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Politique - Diplomatie

Le Liban s'efforce de rétablir les ponts avec la communauté internationale

Défilé diplomatique à Beyrouth où le chef de la diplomatie iranienne est attendu mercredi.

Le Liban s'efforce de rétablir les ponts avec la communauté internationale

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, s'entretenant avec les ambassadeurs des pays membres de l'Union européenne à Beyrouth au Sérail, le 5 octobre 2021. Photo Dalati et Nohra

Depuis la formation du nouveau gouvernement, le 10 septembre dernier,  le Liban officiel multiplie les signes de sa volonté de rétablir les ponts avec les pays arabes et de se replacer au centre des intérêts de la communauté internationale, les aides financières qui pourraient lui être versées étant perçues comme le seul moyen de sortir de la pire crise économique et financière de son histoire contemporaine, même si cela dépend d'une série de réformes structurelles.

C'est dans ce contexte que s'inscrit le défilé diplomatique dont Beyrouth est le théâtre depuis quelques jours et qui s'est poursuivi ce mardi avec la visite du ministre d'Etat allemand aux Affaires étrangères, Niels Annen, qui s'est entretenu avec le président de la République, Michel Aoun. Selon un communiqué publié par le bureau de presse de la présidence de la République, le responsable allemand a assuré que Berlin est déterminé à poursuivre son aide au Liban, à la lumière des décisions des autorités libanaises et après la formation attendue d'un nouveau gouvernement allemand issu des élections législatives du 26 septembre dernier.

De son côté, le chef de l’État a affirmé à son hôte que le cabinet de Nagib Mikati "œuvrera rapidement pour mettre en application les réformes visant à redresser l'économie", plombée par une crise inédite depuis plus de deux ans, précisant que les contacts ont été rétablis dans ce but avec le Fonds monétaire international (FMI). Ces contacts, relancés officiellement lundi, avaient fait l'objet d'un entretien mardi matin entre MM. Aoun et Mikati. La relance des négociations fait suite à leur interruption par le précédent gouvernement, en raison de désaccords avec la Banque du Liban (BDL), puis de la vacance de 13 mois de l'exécutif.

Le responsable allemand s'est également entretenu avec le président du Parlement, Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, et il devait rencontrer M. Mikati dans l'après-midi. Le ministre chypriote des Affaires étrangères, Nikos Christodoulidès, entame lui aussi aujourd'hui une visite de deux jours à Beyrouth.

"Tout n'est pas nécessairement concrétisé"
Plus tôt dans la journée, M. Mikati s'est réuni avec les ambassadeurs des pays membres de l'Union européenne (UE). Selon un communiqué publié par la présidence du Conseil, les discussions ont porté sur le plan de redressement économique que le cabinet entend mettre à exécution pour stopper l'effondrement, ainsi que les différents domaines de collaboration entre le Liban et l'UE.

S'exprimant à l'issue de la réunion, l'ambassadeur de l'UE à Beyrouth, Ralph Tarraf, a déclaré : "Nous sommes heureux d'avoir rencontré le Premier ministre, qui nous a exposé les priorités du programme d'action de son équipe, lesquelles convergent avec sa déclaration ministérielle". Selon le diplomate, M. Mikati a également exposé "les priorités relatives aux secteurs économiques". "Nous avons assuré que nous étions prêts à soutenir le chef du gouvernement et son plan d'action", a ajouté M. Tarraf, avant de poursuivre : "Nous savons que la politique au Liban est difficile. Tout ce qui est annoncé n'est pas nécessairement concrétisé, mais les plans et projets définis jusque-là par le cabinet méritent d'être soutenus".

En exposant son plan d'action devant les ambassadeurs européens, M. Mikati a clairement voulu envoyer un signe de sa détermination à engager les réformes exigées par les pays donateurs, comme cela a également été le cas avec la nomination rapide par l'exécutif de la délégation chargée de mener les négociations avec le FMI.

Parallèlement à ces réunions, l'ambassadeur français chargé de la coordination du soutien international au Liban, Pierre Duquesne, poursuit jusqu'à vendredi ses rencontres avec les responsables. Il s'est dans ce cadre entretenu avec le ministre des Finances Youssef Khalil des réformes prévues dans le cadre des négociations avec le FMI.

La visite d'Abdollahian
D'autre part, l'attention va être braquée incessamment sur la visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, attendu mercredi à Beyrouth. Ce déplacement, dont le programme est toujours entouré de flou, intervient après l'importation de carburant iranien à l'initiative du Hezbollah. Cette mesure n'avait pas suscité de véritable réaction officielle, M. Mikati se contentant de se dire "attristé" par les atteintes à la souveraineté nationale dans une interview à la chaîne CNN. A la veille de l'arrivée du ministre iranien, M. Mikati s'est entretenu au Sérail avec l'ambassadeur d'Iran à Beyrouth, Mohammad Jalal Firouznia, au sujet des relations bilatérales. 

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Juste après la formation de son équipe ministérielle, facilitée par un rapprochement franco-iranien, M. Mikati avait déclaré que son gouvernement déploiera des efforts pour rétablir les ponts coupés avec les pays arabes, mais le désengagement de certains pays arabes au Liban, notamment de l'Arabie saoudite, semble appelé à durer. Cela a été illustré par la conversation téléphonique, jeudi dernier, entre le président français, Emmanuel Macron, et le prince héritier saoudien, Mohammad Ben Salmane, qui aurait fait savoir à son interlocuteur que la position de Riyad à l'égard du Liban restera inchangée aussi longtemps que le pays sera sous la coupe du Hezbollah pro-iranien. Un vide que la République islamique serait certainement tentée de combler.

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Sauf que le désengagement saoudien n'a pas privé le Liban d'un appui arabe, ce qui a été illustré par la visite à Beyrouth la semaine dernière du Premier ministre jordanien, Bicher Khasawné, premier responsable de haut niveau à se rendre au Liban après le vote de confiance. Le chef du gouvernement jordanien avait alors affirmé aux dirigeants libanais "la solidarité continue de la Jordanie avec le Liban", ainsi que son attachement à sa "stabilité" et son "redressement". "Nous ne tarderons pas à répondre aux besoins de nos frères libanais", avait-t-il dit. Mardi, le chef de la diplomatie libanaise a reçu l'ambassadeur d'Egypte au Liban Yasser Alaoui.

Depuis la formation du nouveau gouvernement, le 10 septembre dernier,  le Liban officiel multiplie les signes de sa volonté de rétablir les ponts avec les pays arabes et de se replacer au centre des intérêts de la communauté internationale, les aides financières qui pourraient lui être versées étant perçues comme le seul moyen de sortir de la pire crise économique et financière...

commentaires (9)

La question a été posé au Amid Raymond Eddé. Sommes-nous des arabes? il a répondu: "si nous n'étions pas arabes ne serions de "franjs" (des occidentaux), sommes-nous des franjs? Non, donc nous sommes des arabes. Aujourd'hui la même question reste d'actualité. Sommes-nous des perses? Non....

Shou fi

14 h 34, le 06 octobre 2021

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Commentaires (9)

  • La question a été posé au Amid Raymond Eddé. Sommes-nous des arabes? il a répondu: "si nous n'étions pas arabes ne serions de "franjs" (des occidentaux), sommes-nous des franjs? Non, donc nous sommes des arabes. Aujourd'hui la même question reste d'actualité. Sommes-nous des perses? Non....

    Shou fi

    14 h 34, le 06 octobre 2021

  • Après avoir offert le pays à la mafia vendue, les occidentaux viennent à leur chevet pour leur demander le coût de leur sabotage et pillage pour les renflouer et laisser ainsi le peuple à la merci d’une bande de mercenaires qui ne travaille que pour faire fructifier leur fortune et encourager les usurpateurs à serrer l’étau sur ce pays pris en otage faute d’hommes courageux et de politiciens honnêtes. Un premier ministre qui déclare être attristé par le comportement d’un parti vendu qui s’est substitué à l’état est plus que décevant il est honteux et dramatique. Pour couronner le tout la provocation de ces vendus va jusqu’à prendre l’initiative d’inviter une personnalité non grata comme pour signer l’humiliation et montrer que ce pays n’en est plus un, il est devenu une bourgade tenue par eux où n’importe qui peut s’essuyer les pieds sur sa constitution et sa souveraineté et entrer sans y être invité. Que peut on espérer de bon après ça?

    Sissi zayyat

    14 h 20, le 06 octobre 2021

  • Rien n' a change pour retablir les ponts avec la communaute internationale. Pire, les fossoyeurs sont au pouvoir, en position de force, prenant en otage le pays, et forcant le fait accompli ., de traiter avec la mafia , et les criminels...

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 20, le 06 octobre 2021

  • Est ce que dans le programme de Mikati figure un chapitre concernant la lutte contre l’évasion fiscale ? Juste pour savoir si les Pandora Papers sont utiles ou pas !

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 12, le 06 octobre 2021

  • tant mieux et tant pis ! les ambassadeurs & nos gouvernants s,entendent tres bien s'agissant de perte de temps et de langue de bois. nos mecs a nous sont prets a se suicider S'ILS n'entendent pas meme une syllabe d'un mot confirmant une aide en $- a eux memes- sans etre accolée au mot REFORMES. SURTOUT que un de leur patrons ( aux notres bien sur) n'est pas present a leurs reunions ..... je dis le sieur iranien Aboulahyan

    Gaby SIOUFI

    10 h 35, le 06 octobre 2021

  • LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE VEUT DES PONTS AVEC LE PEUPLE LIBANAIS.PAS AVEC LES MAFIEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 51, le 05 octobre 2021

  • Ce n'est surement pas l'arrivee de l'Iranien qui va ouvrir le front diplomatique du Liban....

    IMB a SPO

    19 h 29, le 05 octobre 2021

  • Pour le perse c'etait vraiment pas la peine, on ne veut surtout pas les déranger.

    Christine KHALIL

    19 h 10, le 05 octobre 2021

  • Le défilé avec le pire ...

    Zeidan

    17 h 24, le 05 octobre 2021

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