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Société - Trafic animalier au Liban

À Tripoli, un lionceau s’échappe et attire l’attention sur sa détention illégale

Après des photos postées sur les réseaux sociaux, montrant l’animal enchaîné et maltraité, les défenseurs des animaux crient au scandale. La justice se saisit de l’affaire. 

À Tripoli, un lionceau s’échappe et attire l’attention sur sa détention illégale

Le lionceau qu'un homme tente de maîtriser, dans une vidéo circulant sur TikTok. Capture d'écran

Sur une vidéo postée sur le réseau social TikTok, on voit un homme ouvrir une caisse en bois et en tirer sans ménagement un lionceau enchaîné. Le jeune animal est très clairement paniqué : il se rebiffe contre l’homme qui a du mal à le maîtriser, et qui finit par le porter par la peau du cou, pour le caresser et poser fièrement avec lui. Le lionceau, visiblement fatigué, se laisse faire.

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Jusque-là, il s'agit d'une affaire de trafic illégal de grands félins, interdite par le ministère de l’Agriculture dans un décret datant de 2016. Et un cas de maltraitance classique, puisque les conditions de détention et de transport de l’animal apparaissent clairement sur les images. Mais ce n’est pas cela qui a fait le buzz. Mardi soir, le « propriétaire » du petit félin, H.H., dont la ferme se trouve dans une zone rurale au-dessus du quartier d’Abi Samra à Tripoli, a été contraint de signaler la disparition de l’animal aux forces de l’ordre et à la municipalité de la ville.  

Pour mémoire

Deux lionceaux, un aigle impérial et plus de 1.500 oiseaux sauvages saisis au Liban-Nord

« L’affaire a provoqué une panique en ville parce que l’information qui a fuité sur les réseaux sociaux parlait d’un lion, non d’un lionceau », explique à L’Orient-Le Jour Riyad Yamak, président du conseil municipal de Tripoli. Le lionceau est retrouvé à Abi Samra quelques heures plus tard et rendu à la ferme.

L’association Animals Lebanon, qui suit de près cette question, note que l’homme a affirmé sur les réseaux sociaux qu’on lui avait « volé le lionceau », puis a déclaré quelques heures plus tard qu’il l’avait récupéré. Mais selon plusieurs sources concordantes, l’animal se serait échappé. Dans tous les cas, l’épisode aura eu des conséquences sur la personne qui le détient dans sa ferme, et avec laquelle nous avons tenté d’entrer en contact sans succès.

Le lionceau saisi bientôt ?

« J’ai cet homme à l’œil depuis un certain moment, il enferme illégalement plusieurs animaux sauvages dans sa ferme et se pavane sans crainte sur les réseaux sociaux », raconte Ghina Nahfawi Baltaji, une militante pour les droits des animaux. Selon elle, le lionceau, en s’évadant, a attiré l’attention sur lui et sur celui qui l’enferme, au mépris de la loi libanaise de protection des animaux adoptée en 2017, et de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), ratifiée par le Liban en 2013.

Le ministre de l’Environnement, Nasser Yassine, alerté par les militants, a transféré le dossier à l’avocat général chargé des dossiers environnementaux au Liban-Nord, Ghassan Bassil. Ghina Nahfawi Baltaji et Animals Lebanon espèrent que la justice permettra de saisir le lionceau aussi rapidement que possible, comme cela a été le cas dans d’autres situations similaires, tout en prenant les mesures prévues par la loi contre le coupable.

Animals Lebanon, comme nous l’assure son directeur exécutif Jason Mier, est prête à recueillir le lionceau et le mettre dans un sanctuaire pour grands félins. L’ONG a envoyé un message au ministre de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan, qui a promis de faire saisir l’animal au plus tôt, selon M. Mier. Nous n’avons pas été en mesure de contacter M. Hajj Hassan pour un commentaire.

Cette affaire est loin d’être isolée. La contrebande d’animaux au Liban fait rage depuis de nombreuses années, et les espèces en danger, dont les grands félins, notamment les lions, en font souvent les frais. « Ce lionceau a dû être séparé de sa mère on ne sait quand, il a probablement été introduit par voie de contrebande au Liban », souligne Mme Baltaji.

L’ONG Animals Lebanon, à elle seule, a recueilli au fil des ans plus d’une vingtaine de lions et de tigres qui étaient gardés dans des zoos privés ou comme animaux de compagnie exotiques. En septembre dernier, elle a gardé Kelly et Issam, deux lionceaux qui faisaient également l'objet d'un trafic illégal d'animaux de compagnie, et qui se trouvent depuis plusieurs mois dans un sanctuaire en Afrique.

Sur une vidéo postée sur le réseau social TikTok, on voit un homme ouvrir une caisse en bois et en tirer sans ménagement un lionceau enchaîné. Le jeune animal est très clairement paniqué : il se rebiffe contre l’homme qui a du mal à le maîtriser, et qui finit par le porter par la peau du cou, pour le caresser et poser fièrement avec lui. Le lionceau, visiblement fatigué, se laisse...

commentaires (2)

Du lionceau ou de l'homme qui le maltraite, qui est la bête ?

otayek rene

23 h 54, le 06 mars 2024

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Commentaires (2)

  • Du lionceau ou de l'homme qui le maltraite, qui est la bête ?

    otayek rene

    23 h 54, le 06 mars 2024

  • Tiens ça ne manque que ça après la drogue ce sont les animaux

    Eleni Caridopoulou

    23 h 00, le 06 mars 2024

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