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Économie - Réformes

Négociations avec le FMI : les Finances s’efforcent d’afficher la bonne volonté du Liban

Négociations avec le FMI : les Finances s’efforcent d’afficher la bonne volonté du Liban

Youssef Khalil, le ministre des Finances, fait partie de la délégation qui devra mener les discussions avec le Fonds monétaire international. Photo P.H.B.

Le ministère des Finances a annoncé hier la reprise officielle des négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international (FMI), assurant que le nouvel exécutif était prêt à les faire aboutir, alors que le pays patauge dans une grave crise que les dirigeants laissent empirer depuis deux ans.

Ces discussions avaient initialement été lancées en mai 2020 par l’équipe désignée par le gouvernement de Hassane Diab pour dresser un constat des pertes financières du pays en crise depuis la fin de l’été 2019 et en défaut de paiement sur ses obligations d’État en dollars (les eurobonds) depuis mars 2020. Elles doivent déboucher sur la mise en place d’un plan de sauvetage permettant de gérer ces pertes et de remettre l’économie sur les rails en bénéficiant d’une assistance financière du FMI et des soutiens du pays.

Les négociations avaient cependant été interrompues en juillet 2020 en raison de désaccords sur le montant de ces pertes et la façon de les répartir entre le gouvernement, d’un côté, et le secteur bancaire et la Banque du Liban (BDL), de l’autre – alors soutenus par certains députés. Le dossier a récemment été repris par le gouvernement de Nagib Mikati, formé le 10 septembre courant, soit 13 mois après la démission du précédent exécutif. C’est un ex-cadre de la BDL, Youssef Khalil, qui a été nommé aux Finances.

Pas de calendrier fixé

Dans son communiqué, le ministère a affirmé de prime abord être favorable à « un accord sur un plan de redressement approprié qui pourrait être soutenu par l’institution (le FMI, NDLR) et bénéficier d’un large soutien de la communauté financière internationale ». « Le gouvernement nouvellement formé par Nagib Mikati est pleinement conscient de l’urgence de la situation sociale et économique au Liban et des défis qui l’attendent. (Il reste) pleinement engagé dans un processus constructif, transparent et équitable de restructuration de la dette avec toutes les autres parties prenantes et se réjouit de l’intérêt des créanciers du Liban, y compris ceux rassemblés sous la bannière Ad Hoc Lebanon Bondholder Group, de participer à ce processus », a-t-il ensuite ajouté. Le ministère a enfin assuré que le nouvel exécutif souhaitait « trouver une solution équitable et globale » pour tous les créanciers avec lesquels des discussions « de bonne foi » seront engagées « le plus tôt possible ».

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Selon les derniers chiffres publiés par le ministère des Finances, la dette publique a atteint 98,2 milliards de dollars à fin avril (le taux de conversion est le taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar), dont 37,2 % est libellée en devises. Sur ce dernier total, 8 milliards de dollars sont constitués d’arriérés de paiement accumulés depuis le défaut en mars 2020.

La délégation devant mener les discussions avec le FMI a été formée jeudi dernier et comprend, outre le ministre des Finances, le vice-Premier ministre Saadé Chami, celui de l’Économie et du Commerce Amine Salam, le gouverneur de la BDL Riad Salamé ainsi que deux conseillers du président de la République Michel Aoun, Charbel Cordahi et Rafic Haddad.

Pour l’heure, la date de la première réunion n’a été communiquée ni par le ministère ni par le FMI que L’Orient-Le Jour a contacté. Selon une source proche du dossier, « il y a des contacts de part et d’autre pour accélérer la programmation, mais pas encore de date fixée pour la première réunion ».Dans l’après-midi, un porte-parole du FMI a confirmé que le Fonds avait reçu un message de Nagib Mikati dans lequel il exprime « l’intérêt des autorités libanaises concernant le programme » de financement de l’institution et leur volonté de relancer les négociations. Ces dernières se concentreront, selon ce porte-parole, sur les réformes nécessaires pour résoudre la crise économique et financière libanaise. Les « discussions techniques » avec le Liban devraient reprendre « dans les prochains jours », a-t-il ajouté.

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Malgré les assurances du ministère, il existe un doute raisonnable concernant la capacité, voire la volonté, de la nouvelle équipe de négociateurs de faire rapidement aboutir ces discussions. Une incertitude que le Premier ministre a lui-même alimentée en déclarant dans les médias il y a une semaine que le Liban serait « chanceux si les négociations (aboutissaient) avant la fin de l’année ». Il avait ensuite précisé que la nouvelle équipe de négociateurs allait d’abord concentrer ses efforts sur « l’unification des chiffres » relatifs aux pertes.

« Il y a une forte probabilité que le nouvel exécutif fasse à nouveau traîner les négociations, cette fois dans l’attente des résultats des législatives qui ont été avancées de mai à fin mars 2021. Mais cela reste une simple probabilité et, pour l’heure, j’ai surtout l’impression que personne n’y voit vraiment clair », estime une seconde source proche du dossier.

Le ministère des Finances a annoncé hier la reprise officielle des négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international (FMI), assurant que le nouvel exécutif était prêt à les faire aboutir, alors que le pays patauge dans une grave crise que les dirigeants laissent empirer depuis deux ans.Ces discussions avaient initialement été lancées en mai 2020 par l’équipe désignée...

commentaires (4)

S’ils avaient la moindre bonne volonté de sauver ce pays ils n’auraient pas suspendu les démarches déjà engagées par l’ancien audit en lui versant de l’argent pour le travail qu’ils n’ont pas voulu qu’il termine. Un indice de plus sur leur mauvaise bonne volonté est d’abord les ministres qu’ils ont choisi de leur bande à bonnet puis celui de traîner la pâte pour fixer le RV avec le FMI. Ils n’ont aucune envie qu’on sache ce qu’ils ont pillé ni qui ni quoi ni comment. This is it.

Sissi zayyat

10 h 37, le 07 octobre 2021

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Commentaires (4)

  • S’ils avaient la moindre bonne volonté de sauver ce pays ils n’auraient pas suspendu les démarches déjà engagées par l’ancien audit en lui versant de l’argent pour le travail qu’ils n’ont pas voulu qu’il termine. Un indice de plus sur leur mauvaise bonne volonté est d’abord les ministres qu’ils ont choisi de leur bande à bonnet puis celui de traîner la pâte pour fixer le RV avec le FMI. Ils n’ont aucune envie qu’on sache ce qu’ils ont pillé ni qui ni quoi ni comment. This is it.

    Sissi zayyat

    10 h 37, le 07 octobre 2021

  • BONNE VOLONTE NE VEUT RIEN DIRE. LES INTERNATIONAUX VEULENT DES REFORMES EN ACTES NON EN PAROLES ET VEULENT VOIRN LE PEUPLE AUX COMMANDES SANS CORROMPUS NI MAFIEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 54, le 05 octobre 2021

  • c'est bien cela : "la bonne volonte de ces messieurs " comme toujours il s'agira de leurs interpretations des interets du Liban vs. les conditions que le IMF posera . surtout en vue des elections legislatives prochaines, mais pas que !

    Gaby SIOUFI

    10 h 33, le 05 octobre 2021

  • ILS VONT RECEVOIR UNE LISTE DE CONDITIONS A ACCEPTER SINON POINT DE MASSARI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 42, le 05 octobre 2021

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