Rechercher
Rechercher

Politique - Focus

Tours de surveillance : comment le Liban réagira-t-il à la lettre syrienne ?

L’armée prépare une réponse d’ordre technique qui devrait parvenir au Sérail dans les prochaines heures, affirme Mikati à « L’OLJ ».

Tours de surveillance : comment le Liban réagira-t-il à la lettre syrienne ?

Le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, en tournée d’inspection à la frontière avec la Syrie en octobre 2021. Photo tirée de la page Facebook de l’institution militaire

Le Liban officiel prépare une lettre à travers laquelle il répondra à une missive adressée il y a une dizaine de jours par le ministère syrien des Affaires étrangères à son homologue libanais pour protester contre l’édification, en 2014, de tours de surveillance à la frontière entre les deux pays. « Il n’y a aucun problème à ce sujet. Le Liban a déjà reçu une note similaire il y a quelques années, et l’armée y avait alors répondu. Nous allons adopter le même scénario aujourd’hui », affirme à L’Orient-Le Jour le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, ajoutant qu’il « n’a pas besoin de s’entretenir avec le chargé d’affaires de Syrie à Beyrouth à ce sujet ».  

Se voulant fidèle à sa démarche en cette période d’expédition des affaires courantes, Nagib Mikati ne prendra aucune décision avant de lui assurer une couverture politique élargie. Sauf que le Conseil des ministres réuni mercredi au Sérail n’a pas évoqué le dossier, le commandement en chef de l’armée n’ayant pas encore remis au cabinet la réponse officielle. « Je devrais obtenir une copie vendredi », déclare M. Mikati. Sans préciser de date, une source proche de Yarzé confirme que l’institution militaire élabore la réponse dont elle remettra une copie au chef du gouvernement. Il s’agira de la dernière étape d’un circuit qui a débuté au palais Bustros et qui s’est poursuivi au ministère de la Défense, l’armée possédant tous les détails techniques de l’affaire de ces tours érigées il y a une décennie. Mais en quoi consistera la réponse libanaise ?

Lire aussi

Damas s'invite de manière inattendue dans le jeu diplomatique libanais

De sources concordantes, on apprend que la lettre du Liban sera d’ordre technique d’abord. « Il ne faut pas s’attendre à une réponse virulente de la part de l’armée », confirme un militaire à la retraite qui a souhaité garder l’anonymat. « Je crois que le Liban officiel s’attellera à faire valoir que les tours de surveillance en question sont à même de préserver la sécurité du Liban, sans pour autant porter atteinte à celle de la Syrie », dit un autre général à la retraite. Selon lui, « ces édifices ont été érigés à proximité de positions de l’armée pour lutter contre la contrebande ». « Le Liban affirmera dans sa réponse qu’aucun autre pays n’est concerné par cette procédure », enchaîne une source informée du dossier. Elle fait allusion aux accusations de Damas selon lesquelles le Royaume-Uni fait de ces miradors équipés de caméras une plateforme de renseignements dont pourrait profiter Israël pour mener des frappes en territoire syrien. « Il est vrai qu’en 2014, les Britanniques ont financé ce projet. Mais les tours de surveillance en question ne sont liées qu’au commandement de l’armée et au ministère de la Défense », tranche un expert militaire, affirmant que seule l’institution militaire les gère pour mieux contrôler une frontière poreuse de 370 kilomètres de long. Le Liban était, à cette date, en pleine guerre contre les jihadistes de l’État islamique (EI) qui s’infiltraient en nombre en son territoire alors que le conflit en Syrie faisait rage. Ces tours ont commencé à être érigées quelques semaines avant l’attaque lancée par les islamistes contre l’armée à Ersal, en août 2014. Construites grâce à une équipe d’experts militaires britanniques, le projet s’inscrivait dans le cadre d’un programme conjoint entre Londres et l’armée libanaise pour renforcer la capacité de la troupe et l’habiliter à étendre son autorité sur l’ensemble du territoire jusqu’à la frontière.

Le Hezbollah derrière tout ça ?
C’est donc vers une réponse à caractère technique que s’oriente le gouvernement libanais qui veut vraisemblablement circonscrire la polémique. D’autant que le sursaut syrien – dix ans plus tard – intervient dans un contexte de guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban-Sud, dans le cadre de laquelle plusieurs frappes israéliennes ont visé Damas. Le timing est forcément lié donc à la récente proposition avancée par Londres qui consiste à installer les mêmes équipements à la frontière entre le Liban et Israël pour y rétablir le calme. Ce point était d’ailleurs au cœur de la visite du chef de la diplomatie britannique, David Cameron, à Beyrouth début février.

Lire aussi

Accord de 1996, tours de surveillance, garanties : retour sur les pistes envisagées pour l’après-guerre

« Sauf qu’une telle démarche est à même de renforcer la présence de l’armée à la frontière et de lui donner plus de contrôle », souligne un autre militaire à la retraite. « Cela irait à l’encontre des intérêts du Hezbollah », dit-il, estimant que la plainte syrienne n’est que le reflet de la position du Hezbollah – et derrière lui de l’Iran – qui rejette la proposition britannique, mais ne veut pas se mettre en porte-à-faux avec l’État libanais. 

Le Liban officiel prépare une lettre à travers laquelle il répondra à une missive adressée il y a une dizaine de jours par le ministère syrien des Affaires étrangères à son homologue libanais pour protester contre l’édification, en 2014, de tours de surveillance à la frontière entre les deux pays. « Il n’y a aucun problème à ce sujet. Le Liban a déjà reçu une note...

commentaires (5)

Réponse cinglante du gouv lebnen: "AMRAK SIDNA!!"

Wlek Sanferlou

14 h 31, le 01 mars 2024

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Réponse cinglante du gouv lebnen: "AMRAK SIDNA!!"

    Wlek Sanferlou

    14 h 31, le 01 mars 2024

  • Oui oui. Continuez à raser les murs et à courber l’échine devant tous les pays qui se montrent menaçants et inquisiteurs de notre pays. L’Iran et la Syrie se relayent pour nous imposer leurs conditions et les autorités concernées cherchent leurs mots et la bonne formule pour ne pas les froisser. C’est la meilleure façon pour faire de notre pays une serpillière où tous les dictateurs viennent s’y essuyer et tenter leur chance pour nous asservir officiellement . Votre mollesse historique a eu raison de notre beau pays, continuez vous êtes sur la bonne voie de l’asservissement total et complet.

    Sissi zayyat

    14 h 26, le 01 mars 2024

  • ILS FERAIENT MIEUX DE REPONDRE, S,ILS LE PEUVENT, AUX INCURSIONS JOURNALIERES DE L,AVIATION ISRAELIENNE ET DES BORMARDEMENTS SUCCESSIFS A DAMAS, HOMS, DERAA ETC,,, ET LEURS AEROPORTS ET ABORDS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 52, le 01 mars 2024

  • A ma connaissance l’Etat libanais est un État souverain qui n’a aucun aucun compte à rendre à personne sur ses actions sur son territoire. Mais il semble qu’avec les gouvernants actuels çà n’est pas vrai. Arrêtez donc de parler se souveraineté et surtout de prestige de l’Etat.

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 46, le 01 mars 2024

  • Perfide Albion dont le souhait est toujours de renforcer Tsahal !

    Chucri Abboud

    02 h 01, le 01 mars 2024

Retour en haut