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Moyen-Orient - Conflit

Israël estime « très décevante » la menace de Biden de stopper certaines livraisons d’armes

Israël estime « très décevante » la menace de Biden de stopper certaines livraisons d’armes

Des déplacés palestiniens retournant à Khan Younès, le 9 mai 2024. Photo AFP

L’armée israélienne a bombardé jeudi la bande de Gaza, au moment où les États-Unis menacent pour la première fois de cesser des transferts d’armements à Israël en cas d’offensive majeure dans la ville surpeuplée de Rafah, près de la frontière égyptienne. Il s’agit de l’avertissement le plus sévère des États-Unis, un proche allié d’Israël et son principal fournisseur d’armements, concernant la conduite de sa guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien.

L’ambassadeur d’Israël à l’ONU a estimé jeudi « difficile à entendre et très décevante » la menace du président américain Joe Biden. « C’est une déclaration très dure à entendre et décevante de la part d’un président à qui nous avons été reconnaissants depuis le début de la guerre » entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré Gilad Erdan à la radio publique israélienne. « Il est assez clair que n’importe quelle pression sur Israël, n’importe quelle restriction qui lui est imposée, même de la part d’alliés proches soucieux de nos intérêts (...) donne espoir » à « nos ennemis », a-t-il ajouté, citant le Hamas, le Hezbollah et l’Iran.

Le président américain a posé pour la première fois mercredi des conditions à la livraison d’armes à Israël, dont les États-Unis sont un allié historique et le premier soutien militaire.

« Des civils ont été tués à Gaza à cause » de bombes américaines, a reconnu Joe Biden dans un entretien à CNN au cours duquel il a posé des conditions à l’aide militaire à Israël. Si les soldats israéliens « entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes », a-t-il dit, citant notamment des « obus d’artillerie ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu martèle depuis des mois être déterminé à lancer une offensive terrestre d’ampleur contre la ville de Rafah où, affirme-t-il, se cachent les derniers bataillons du Hamas, mais où s’entassent aussi, selon l’ONU, 1,4 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés par sept mois de bombardements israéliens et de combats qui ont laissé en ruine le reste de la bande de Gaza.

« Si Israël est empêché d’entrer dans une zone aussi importante que le centre de Rafah, où il y a des milliers de terroristes, d’otages et les dirigeants du Hamas, comment l’objectif d’anéantir le Hamas est-il censé être atteint ? » a dit l’ambassadeur israélien. « Au final, l’État d’Israël fera ce qu’il pense doit être fait pour la sécurité de ses citoyens », a-t-il affirmé.

Lors d’un discours à l’occasion d’une cérémonie jeudi, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a semblé répondre implicitement à Joe Biden en réaffirmant lui aussi la détermination d’Israël à anéantir le Hamas avec ou sans le soutien américain. « Je m’adresse aux ennemis d’Israël aussi bien qu’à nos meilleurs amis : l’État d’Israël ne peut être assujetti, les forces armées et l’appareil de défense non plus, a-t-il déclaré. Nous resterons fermes, nous parviendrons à nos objectifs : nous frapperons le Hamas, nous frapperons le Hezbollah et nous obtiendrons la sécurité. »

Cette mise en garde intervient en pleine médiation au Caire où les négociations indirectes entre Israël et le Hamas via le Qatar, l’Égypte et les États-Unis avaient lieu pour tenter de parvenir à un compromis sur une trêve et éviter un assaut à Rafah. Aux yeux du Hamas, les opérations israéliennes à Rafah et à son point de passage « visent à entraver les efforts des médiateurs », a déclaré jeudi un membre du bureau politique du mouvement Ezzat

el-Rishq.

Des représentants du Hamas palestinien et d’Israël ont quitté Le Caire « après deux jours de négociations », a rapporté jeudi le média

AlQahera News, proche du renseignement égyptien. Les efforts de l’Égypte et des autres pays médiateurs « se poursuivent pour rapprocher les points de vue des deux parties », a ajouté AlQahera News, citant une source égyptienne de haut niveau.

Sur le terrain, des journalistes sur place ont fait état jeudi de nombreux tirs d’artillerie à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a indiqué avoir frappé des infrastructures militaires du Hamas, notamment des postes de tireurs d’élite à Zeitoun (centre).

De son côté, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient a indiqué qu’environ 80 000 personnes ont fui Rafah depuis le 6 mai, quand Israël a enjoint aux Palestiniens vivant dans l’est de la ville d’évacuer.

Un haut responsable américain a confirmé sous couvert d’anonymat la suspension la semaine dernière d’un transfert vers Israël « de 1 800 bombes de 2 000 livres (907 kgs) et de 1 700 bombes de 500 livres (226 kgs) » utilisées pendant la guerre.

Plus tôt cette semaine, l’armée israélienne a pris le contrôle du passage frontalier avec l’Égypte, coupant la principale porte d’entrée pour les convois d’aide humanitaire vers le territoire palestinien assiégé.

L’autre point de passage proche de Rafah, Kerem Shalom côté israélien, fermé dimanche après des tirs revendiqués par le Hamas, a été visé mercredi par des tirs de roquettes peu après sa réouverture, selon l’armée.

Tirs d’obus à l’aveugle

Les soldats israéliens ont poursuivi leurs « opérations ciblées » du côté gazaoui du point de passage, dans l’est de Rafah, sur la base d’informations faisant état de « terroristes opérant dans le secteur ».

La fermeture des points de passage et les opérations militaires à Rafah font craindre une aggravation de la crise humanitaire dans le territoire palestinien.

Il ne restait mercredi que « trois jours de carburant » aux hôpitaux du sud de Gaza, « ce qui signifie qu’ils pourraient bientôt cesser de fonctionner », a averti le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Cette guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, sans précédent dans l’histoire du pays, qui a fait plus de 1 170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l’armée. En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu’à présent 34 904 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Source : AFP

L’armée israélienne a bombardé jeudi la bande de Gaza, au moment où les États-Unis menacent pour la première fois de cesser des transferts d’armements à Israël en cas d’offensive majeure dans la ville surpeuplée de Rafah, près de la frontière égyptienne. Il s’agit de l’avertissement le plus sévère des États-Unis, un proche allié d’Israël et son principal fournisseur...
commentaires (3)

Gonflé le mec !!!!

Vero M

14 h 22, le 10 mai 2024

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Commentaires (3)

  • Gonflé le mec !!!!

    Vero M

    14 h 22, le 10 mai 2024

  • JE N,Y CROIS PAS. TOUT FUT LIVRE AVANT LA PSEUDO RESTRICTION. IL VA POUVOIR REPRENDRE ET FINIR LE GENOCIDE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 08, le 10 mai 2024

  • Vraiment ce culot que ces sionistes ont toujours, c'est du jamais vu ! à se faire fendre la tête ! Quel culot, mais quel culot !

    Chucri Abboud

    02 h 43, le 10 mai 2024

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