Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé que l’opposition récemment exprimée par Damas aux tours de surveillance installées par les Britanniques en 2014 à la frontière entre le Liban et la Syrie était motivée par l’inquiétude du régime de Bachar el-Assad sur la pérennité du trafic de drogue qu’il parrainerait.
« L'objection syrienne aux tours érigées par le Liban sur son territoire est liée à la capacité de surveiller la contrebande de drogue du régime de Damas, qui est devenu le plus important trafiquant de la région », a souligné M. Geagea dans un communiqué relayé dimanche par l’Agence nationale d’information (Ani, officielle). « Si la demande du gouvernement syrien est révélatrice de quelque chose, c'est bien des intentions de ses responsables. Malgré tout ce qui s'est passé en Syrie, son régime affiche toujours une attitude hostile et négative à l'égard du Liban », a ajouté le chef des FL. Il a poursuivi : « Il est important que les Libanais, tous les Libanais, s'en rendent compte et que ceux qui conspirent encore avec le régime syrien cessent de le faire avec un régime défunt contre l'intérêt de leur pays ». Une pique lancée aux partis libanais qui, à l’image du Hezbollah pro-iranien, du Parti social national syrien (PSNS), ou du courant des Marada, prônent le rapprochement avec Damas.
Le sujet évoqué par M. Geagea remonte au mois dernier. Dans une lettre de protestation datée du 18 février, adressée au Liban, le ministère syrien des Affaires étrangères avait protesté contre l’édification, dix ans plus tôt, d’une quarantaine de miradors pourtant installés en territoire libanais. Financées à l’époque par le gouvernement britannique qui a également formé des militaires libanais à y prendre position, ces tours adjacentes à des postes de l’armée libanaise permettent à celle-ci de mieux contrôler une frontière poreuse de 370 km de long. Le Liban était, à cette époque, en pleine guerre contre les jihadistes de l’État islamique (EI) qui s’infiltraient en nombre dans le pays alors que le conflit civil en Syrie en était encore à ses premières années.
Suite à la réception de la lettre de protestation syrienne, le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, avait indiqué que Damas craignait « vraisemblablement que les informations recueillies par l’armée à leur frontière ne soient livrées à une tierce partie ». Il avait aussi suggéré qu’elle « pourrait s’expliquer par la récente proposition avancée par Londres qui consiste à installer les mêmes équipements au Liban-Sud ».
Pour le chef des FL, Damas a surtout peur de voir compromis les différents trafics qui passent par la frontière entre le Liban et la Syrie. « Ces dernières semaines, le gouvernement syrien a envoyé une lettre de protestation au Liban au sujet des tours érigées sur son territoire pour contrôler ses frontières et arrêter le trafic de drogue, d'armes, de marchandises et de produits de contrebande, dans le but de dire que ces tours menaçaient sa sécurité nationale », a expliqué M. Geagea. « La première chose qui attire l'attention et qui surprend est le fait que le gouvernement syrien parle de la sécurité nationale syrienne, qui est aujourd'hui inexistante, compte tenu de la présence sur son sol de milices iraniennes et des armées russe, turque et américaine, entre autres », poursuit-il avant d’interroger : « Alors de quelle sécurité nationale ce gouvernement parle-t-il ? »
Le chef des FL ajoute : « Toutes les tours à la frontière, qui font l'objet de l'objection du gouvernement syrien, sont situées en territoire libanais, et le Liban a certainement le droit de les établir pour surveiller et contrôler la contrebande » et la circulation des personnes. Il a enfin enfoncé le clou en mettant en avant « les affrontements quotidiens à la frontière syro-jordanienne » qui constituent « la preuve la plus évidente » que la Syrie est « le plus important trafiquant de drogue de la région et même du monde ». Les autorités jordaniennes, rappelle-t-on, annoncent régulièrement des opérations ciblant des trafiquants dans cette zone.
Fini le temps où la Syrie décidait de ce qui se fait ou ne se fait pas sur notre territoire. Les irresponsables politiques devraient saisir l’occasion de la situation désastreuse de la Syrie pour signifier à Assad que le temps de sa dictature étendu jusqu’à nos terre est mort et enterré. Encore faut il que ces bras cassés réalisent que pour libérer notre pays de toutes les ingérences, il faut parler haut et d’une seule voix pour clouer le bec à tous les coqs qui le sont devenus grâce à leur lâcheté et leur manque de patriotisme. Il y aura toujours qui plaiderait les intérêts d’un autre pays
12 h 21, le 18 mars 2024