haut et d’une seule voix pour clouer le bec à tous les coqs qui le sont devenus grâce à leur lâcheté et leur manque de patriotisme. Il y aura toujours qui plaiderait les intérêts d’un autre pays

    Sissi zayyat

    12 h 21, le 18 mars 2024

  • - « L'objection syrienne aux tours érigées par le Liban sur son territoire est liée à la capacité de surveiller la contrebande de drogue du régime de Damas, qui est devenu le plus important trafiquant de la région ». Il faut ajouter, bien sûr, les trafics de carburant (au temps béni des subventions), dollars, et, plus important, armes et combattants d’une milice illégale. - Avant tout rapprochement avec Damas, il demeure un lourd contentieux à régler. Destructions, pillages, massacres, enlèvements, tortures,etc. en regard de quoi l’occupation israélienne fait figure de promenade touristique.

    Yves Prevost

    07 h 11, le 18 mars 2024

  • Tout l'Israël safavide est trempé jusqu'à la moëlle de ses os dans ce trafic de drogue le plus grand du monde, trafic qui est sans doute sa principale source de revenus. Rien qu'un contrôle normal de la frontière libano-assadienne peut devenir le grain de sable qui enraie cette machine diabolique et asphixie l'entité néo-safavide.

    Citoyen libanais

    20 h 18, le 17 mars 2024

  • Mr. Geagea vous n’avez pas compris que c’est Hassouna qui fait le beau et le mauvais temps …

    Eleni Caridopoulou

    18 h 53, le 17 mars 2024

  • Pour agir de façon efficace il faut être au pouvoir Bachir avait le pouvoir sur toute la région à majorité chrétienne qui est dévastée malheureusement par Aoun

    william semaan

    18 h 21, le 17 mars 2024

  • au lieu de commenter les actions des autres. Quelle est votre stratégie?? Quelles sont les "actions" entreprises? A l'époque Bachir avait Créé DELTA 2000 ( de mémoire) regroupant de très nombreuses élites, penseurs, chercheurs, analystes, créateurs pour le liban vision 2000 : Pour préparer les générations futures et installer les bases culturelles, scientifiques, économiques etc. Que faites vous aujourd'hui ?? vous les FL hormis la messe annuelle pour les martyrs (Paix à leur âme). Vous passez le temps à réagir, critiquer alors que le duo chiite pose les bases d'un liban fédéral ...non avoué.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 24, le 17 mars 2024

  • Le Captagon et la manne financière qu’il génère, la drogue des djihadistes pour les uns, le financement d’un régime arabe pour les autres, porte bien sa définition : "drogue qui circule surtout au Proche-Orient". Il ne faut pas expert en politique régionale, un "sachant" lire entre les nuances pour parler de ""tours de surveillance au trafic de drogue"". Le Doctour parle trop ces derniers temps et fait des déclarations ayant le même effet du Captagon. Moralité : pour qu’un "candidat naturel" soit élu, il faut faire le chemin de Damas. Comme signe d’ouverture, il fera le même chemin,c’est sûr.

    Nabil

    14 h 53, le 17 mars 2024

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