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Politique - Crise au Liban

À Dimane, Raï et Mikati plaident pour l'élection d'un président et le respect de Taëf

Seuls 15 des 24 ministres ont pris part à cette réunion.

À Dimane, Raï et Mikati plaident pour l'élection d'un président et le respect de Taëf

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati (G) et le patriarche maronite Béchara Raï, lors d'une réunion ministérielle consultative au siège estival du patriarcat à Dimane, le 8 aout 2023. Photo Dalati et Nohra.

Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, accompagné de plusieurs ministres, a tenu mardi une réunion consultative au siège patriarcal estival de Dimane, à l'issue de laquelle il a insisté avec le chef de l'Eglise maronite, Béchara Raï, sur la nécessité d'élire un président de la République et sur le respect de l'accord de Taëf.

Cette réunion avait été proposée le 2 août par M. Mikati au patriarche Raï, alors que le Premier ministre sunnite et son cabinet sont accusés par leurs détracteurs, ainsi que par le patriarche, de s'arroger les prérogatives du chef de l'Etat maronite, dans un contexte où le pays est sans président depuis octobre 2022.

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Dans des propos accordés à L'Orient-Le Jour, M. Mikati a estimé que la réunion de Dimane a constitué un soutien au gouvernement. "Il ne s'agit de défier personne. Je veux que le pays puisse traverser cette période de vacance à la tête de l'Etat avec le moins de dégâts possibles", a-t-il dit.

Suite à cette réunion, un communiqué conjoint a été publié, dans lequel l'accent a été mis sur la "nécessité d'accélérer l'élection d'un président de la République pour conduire le processus de sauvetage et de rétablissement, soulignant que le fonctionnement (des institutions) en l'absence du chef de l'État".

Ensuite, un appel a été lancé à "toutes les forces politiques pour respecter l'accord de Taëf et le Pacte national, et à éviter tout ce qui pourrait compromettre la formule libanaise".

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Dans ce communiqué, le patriarche a salué "les efforts du Premier ministre et de tous les ministres pour faire passer cette période difficile, tout en respectant la Constitution".

Au début de la réunion, Mgr Raï a rappelé qu'il "ne s'agit pas d'une session ministérielle, mais plutôt d'une occasion informelle de dialogue et de consultation sur des questions publiques. (...) Je regrette que certaines personnes aient surévalué la portée de cette réunion", a-t-il affirmé.

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"Lors de la première visite de l'émissaire présidentiel français, Jean-Yves Le Drian, je lui ai dit que ce qu'il avait entendu ne reflète pas la réalité. Notre pays est une république démocratique parlementaire, avec deux candidats à la présidence. Que les députés exercent leur devoir électoral. Soit un président est élu, soit il ne l'est pas. En fonction du résultat, un dialogue pourra être engagé en vue d'un consensus sur un troisième candidat", a ajouté le patriarche.

"Coup contre Taëf"

De son coté, le Premier ministre sortant a affirmé que "l'idée de cette réunion était spontanée, lorsque nous nous sommes réunis la semaine dernière" avec le patriarche. "Nous avons convenu de cette réunion pour discuter des questions qui unissent les Libanais, en particulier le respect de la formule libanaise (...)".

"Nous sommes surpris du fait que certains considèrent que cette réunion constitue un coup contre l'accord de Taëf", a ajouté M. Mikati.

"Le pays est sans président, avec un gouvernement sortant, un Parlement inactif, et les conflits politiques ont atteint leur paroxysme. Nous sommes prêts à nous réunir où que ce soit pour être un pont de dialogue et de fraternité entre tous les Libanais", a souligné le Premier ministre sortant.

La semaine dernière, le Premier ministre avait assuré avoir discuté avec Mgr Raï "des projets et propositions de loi présentées au Parlement", précisant que le gouvernement "a envoyé le nécessaire" à la Chambre, "laquelle doit faire son devoir le plus vite possible, car c'est là un des moyens de sauver le pays". De nombreux députés estiment que le Parlement doit seulement se constituer en collège électoral tant qu'un président n'est pas élu, et qu'il ne doit pas légiférer.

Le Liban est maintenant sans président depuis plus de neuf mois. Le Hezbollah et le mouvement Amal, dirigé par le président de la Chambre, soutiennent fermement le leader chrétien du Liban-Nord Sleiman Frangié pour la présidence. Les deux partis ont maintenu leur soutien à M. Frangié malgré l'impasse politique, sans cependant pouvoir assurer son élection malgré douze séances électorales.

Le 29 juillet, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah avait déclaré que "tout le monde attend septembre" et qu'un "dialogue sérieux" doit être ouvert. Mardi, le président du Parlement, Nabih Berry, allié du Hezbollah, a estimé que le dialogue de septembre est "une opportunité à ne pas manquer".

Le groupe dit des cinq, comprenant l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, les États-Unis et la France, s'était réuni à Doha le 17 juillet pour discuter de la vacance présidentielle au Liban.

Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, accompagné de plusieurs ministres, a tenu mardi une réunion consultative au siège patriarcal estival de Dimane, à l'issue de laquelle il a insisté avec le chef de l'Eglise maronite, Béchara Raï, sur la nécessité d'élire un président de la République et sur le respect de l'accord de Taëf.Cette réunion avait été proposée le 2...

commentaires (2)

Je plaide, tu plaides...ils plaident...à Dimane...ou n'importe où ailleurs, toujours les mêmes paroles depuis des mois...ça fait bien et aussi...passer le temps. - Irène Saïd

Irene Said

17 h 20, le 08 août 2023

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Commentaires (2)

  • Je plaide, tu plaides...ils plaident...à Dimane...ou n'importe où ailleurs, toujours les mêmes paroles depuis des mois...ça fait bien et aussi...passer le temps. - Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 20, le 08 août 2023

  • Étant donné cette vacance devenue insupportable, n'importe qui comme premier ministre, aurait dû dès le premier jour entreprendre un "lobbying " assidue et percevant jusqu'à trouver le nom du prochain président. Quant à sauver le pays "avec le moins de dégâts ", on rappelle à tous les responsables qu'à part la guerre civile de 1975-1990, le Liban n'a jamais connu un tel effondrement. Ils vivent où ces responsables, sur Mars ou Saturne (???)

    Raed Habib

    15 h 42, le 08 août 2023

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