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Politique - Décryptage

Présidentielle : une entente limitée pour ne pas attendre les grandes solutions

La scène se déroule au Parlement, mais les coulisses sont à l’étranger. Si au Liban, le scénario présidentiel est répétitif et un peu lassant, dans les capitales du monde impliquées dans le dossier libanais, la trame commence à s’étoffer. Mais, selon des sources diplomatiques arabes qui suivent de près le dossier, nous sommes encore loin de la scène finale.

Pour ces mêmes sources, il suffit de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe dans la région pour comprendre que l’heure des solutions n’a pas encore sonné. En Irak, l’Iran avait cru avoir remporté une manche après le retrait de la vie politique de Moqtada Sadr au profit des chiites qui lui sont favorables, mais la situation reste très compliquée. Au Yémen, la trêve n’a pas été renouvelée et même si, pour l’instant, les développements militaires font une pause, les combats pourraient reprendre à tout instant. En Jordanie, la crise sociale fait rage et les manifestations se multiplient. Même si ces événements ne sont pas très médiatisés, la crise n’en est pas moins réelle. En Syrie, la crise sociale et économique est aussi à son apogée, alors que dans le nord du pays, la Turquie mène une offensive acharnée contre les groupes kurdes qui lui sont hostiles. En Iran, les troubles font rage et ébranlent le régime, lequel, selon des sources proches de la République islamique, prépare une riposte violente. Certaines sources voient même dans la soudaine flambée de violence en Cisjordanie, et même à Jérusalem, une partie de la riposte iranienne contre ceux qu’elle accuse d’avoir encouragé, sinon fomenté, les troubles sur son territoire.

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Quand on regarde le tableau régional dans son ensemble, notamment autour du Liban, on ne peut plus s’étonner de la crise qui y sévit. Il serait en effet anormal, selon les sources diplomatiques précitées, que tout aille mal dans la région et que seul le Liban soit épargné. Pour ces mêmes sources, il faudra attendre les changements au sein de l’administration américaine, après les élections de mi-mandat, qui seront probablement minimes, pour connaître la nouvelle tendance à Washington sur le plan international. Certains médias américains parlent toutefois de nouvelles tentatives pour parvenir à des accords sur tous les dossiers conflictuels, notamment dans la région du Moyen-Orient. Mais cela devrait prendre du temps et le Liban n’est pas considéré comme le dossier le plus urgent à régler... sauf si de nouveaux développements modifient son classement. Ce qui, selon les mêmes sources, pourrait ne pas se produire, même si jusqu’à présent, la tendance internationale générale est de maintenir le calme sécuritaire au Liban pour ne pas ajouter un nouveau problème à tous ceux qui existent déjà.

Est-ce à dire que le Liban est condamné à attendre des ententes régionales et internationales, qui pourraient prendre des mois voire des années avant de se concrétiser, pour se voir doté d’un président de la République ?

Pour les sources diplomatiques arabes précitées, des tentatives sont en train d’être effectuées dans la plus grande discrétion entre plusieurs capitales, dont Paris et Riyad, pour tenter de parvenir à un accord provisoire sur le dossier libanais, qui permettrait au pays de souffler un peu en attendant les grandes solutions. L’élément nouveau dans ce contexte, c’est le rôle de Damas qui a multiplié ces derniers temps les rencontres avec des représentants saoudiens. Pour l’instant, il s’agit de discussions entre responsables sécuritaires, mais elles pourraient évoluer, précisent les sources diplomatiques arabes. L’idée directrice serait de relancer en quelque sorte, avec l’aval de Paris, la fameuse entente dite « S-S » ( Saoudiens et Syriens entre fin 2008 et fin 2010) qui avait dominé la vie politique libanaise jusqu’au déclenchement de la guerre en Syrie à partir de 2011. Selon ces mêmes sources, la base du projet serait de revenir à l’accord de Taëf de 1990, c’est-à dire, à ses débuts, au lieu de celui qui a été appliqué par la suite par les parties libanaises et qui a totalement occulté les réformes prévues dans la Constitution (dont l’abolition du confessionnalisme et la création du Sénat) pour se résumer à un partage des parts sous couvert de consensus confessionnel. Il s’agirait donc de revenir à l’accord de Taëf dans « sa forme initiale », et comme la plupart des acteurs de cette période sont encore là, les Syriens auraient proposé à leurs interlocuteurs saoudiens d’élire le chef du courant des Marada Sleimane Frangié, parce qu’il connaît bien cet accord et le respecte. Les Saoudiens n’ont pas encore donné une réponse claire, mais, selon les sources précitées, ils ne rejetteraient pas totalement l’idée, tout en laissant entendre qu’ils préféreraient le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, qui a fait ses preuves et qui a montré dans plus d’une circonstance sa neutralité politique, estiment les mêmes sources diplomatiques.

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Pour les sources précitées, les contours de cette entente limitée seraient en train de se préciser et elle se résumerait à vouloir remettre l’État libanais sur les rails pour empêcher l’effondrement total, en attendant les développements régionaux et internationaux. Elles estiment que si le Liban veut élire rapidement un président, il devrait envisager sérieusement ces deux options (Frangié ou Aoun), mais dans l’état actuel de division politique et d’éparpillement des forces parlementaires, il semble difficile que les différents blocs puissent s’entendre sans un forcing extérieur. Si l’opportunité n’est pas saisie au cours des prochains mois, cela signifierait, estiment les sources précitées, que le Liban se dirige vers une longue période de vacance présidentielle.

La scène se déroule au Parlement, mais les coulisses sont à l’étranger. Si au Liban, le scénario présidentiel est répétitif et un peu lassant, dans les capitales du monde impliquées dans le dossier libanais, la trame commence à s’étoffer. Mais, selon des sources diplomatiques arabes qui suivent de près le dossier, nous sommes encore loin de la scène finale. Pour ces mêmes...

commentaires (3)

Puisque notre avenir immédiat est subordonné aux fluctuations des politiques étrangères, pourquoi ne pas nommer un président Jordanien ( il doit bien s'en trouver un , maronite) un premier ministre Saoudien un président du parlement iranien...Nous ne sommes plus à un réfugié près, tout le monde serait content et nous aurions un gouvernement autrement plus soucieux du devenir des Libanais que celui en place ..qui avouons-le, notamment ceux au parlement qui ne justifient pas leur salaire, le boycott faisant partie du lexique du parfait politicien semblant à portée de tout citoyen...

C…

08 h 45, le 27 novembre 2022

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Commentaires (3)

  • Puisque notre avenir immédiat est subordonné aux fluctuations des politiques étrangères, pourquoi ne pas nommer un président Jordanien ( il doit bien s'en trouver un , maronite) un premier ministre Saoudien un président du parlement iranien...Nous ne sommes plus à un réfugié près, tout le monde serait content et nous aurions un gouvernement autrement plus soucieux du devenir des Libanais que celui en place ..qui avouons-le, notamment ceux au parlement qui ne justifient pas leur salaire, le boycott faisant partie du lexique du parfait politicien semblant à portée de tout citoyen...

    C…

    08 h 45, le 27 novembre 2022

  • Mis que l’Etat s’effondre une bonne fois pour toutes! Pauvres pour pauvres , la situation ne sera pas pire pour la pluspart des gens, mais au moins on aura enlevé le pouvoir et l’accès à la caisse, à ces bandits qui tiennent les rênes !!

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 45, le 25 novembre 2022

  • SI CA C,EST UNE ANALYSE GEOPOLITIQUE DE LA REGION LA SEULE QUI TOUCHE LE LIBAN C,EST L,ASPIRATION HEGEMONIQUE DE L,IRAN SUR LE PAYS DU CEDRE PAR SES MERCENAIRES ETABLIS ET QUI EXECUTENT SES ORDRES. TOUT LE RESTE N,A AUCUNE INFLUENCE SUR TOUS LES ABRUTIS BARBUS ET NON BARBUS... JE VOIS QUE LES BARBES ONT ENVAHI L,AUTRE COTE AUSSI... ET LES EGOS QUI SE CONFRONTENT ET LA MAINMISE PERSIQUE QUI CHERCHE A S,ENRACINER POUR DE BON. LIBANAIS, NE LE PERMETTEZ GUERE QUOI QU,IL EN COUTE. LA LIBERTE ET LA DEMOCRATIE OU LA MORT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 46, le 25 novembre 2022

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