Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, a affirmé mardi que « l'objectif principal des contacts (qu’il mène) avec les États-Unis, les Nations unies et l'Union européenne est d’épargner au Liban toute éventuelle guerre globale ». « Dans les mois à venir, des négociations auront lieu à travers les Nations unies pour plus de stabilité à la frontière sud, à commencer par la mise en œuvre complète de la résolution 1701 jusqu'à l’aboutissement à un accord, via l’ONU, sur les points litigieux concernant la frontière terrestre du pays avec l’ennemi israélien », a affirmé M. Mikati dans un discours prononcé devant les membres du corps consulaire. Et de poursuivre : « Cette question revêt une importance fondamentale dans le but d'éviter toute guerre dont les conséquences sont inconnues pour le Liban. Nous espérons atteindre, au cours des trois prochains mois, une phase de stabilité complète à nos frontières. »
« Nous sommes au cœur de la tempête et dans une situation peu enviable, a insisté le Premier ministre. Ma principale préoccupation en ce moment est d'éviter autant que possible que le Liban ne soit entraîné dans la guerre. » Il a dans le même temps tenu à souligner que ce qui se passe à Gaza « est condamnable et totalement inacceptable », réitérant le soutien du Liban aux Palestiniens et à leur cause. Tout comme il a tenu à adresser des fleurs au Hezbollah. « J'ai dit à plusieurs reprises que j'apprécie grandement ce que le Hezbollah fait en termes de retenue et de sagesse », a-t-il dit. « Certains me reprochent d'avoir dit que la décision de faire la guerre n'est pas entre mes mains. Est-ce que l'on attend de moi que je mente aux gens ? Si j’avais dit que cette décision me revenait, je vous aurais alors fait assumer cette responsabilité à tous et frapper le Liban serait alors légitime », a encore lancé M. Mikati.
À la question de savoir si les contacts internationaux qu'il mène offre des garanties au Liban, le Premier ministre a répondu : « De qui devrais-je obtenir des garanties ? Devrais-je les obtenir d'Israël, qui tue les Palestiniens chaque jour sans égard pour l'éthique ou l'humanité ? » Et d’insister : « C'est pourquoi je répète que ma mission au cours des trois prochains mois est de créer une sorte de stabilité permanente à la frontière. C'est une tâche difficile, mais j'ai des garanties internationales pour faciliter le processus et parvenir à la solution que nous voulons. »
Enfin, il a estimé que la question fondamentale demeure l’élection d’un nouveau président de la République. « Quand les négociations de paix dans la région se tiendront, un Liban sans président sera hors de l'histoire et de la géographie », a-t-il averti.
Quelques heures après le discours de M. Mikati, l'armée libanaise a annoncé qu'un de ses soldats a été tué et trois autres blessés dans un bombardement israélien contre un poste militaire dans le sud du Liban. Il s'agit du premier militaire libanais tué depuis le début des violences transfrontalières. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, sont quotidiens. Ces violences ont fait plus de 110 morts au Liban, dont une majorité de combattants du Hezbollah et plus de 14 civils incluant trois journalistes, selon un décompte de l'AFP. Au moins six soldats israéliens et trois civils ont été tués en Israël dans les attaques en provenance du Liban, selon les autorités.
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Les imbéciles heureux. Ils détruisent notre pays et Ils ne s’en cachent pas en affichant leur plus ridicule sourire , fiers de leur trahison et de leur opportunisme. L’un joue au président de vitrine, l’autre à l’empereur qui reçoit des ordres et les impose sans vergogne.
Sissi zayyat
13 h 15, le 06 décembre 2023