Dans la foulée des lois adoptées mercredi au Parlement, il y en a une qui n'a pas fait beaucoup de bruit, malgré son importance à de multiples niveaux : la loi sur la protection des animaux.
L'événement est marquant, étant donné qu'aucun texte de loi ne traitait auparavant directement des problèmes reliés aux animaux, qu'il s'agisse de la faune sauvage, des animaux de compagnie ou encore du bétail ou de la volaille. Cette loi a des ramifications diverses : en gros, elle pénalise les abus contre les animaux, réglemente le traitement qui leur est réservé en plusieurs endroits comme les fermes, les « pet shops » ou les abattoirs, et, surtout, consacre le principe des droits des animaux.
Le texte, élaboré au sein du ministère de l'Agriculture avec le concours de l'association Animals Lebanon, a été pratiquement adopté tel quel, avec deux amendements qui vont – une fois n'est pas coutume – dans le sens d'une réglementation plus stricte que celle prévue dans le texte initial. Ainsi, l'article consacré à la réglementation des boucheries, et qui prévoyait que l'abattage d'animaux ne pouvait avoir lieu que dans des abattoirs détenteurs d'un permis, a suscité un débat au Parlement : plusieurs députés ont souligné, à juste titre, que l'abattage du bétail, notamment en zone rurale, ne se fait pas que dans des abattoirs, mais surtout dans les boucheries directement. Ainsi, il a été décidé d'exiger des boucheries qui pratiquent l'abattage d'obtenir elles aussi un permis, et un délai de six mois leur a été accordé après la publication de la loi dans le Journal officiel.
L'autre amendement a porté sur les amendes imposées en cas d'abus ou de n'importe quelle contravention. Sur suggestion du député Ali Ammar, elles ont été fixées à des sommes qui représentent 3 à 10 fois le salaire minimum... afin de couvrir une quelconque dévaluation de la monnaie à l'avenir. Sur place, l'adoption de la loi a laissé un sentiment de satisfaction: le député Akram Chehayeb, président de la commission de l'Environnement, a souligné combien il était important d'instaurer une culture de respect de l'animal et les répercussions positives que cela aurait sur l'image du Liban à l'étranger.
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Interrogé par L'Orient-Le Jour sur son sentiment après cette issue heureuse d'une très longue bataille, Jason Mier, directeur exécutif d'Animals Lebanon, qui s'exprimait à partir de l'étranger, affirme que « la célébration finale aura lieu symboliquement lorsque le président de la République signera la loi ». Il rappelle que le processus a été long, depuis 2009, jusqu'à ce que l'idée d'origine fasse son chemin. « Le plus important, c'est que la loi change la vision générale par rapport à la protection animale », dit-il.
Le militant rappelle que certaines dispositions de la loi seront appliquées directement et d'autres plus tard, afin de donner aux industries concernées le temps de s'adapter. À titre d'exemple, les « pet shops » qui ne répondent pas aux critères de la loi, auront la chance de s'améliorer, avant d'être fermés si ce n'est pas le cas. Il insiste sur le fait qu'il s'agit du premier texte qui traite directement de l'abus contre les animaux, sachant que les militants devaient avoir recours à d'autres textes pour pénaliser de tels comportements par le passé.
Jason Mier précise que l'association sera active, dans les mois qui suivent, dans la sensibilisation autour des dispositions de la loi et qu'elle préparera à cet effet des opuscules explicatifs.
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commentaires (4)
nous continuons a vouloir paraitre comme civilises! loi pour la protection des animaux, C beau. C humain, C ,C comment dire un signe d'evolution. donner divers pretextes, quasiment legaliser un viol d'une mineur AUSSI !
Gaby SIOUFI
09 h 09, le 19 août 2017