La mort du chanteur populaire libanais George el-Rassi, tôt samedi, a attiré l’attention sur un problème récurrent au Liban, mais rarement considéré comme une priorité : le taux élevé de décès et de blessures sur les routes du pays.
George el-Rassi revenait d’un spectacle en Syrie lorsque sa voiture a heurté un parpaing en béton, apparemment non signalé, placé au milieu de l’autoroute Beyrouth-Damas, le tuant ainsi que sa collègue Zeina Merhebi.
La sœur de Rassi, l’actrice Nadine el-Rassi, a exprimé son indignation dans les médias locaux, demandant : « Est-il concevable qu’il y ait un bloc de béton au milieu de l’autoroute, et qu’il n’y ait aucun éclairage ni aucun signal visible indiquant son existence ? » « Quand il y aura un État, faites-le moi savoir pour que je puisse le poursuivre ! », a-t-elle ajouté.
YASA, une ONG spécialisée dans la sécurité routière, a appelé le ministère des Travaux publics et des Transports à installer des barrières en plastique pour amortir les chocs contre les séparateurs en béton. L’absence de tels dispositifs de sécurité a joué « un rôle majeur » dans les deux décès, a affirmé l’ONG. La YASA a également souligné que le même parpaing en béton avait tué trois personnes lors d’une collision en 2016 et que rien n’avait été fait pour installer des panneaux d’avertissement ou des barrières de protection.
Dans une interview télévisée lundi, le jour des funérailles de Rassi, le ministre sortant de l’Intérieur Bassam Maoulaoui a appelé les citoyens à respecter les règles de sécurité routière. Le ministère de l’Intérieur supervise les organismes chargés de faire respecter la loi dans le pays, y compris ceux chargés de la sécurité routière. Or, le code de la route est largement bafoué au Liban.
Depuis le début de la crise économique du pays en octobre 2019, une moyenne de 32 personnes ont été tuées chaque mois sur les routes du pays, selon une récente analyse relayée par L’Orient Today. Ce chiffre est inférieur à la moyenne de 43 décès par mois dans la période précédant immédiatement la crise, mais les accidents au Liban sont devenus en moyenne plus meurtriers qu’auparavant.
Les accidents de la route sont la première cause de blessures et de décès non intentionnels dans le pays.
Cet article a été originellement publié en anglais par L'Orient Today le 29 août 2022
Paix à son âme; J'aurais aimé que certains chanteurs/euses venus à l'enterrement agissent sur ce drame en proposant la création d'un fonds pour mettre des panneaux solaires sur cette route ou des réflecteurs de lumiere en fer, surtout que ce n'est pas le premier accident.
11 h 36, le 30 août 2022