Au lendemain d'une réunion avec son parti politique, le Courant du Futur, l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri, rentré jeudi à Beyrouth en provenance des Émirats arabes unis, et qui s’apprêterait à boycotter avec sa formation les élections législatives qui doivent se tenir le 15 mai, s’est entretenu samedi soir à la Maison du Centre avec le leader druze Walid Joumblatt.
Aucune déclaration n'a été faite après la réunion, mais dans un bref communiqué, le bureau de presse de M. Hariri a indiqué que les deux leaders ont discuté des élections législatives.
Parallèlement, sur le terrain, des convois automobiles en soutien à Saad Hariri ont sillonné des rues de la capitale libanaise en fin de journée, notamment dans les quartiers de Tarik Jdidé. Les partisans du leader sunnite se sont ensuite rassemblés devant la Maison du Centre, scandant des slogans en sa faveur.
Le retour de Saad Hariri était attendu sur la scène politique locale, alors que les différentes formations de tous bords s'interrogent sur la participation ou non du Courant du Futur aux prochaines élections, afin d'y voir plus clair sur le plan des alliances.
Ce boycott de la part de Saad Hariri risque de mettre dans l'embarras différents partis et potentiels alliés, comme le Parti socialiste progressiste du chef druze Walid Joumblatt, ou encore le Hezbollah, qui entretenait ces dernières années une sorte de modus vivendi avec l'ex-chef du gouvernement. Des questions se posent également sur les figures sunnites qui prendront part aux élections, et qui pourraient éventuellement combler le vide laissé par Saad Hariri et son parti, notamment à Beyrouth.
L'ex-Premier ministre Tammam Salam a déjà annoncé jeudi qu'il renonçait à se porter candidat au prochain scrutin, s'alignant ainsi sur la position de M. Hariri. L'ex-chef du gouvernement Fouad Siniora, et le Premier ministre actuel Nagib Mikati pourraient eux aussi faire de même dans les prochains jours, selon certaines informations.
Retiré de l’arène politique notamment à la suite de son échec à former un gouvernement en juillet 2021, M. Hariri a quitté le Liban pour aller s’installer dans les Émirats arabes unis où il s’est réinvesti dans le monde des affaires, après avoir enregistré plusieurs revers financiers ces dernières années, couplés à une perte de popularité au Liban. Le 14 février, Saad Hariri devrait commémorer à Beyrouth le 17e anniversaire de l'assassinat de son père, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri.
commentaires (7)
Ils sont tous des rates. Il nous faut de nouveaux candidats plus pugnaces et prompts a résister aux pressions du Hezbollah et de ses sbires. Le temps des compromissions pour soit disant nous préserver de la guerre n'a pas porté ses fruits. Il est temps d'essayer la méthode Tayyouneh a celle de 2008. Je suis sure que le Hezbollah fera marche arrière lorsqu'il verra que tous sont prêt a tout s'il le faut. Il ne franchira pas le Rubicon, il n'a pas les moyens de sa politique intérieure. Pour l'instant il se sert de la faiblesse de certains, comme Hariri et les autres opportunistes dans son entourage, pour régner. Il faut aussi être prêt a accepter de le laisser en paix s'il accepte de revenir dans le giron de l’état et de remettre ses armes a l’armée ou créer une garde nationale sous l’égide des officiers de l’armée incluant tous les Libanais.
Pierre Hadjigeorgiou
10 h 01, le 24 janvier 2022