Un bombardement israélien contre le village de Aïta el-Chaab au Liban-Sud, le 5 décembre 2023. Photo AFP/Jalaa Marey
Un soldat libanais a été tué et trois autres ont été blessés mardi dans un bombardement israélien contre un poste militaire au Liban-Sud, selon l’armée libanaise, dont c’est le premier mort depuis le début des violences transfrontalières.
Dans un communiqué, l’armée, déployée dans la zone frontalière, a rapporté que « l’ennemi israélien a bombardé » un de ses postes militaires dans la région de Adaïssé, « tuant un soldat et en blessant trois autres ».
L’attaque israélienne « est une violation flagrante de la résolution 1701, qui nécessite une condamnation de la communauté internationale qui appelle nuit et jour au respect de cette résolution », a dénoncé le ministre libanais sortant de la Défense Maurice Slim. Dans un communiqué, le ministre sortant estime que « les États qui s’évertuent à demander le respect de la 1701 au Liban devraient le demander à Israël, qui refuse depuis 2006 d’appliquer les éléments de cette résolution et continue d’agresser le Liban ». Le ministre sortant rappelle également les victimes civiles et les journalistes tués par des frappes de l’État hébreu au Liban-Sud et adresse ses condoléances aux proches du militaire libanais tué.Les députés Samy Gemayel et Sleiman Frangié ont également dénoncé l'agression israélienne contre l'armée libanaise et la violation de la 1701. Le député Ali Hassan Khalil a mis en valeur « le sang des martyrs de l'armée, du peuple et de la résistance ».
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah sont quotidiens. Le parti chiite a revendiqué mardi une série d’attaques contre les troupes et les positions israéliennes dans la zone frontalière. Israël répond en bombardant les zones frontalières, affirmant viser des infrastructures du parti pro-iranien et ses combattants dans le sud du Liban.
Depuis le 7 octobre, les violences à la frontière ont fait plus de 110 morts au Liban, dont une majorité de combattants du Hezbollah et plus de 14 civils, dont trois journalistes. Au moins six soldats israéliens et trois civils ont été tués en Israël dans les attaques en provenance du Liban, selon les autorités.
Plusieurs obus étaient déjà tombés près de positions de l’armée libanaise, blessant notamment un officier libanais le 9 octobre. La Force intérimaire de l’ONU au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays, a elle aussi été touchée à plusieurs reprises par les bombardements.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée après la guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah, demande au gouvernement libanais d’étendre son autorité sur tout le territoire national ainsi que le désarmement du parti chiite, qui était bien implanté dans le Sud. Même si, depuis 2006, le Hezbollah n’a aucune présence militaire visible à la frontière, conformément à la résolution, ses combattants lancent des attaques contre Israël depuis la zone frontalière où il dispose d’un réseau de tunnels et de tranchées, selon des experts.
La riposte du Hezbollah
Le Hezbollah a revendiqué en soirée une attaque contre des soldats israéliens sur la position israélienne de Manara à l’aide de missiles guidés, affirmant avoir infligé « des pertes certaines, dont des morts et des blessés ». Le parti pro-iranien précise que cette attaque est une réponse « au ciblage par l’armée israélienne d’une position de l’armée libanaise » survenue plus tôt. Le Hezbollah avait annoncé auparavant avoir pris pour cible la position israélienne de Ramiyé. Le parti chiite a également revendiqué des frappes sur des positions israéliennes situées à Jal el-Alam, en face du village libanais de Dhaïra, et le site Cobra, situé au sud de Alma el-Chaab, côté israélien. Il a en outre revendiqué une attaque sur une position israélienne à Khallat Wardé, face au village libanais de Aïta el-Chaab.
Selon une source de sécurité, plusieurs roquettes ont été lancées depuis le sud du Liban en direction du village israélien de Kiryat Shmona. « Un avion hostile » en provenance du territoire libanais a été repéré dans la région de Margaliot, dans le nord d’Israël, a annoncé le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari. Dans un communiqué publié sur X, il a ajouté que l’armée israélienne s’est rapidement rendue sur place et qu’aucune victime n’est à déplorer. L’armée israélienne a indiqué que ses avions de combat avaient attaqué une série de cibles du Hezbollah, selon Haaretz.
L’Agence nationale d’information (ANI) a rapporté mardi des tirs d’artillerie et des frappes aériennes israéliennes sur les régions proches de la frontière avec Israël.
Plus de trente villages visés
Les bombardements israéliens ont touché plus de trente villages du Liban-Sud, a indiqué une source de sécurité à notre correspondant Mountasser Abdallah. Les environs de Aïta el-Chaab, Meiss el-Jabal, Adaïssé, Tayr Harfa, Jibbein, Beit Lif, Qaouzah, Beit Yahoun, Houla, Chihine et d’autres villages du caza de Marjeyoun ont été soumis à d’intenses bombardements israéliens. La périphérie de Naqoura a également été touchée par quatre obus. Huit obus ont été tirés aussi sur la région de Dhaïra.
Plusieurs résidents locaux ont enfin déclaré à notre correspondant qu’Israël a touché la périphérie de Meis el-Jabal avec des bombes au phosphore.
commentaires (5)
Le ministre slim s’indigne contre le non respect de la résolution 1701? Qu’a t-il fait avec ses compères pour l’appliquer sans condition? Le HB est le seul à contrôler notre frontière et à décider du sort de notre pays en l’impliquant de force dans cette guerre et on vient rappeler son non respect? Que fait HB avec toutes organisations terroristes qu’il a dépêché pour lui donner main forte pour détruire notre pays? Pourquoi l’armée libanaise se retrouve impliquée dans cette guerre si ce n’est à cause de HB qui veut s’en servir pour acquérir la sympathie des libanais réfractaires à sa politique
Sissi zayyat
12 h 09, le 06 décembre 2023