Des partisans de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, rentré jeudi à Beyrouth après s'être éclipsé de la scène politique locale depuis juillet dernier, ont organisé dimanche matin plusieurs convois automobiles depuis le Akkar dans le Nord, et Saïda dans le Sud, jusqu'à Beyrouth, afin de l'appeler à participer aux prochaines législatives, alors que ce dernier se dirigerait vers un boycott du scrutin. Une question qui sera tranchée lundi dans l'après-midi.
Selon notre correspondant au Liban-Nord, Michel Hallak, des partisans du Courant du Futur, issus de plusieurs villages du Akkar, se sont dirigés en voitures et bus vers la capitale afin de participer à un sit-in en signe de soutien à l'ancien chef de gouvernement. Scandant des chants patriotiques et des slogans en sa faveur, ils ont réclamé la participation de l'ancien Premier ministre aux élections fixées au 15 mai. Mêmes scènes à Saïda, où des partisans du leader sunnite se sont rassemblés dès le matin près du centre Makassed, dans cette ville où le Courant du Futur est bien implanté, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah.
"Cette maison restera ouverte"
Les partisans se sont par la suite rassemblés devant la Maison du Centre vers midi, où l'ancien Premier ministre leur a adressé un message de solidarité. "Je sais que ces jours sont difficiles, mais cette maison restera ouverte à vous tous et à tous les Libanais". "Rafic Hariri n'a pas été assassiné pour que nous fermions notre maison", a-t-il poursuivi, dans une référence à son père qui avait péri dans un attentat à la bombe le 14 février 2005. "Je vous ai écoutés aujourd'hui et je veux que vous m'écoutiez demain, parce que je serai de retour et je vous assure que cette maison ne sera pas fermée", a-t-il enfin affirmé.
La veille, des convois automobiles en signe de soutien à Saad Hariri avaient également sillonné des rues de la capitale libanaise en fin de journée, notamment à Tarik Jdidé. Les partisans du leader sunnite se sont ensuite rassemblés devant la Maison du Centre.
Dimanche, le bureau de presse du Courant du Futur a indiqué dans un communiqué que M. Hariri tranchera sur sa participation aux prochaines législatives lors d'une conférence programmée lundi à 16h à la maison du Centre. Dans ce contexte, Saad Hariri a eu dimanche un entretien de plus d'une heure et demi avec le président du Parlement Nabih Berry. Il n'a toutefois fait aucune déclaration à l'issue de cette rencontre.
La veille, l'ex-Premier ministre avait discuté avec le leader druze Walid Joumblatt au sujet des législatives. Ce dernier s'est lui aussi entretenu avec M. Berry dimanche en début de soirée.
Le retour de Saad Hariri au Liban était attendu sur la scène politique locale, alors que les différentes formations de tous bords s'interrogent sur la participation ou non du Courant du Futur aux prochaines élections, afin d'y voir plus clair sur le plan des alliances. Un boycott de la part de Saad Hariri risque de mettre dans l'embarras différents partis et potentiels alliés ou encore le Hezbollah, qui entretenait ces dernières années une sorte de modus vivendi avec l'ex-chef du gouvernement. Des questions se posent également sur les figures sunnites qui prendront part aux élections, et qui pourraient éventuellement combler le vide laissé par Saad Hariri et son parti, notamment à Beyrouth.
L'ex-Premier ministre Tammam Salam a déjà annoncé jeudi qu'il renonçait à se porter candidat au prochain scrutin, s'alignant ainsi sur la position de M. Hariri. L'ex-chef du gouvernement Fouad Siniora et le Premier ministre actuel Nagib Mikati pourraient eux aussi faire de même dans les prochains jours, selon certaines informations.
Retiré de l’arène politique notamment à la suite de son échec à former un gouvernement en juillet 2021, M. Hariri a quitté le Liban pour aller s’installer dans les Émirats arabes unis où il s’est réinvesti dans le monde des affaires, après avoir enregistré plusieurs revers financiers ces dernières années, couplés à une perte de popularité au Liban. Le 14 février, Saad Hariri devrait commémorer à Beyrouth le 17e anniversaire de l'assassinat de son père, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri.
commentaires (8)
A quoi bon se visiter, alors que chacun regarde dans une autre direction ??? Disparaissez vite, chers "chefs de"...vous ne servez plus à rien !!! Irène Saïd
Irene Said
10 h 32, le 24 janvier 2022