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Politique - Entretien express

L’escalade des derniers jours au Liban-Sud ne dégénérera pas en guerre, estime un expert militaire

Élias Hanna, général de l’armée à la retraite, répond à nos questions.

L’escalade des derniers jours au Liban-Sud ne dégénérera pas en guerre, estime un expert militaire

La voiture dans laquelle trois fillettes et leur grand-mère ont été tuées par une frappe israélienne, entre Aïtaroun et Aïnata au Liban-Sud, le 6 novembre 2023. Photo Zohra Bensemr/Reuters

L’appréhension de voir s’amplifier les accrochages au Liban-Sud s’accentue davantage depuis dimanche. C’est que ce matin-là, quatre secouristes avaient été blessés dans un bombardement israélien de deux ambulances appartenant à des équipes de la Défense civile du mouvement Amal dans la ville de Tayr Harfa. Le soir même, quatre civils, dont trois petites filles et leur grand-mère, ont péri dans une frappe israélienne.

Or deux jours plus tôt, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait prévenu que si des civils étaient tués côté libanais, il en serait de même de l’autre côté de la frontière. Dimanche, un civil israélien a ainsi été tué dans une attaque du parti chiite près de la frontière, selon un porte-parole de l’armée israélienne. Le Hezbollah précisait avoir touché la ville de Kiryat Shmona, en réaction au « crime odieux qui a visé une voiture civile ».

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Lundi, en début de soirée, les Brigades al-Kassam, branche armée du Hamas au Liban, se sont mises de la partie, affirmant avoir tiré 16 missiles sur Nahariya et au sud de Haïfa en Israël. Conséquence immédiate : des obus de l'artillerie israélienne se sont abattus sur les périphéries des localités de Blida, Meis el-Jabal, Mhaybib et Marwahine, au Liban-Sud. Cette escalade progressive risque-t-elle de dégénérer en guerre ? L'expert Élias Hanna, général de l’armée à la retraite, répond à nos questions.

Quel niveau peut atteindre l’escalade militaire observée ces derniers jours ?

L’escalade restera confinée jusqu’à nouvel ordre dans les limites des règles d’engagement déjà établies, dans une volonté de rationalisation. La mort de civils constitue des dommages collatéraux qui font partie du « grand jeu ». Les belligérants (Israël, le Hezbollah et le Hamas) peuvent ainsi hausser la barre, mais ne pas dépasser les lignes rouges.

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Dans son discours de vendredi dernier, le numéro un du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a d’ailleurs défini son modus operandi, notamment en affirmant que toute attaque contre des civils libanais aura pour représailles une attaque visant des civils israéliens. Ce qui montre plus généralement que la riposte aux incidents sera proportionnelle à leur nature et à leur ampleur.

Il n’y aura donc pas de guerre à l’image de la guerre de 2006 ?

Sortir des règles d’engagement nécessite plus qu’une décision de Hassan Nasrallah. Une guerre globale et totale dépend de la volonté des deux parties qui gèrent le conflit, en l’occurrence les États-Unis et l’Iran.

Et les États-Unis et l’Iran n’en voudraient pas ?

Non. En 2006, les États-Unis avaient autorisé Israël à déclencher la guerre en riposte à l’enlèvement de deux de ses soldats. Ils avaient alors un objectif géopolitique fondé sur un nouveau Moyen-Orient, sachant que la guerre israélienne contre le Liban était survenue après l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003. Aujourd’hui, la dynamique a changé : le rôle des États-Unis est à présent dissuasif. Ils ne veulent pas des effets négatifs que pourrait provoquer une guerre, notamment sur l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le processus de normalisation des relations avec Israël.

Pour sa part, l’Iran ne veut pas non plus la guerre, d’autant qu’à ce jour il se considère gagnant et relativement à petits frais. C’est dans ce cadre que la République islamique met des limites stratégiques au Hezbollah, en dessous desquelles le parti opère. À son tour, le parti chiite fixe un plafond à la branche armée du Hamas. Ces deux forces sont donc des joueurs mineurs qui évoluent sous des lignes contrôlées par l’Iran.

L’appréhension de voir s’amplifier les accrochages au Liban-Sud s’accentue davantage depuis dimanche. C’est que ce matin-là, quatre secouristes avaient été blessés dans un bombardement israélien de deux ambulances appartenant à des équipes de la Défense civile du mouvement Amal dans la ville de Tayr Harfa. Le soir même, quatre civils, dont trois petites filles et leur...
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L’escalade des derniers jours au Liban-Sud ne dégénérera pas en guerre, estime un expert militaire. Et les morts des civiles libanais alors, ils sont comptabilisés dans les pertes et profits des Mollahs? On sait que pour HN la vie des citoyens ne représente pas un frein pour ses ambitions mais les autorités libanaises alors, ils expliquent comment cette hémorragie qui dure depuis des décennies sans qu’ils parviennent à la stopper en désignant le mal haut et fort et en dénonçant ses provocations qui ne cessent de nous détruire sans aucune raison valable qui justifie nos sacrifices imposés.

Sissi zayyat

13 h 24, le 08 novembre 2023

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Commentaires (5)

  • L’escalade des derniers jours au Liban-Sud ne dégénérera pas en guerre, estime un expert militaire. Et les morts des civiles libanais alors, ils sont comptabilisés dans les pertes et profits des Mollahs? On sait que pour HN la vie des citoyens ne représente pas un frein pour ses ambitions mais les autorités libanaises alors, ils expliquent comment cette hémorragie qui dure depuis des décennies sans qu’ils parviennent à la stopper en désignant le mal haut et fort et en dénonçant ses provocations qui ne cessent de nous détruire sans aucune raison valable qui justifie nos sacrifices imposés.

    Sissi zayyat

    13 h 24, le 08 novembre 2023

  • HB fait monter les enchères en menaçant et vociférant et tout le monde court pour entendre ses conditions afin d’empêcher l’embrasement de la région. Comment est il possible qu’un simple chef de parti dans un pays minuscule arrive à imposer sa loi sur les pays dits puissants sans craindre le retour du bâton tant attendu pour le remettre à sa place? Est ce que quelqu’un a la réponse à cette énigme?

    Sissi zayyat

    12 h 51, le 08 novembre 2023

  • - QUAND LES FANFARONS AU PARTENAIRE, - TOURNENT LES DOS ET BAISSENT LES QUEUES, - LIBRE EST LA VOIE AU GENOCIDAIRE, - DE MASSACRER TOUS LES MALHEUREUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 16, le 07 novembre 2023

  • Pourquoi Israël a le droit de bombarder des villages et le Hezbollah doit seulement se défendre. Donc ici, c’es ce qu’on doit dire. Le Hezbollah a le droit de se défendre des attaques sur des civils libanais comme la tuerie aveugle sur une voiture conduite par une femme avec ses deux filles et sa maman entre Aïtaroun et Aïnata. El l’occident ne condamne pas. Honte à l’occident et aux USA.

    Mohamed Melhem

    19 h 07, le 07 novembre 2023

  • Pourquoi Israël a le droit de bombarder des villages et le Hezbollah doit seulement se défendre. Donc ici, c’es ce qu’on doit dire. Le Hezbollah a le droit de se défendre des attaques sur des civils libanais comme la tuerie aveugle sur une voiture conduite par une femme avec ses deux filles et sa maman entre Aïtaroun et Aïnata. El l’occident ne condamne pas. Honte à l’occident et aux USA.

    Mohamed Melhem

    19 h 07, le 07 novembre 2023

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