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Société - Initiative

Le Liban peut-il accompagner la « transformation de l’éducation » en temps de crise ?

Développement numérique, changement climatique, égalité des genres... Les défis ont été au centre d’une conférence de presse hier au ministère de l’Éducation.

Le Liban peut-il accompagner la « transformation de l’éducation » en temps de crise ?

Pendant la conférence : Joanna Wronecka, Abbas Halabi, Ziad Makary et le directeur général du ministère de l’Éducation, Imad el-Achkar. Photo ANI

Sur fond de grève ouverte des enseignants du secteur public, le Liban a célébré ce mardi la cinquième Journée internationale de l’éducation. Avec pour objectif de sensibiliser la population à la priorité de l’éducation malgré la crise aiguë et le manque de financement. L’occasion pour le ministre de l’Éducation Abbas Halabi, le ministre de l’Information Ziad Makary et l’Unesco représentée par la coordinatrice spéciale des Nations unies au Liban Joanna Wronecka de lancer depuis le ministère une campagne médiatique de sensibilisation sur le thème « L’éducation n’attend pas ». Celle-ci a démarré mardi. Elle rappelle que l’éducation est un droit fondamental de l’enfance, qu’elle se répercute sur l’avenir des élèves, qu’elle permet de lutter contre la pauvreté, qu’un million deux cent mille élèves du Liban sont menacés de n’avoir plus accès à l’enseignement si les écoles ferment leurs portes...

Développement numérique, égalité des genres

L’événement est aussi l’occasion pour le ministre de l’Éducation d’annoncer la détermination du Liban à respecter les engagements pris à New York en septembre 2022, lors du sommet sur la transformation de l’éducation. Des engagements tels le développement numérique, l’accompagnement du changement climatique ou l’égalité des genres, destinés à accélérer les progrès de l’éducation d’ici à 2030. Car il faut répondre à la crise mondiale qui frappe l’éducation, dans un contexte mondial de récession, d’inégalités croissantes et de crise climatique. Aménager des écoles inclusives, équitables, sûres et saines ; développer un apprentissage et des compétences en phase avec le développement durable ; revaloriser la profession enseignante ; insister sur l’apprentissage et la transformation numérique ; et enfin assurer un financement plus conséquent de l’éducation. Autant de tâches que le Liban, à l’instar des autres pays, est invité à accomplir dans les prochaines années, malgré la crise politique, l’effondrement de la livre et les mouvements de protestation d’enseignants dont les salaires ne valent plus rien.

En a-t-il seulement les moyens, alors que pour la quatrième année consécutive, l’année scolaire du secteur public promet d’être amputée pour cause de revendications salariales des enseignants ? « La crise ne doit pas empêcher le Liban de traduire par des actes ses engagements sur la transformation de l’éducation. Car l’école est source d’espoir. Elle permet de lutter contre la pauvreté », assure Joanna Wronecka, invitant les autorités libanaises à investir dans l’éducation.

De la nécessité de financer davantage l’éducation

« Malgré la crise et les profondes difficultés du secteur, l’éducation doit rester dans l’agenda politique. Et le discours officiel ne doit pas être uniquement axé sur l’ouverture ou la fermeture des écoles, mais sur la recherche de l’excellence », confie à L’Orient-Le Jour en marge de la conférence Maysoon Chéhab, experte en éducation auprès de l’Unesco. Elle rappelle dans ce cadre le rôle avant-gardiste que le Liban a toujours eu dans la région. « Par manque de financement, le Liban perd malheureusement sa place, déplore-t-elle. Et pourtant l’éducation permet aux États et aux peuples de se développer. »

Le ministre Halabi décrit pour sa part la dure réalité du pays. La crise économique sans précédent, l’échec de l’enseignement à distance durant la période de Covid, les salaires dérisoires des enseignants, et ces grèves interminables qui mettent en péril l’année scolaire de centaines de milliers d’élèves du public. « Nous craignons que les élèves ne ratent une année scolaire de plus. Ils risquent de payer cher la réticence de la communauté internationale à financer le secteur éducatif du Liban », met-il en garde, dans un message direct aux pays donateurs. Car les caisses de l’État sont vides. Et le ministre, qui « refuse de baisser les bras », cherche toujours le financement qui permettrait d’assurer aux enseignants du public une enveloppe mensuelle en dollars, pour compenser ne serait-ce qu’une partie de la dévalorisation de leurs salaires. Abbas Halabi assure pourtant mener une politique d’assainissement du secteur. Il évoque aussi la réforme des curriculums. « Nos élèves ne doivent pas être face au dilemme de devoir choisir entre se nourrir et aller à l’école », martèle-t-il, exhortant « le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres à financer l’éducation au Liban ».

En coulisses de l’événement sont évoquées des solutions possibles de sortie de crise d’ici à la fin du mois. Mais pour l’instant, toujours rien de concret.

Sur fond de grève ouverte des enseignants du secteur public, le Liban a célébré ce mardi la cinquième Journée internationale de l’éducation. Avec pour objectif de sensibiliser la population à la priorité de l’éducation malgré la crise aiguë et le manque de financement. L’occasion pour le ministre de l’Éducation Abbas Halabi, le ministre de l’Information Ziad Makary et...

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Que l'éduque les libanais à respecter l'égalité des SEXES, mais, de grâce, que l'on ne cherche pas à introduire au Liban (même si c'est la mode) cette aussi fumeuse que calamiteuse théorie du GENRE.

Yves Prevost

07 h 07, le 25 janvier 2023

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Commentaires (1)

  • Que l'éduque les libanais à respecter l'égalité des SEXES, mais, de grâce, que l'on ne cherche pas à introduire au Liban (même si c'est la mode) cette aussi fumeuse que calamiteuse théorie du GENRE.

    Yves Prevost

    07 h 07, le 25 janvier 2023

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