A l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, célébrée ce 2 novembre, L’Orient-Le Jour revient sur le lourd bilan dans les rangs des journalistes, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre dernier. Un conflit qui déborde au Liban-Sud. Au 1er novembre, 33 journalistes et travailleurs des médias avaient été tués dans ce conflit, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Parmi eux, 28 Palestiniens, 4 Israéliens et 1 Libanais. De plus, 8 journalistes ont été blessés et 9 sont portés disparus ou détenus.
Dans une enquête publié le 29 octobre dernier, l’ONG Reporters Sans frontières (RSF) rapportait que le journaliste libanais de l’agence Reuters Issam Abdallah, tué le 13 octobre dernier au Liban-Sud par une frappe israélienne, « avait été ciblé ». Ce jour-là, plusieurs autres journalistes avaient également été blessés dans deux frappes distinctes, dans la localité de Alma el-Chaab au Liban-Sud.
Face à la gravité de la situation, illustrée justement par le lourd bilan dans les rangs des journalistes, surtout palestiniens, un collectif de médias et journalistes francophones a lancé un cri d'alarme, le 29 octobre dernier, rappelant que « protéger les journalistes et assurer leur libre accès aux zones concernées est plus que jamais un devoir ». « L’une des premières victimes avait 22 ans. Ibrahim Lafi a été tué le 7 octobre 2023 alors qu’il couvrait pour Aïn Media l’attaque du Hamas sur le point de passage d’Erez. Il portait son gilet pare-balle bleu sur lequel était inscrit ce qui était censé garantir sa vie : 'Press' », souligne le collectif.
Couvrir, depuis Gaza, la guerre en cours, est une mission dantesque, alors que l'enclave palestinienne est soumise à des bombardements israéliens violents. Selon les derniers bilans du Hamas, près de 8.800 personnes, dont 3.648 enfants, ont été tuées depuis le 7 octobre dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Plus de 2.000 personnes sont portées disparues sous les décombres, d'après la même source.
« Contraints de fuir les raids israéliens sur la ville de Gaza, des centaines de journalistes palestiniens couvrent la guerre au péril de leur vie et dans des conditions effroyables. Des tentes dans la cour d'un hôpital leur servent de salle de rédaction le jour et de gîte la nuit. Certains travaillent pour des médias locaux, d'autres pour la presse internationale, mais ils vivent tous le même calvaire pour faire leur métier depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza », peut-on lire dans un reportage de l'AFP.
Si, à Gaza, les journalistes sont eux-mêmes exposés, leurs familles le sont également. La semaine dernière, le correspondant d'al-Jazeera Wael el-Dahdouh, perdait, dans un bombardement israélien, son fils, sa fille, son épouse et son petit-fils.
Nous vous invitons également à lire, sur ce sujet, l'article de Clara Hage : Les journalistes gazaouis, derniers yeux de la guerre
Ainsi que celui d'Anne-Marie el-Hage : « La Palestine est le pays le plus meurtrier au monde cette année pour les journalistes. »
Et celui de Emmanuel Haddad : Mort de Issam Abdallah : les journalistes pris pour cible ?
VOUS N,AVEZ PAS LE DROIT D,ETOUFFER MA VOIX. SINON ELLE VA SE FAIRE ENTENDRE PAR MON PROFIL. VOUS EN SEREZ LES RESPONSABLES.
14 h 07, le 02 novembre 2023