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Politique - Liban

Formation du gouvernement Mikati : les principales réactions locales et internationales

La plupart des responsables soulignent la mission difficile qui incombe au cabinet et l'appellent à lancer rapidement des réformes.

Formation du gouvernement Mikati : les principales réactions locales et internationales

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, signant le décret de formation de son gouvernement, à Baabda, le 10 septembre 2021. Photo Dalati et Nohra

Dans la foulée de l'annonce longuement attendue de la formation du nouveau gouvernement libanais, les réactions politiques se sont enchaînées vendredi, au Liban comme à l'international, les nombreux protagonistes ayant commenté la mise sur pied du cabinet soulignant notamment l'importance pour l'équipe de Nagib Mikati de lancer les réformes essentielles au redressement du pays. Le Liban s'effondre en effet de manière rapide depuis près de deux ans et la crise socio-économique et financière a poussé 75% des Libanais, qui souffrent de pénuries en série, sous le seuil de pauvreté. 

Au niveau international, le président français, Emmanuel Macron, s'est félicité de cette formation, estimant qu'il s'agissait d'une "étape indispensable pour prendre les mesures d’urgence que les Libanais attendent en vue de sortir le pays de la crise profonde dans laquelle il se trouve". Il a présenté ses vœux de succès au président du Conseil des ministres, Nagib Mikati, "dans sa haute mission au service du peuple libanais". Il a également souligné "la nécessité que l’ensemble des responsables politiques se conforment aux engagements qu’ils ont pris de permettre la mise en œuvre des réformes nécessaires pour préparer l’avenir du Liban et permettre à la communauté internationale de lui apporter une aide décisive". "Engagé au côté de tous les Libanais, le président de la République continuera d’agir pour la paix, la prospérité et la stabilité du Liban", conclut le texte.

La nomination d'un nouveau gouvernement au Liban est "une étape très importante" pour le pays, a affirmé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en souhaitant "le meilleur succès" à Nagib Mikati. "Bien sûr, ce n'est pas suffisant, il y a beaucoup d'autres choses à résoudre mais c'était la condition de base pour que tout le reste soit possible", a ajouté le chef de l'ONU lors d'une conférence de presse, en indiquant avoir déjà travaillé dans le passé avec M. Mikati alors qu'il était lui-même Haut commissaire pour les réfugiés des Nations unies.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell a "salué l'annonce de la signature par le président de la République libanaise, Michel Aoun, et le nouveau Premier ministre, Nagib Mikati, du décret de formation du nouveau gouvernement". Dans un message publié sur Twitter, il a estimé que la formation de ce gouvernement est "la clé qui permettra de faire face aux crises économique, financière et sociale actuelles, de mettre en œuvre des réformes attendues depuis longtemps et de préparer les élections prévues en 2022".

La coordinatrice spéciale des Nations unies au Liban, Joanna Wronecka, a souligné que l'annonce faite à Baabda était "une première étape" et que des actions "rapides et courageuses sont désormais nécessaires, dans l'intérêt public, pour lancer des réformes de gouvernance et économiques et pour préparer les élections législatives". "Il est temps d'alléger le fardeau des Libanais et de répondre à leurs attentes pour un futur prometteur", a-t-elle ajouté sur Twitter.

Dans un bref communiqué, Le Caire a "accueilli favorablement" la mise sur pied du cabinet de Nagib Mikati, espérant qu'il "effectue des réformes économiques et éloigne le pays des conflits régionaux". La diplomatie égyptienne a également insisté sur la nécessité "de donner au nouveau cabinet une marge de manœuvre pour qu'il puisse réaliser ses objectifs et sortir le Liban de la crise, selon ses prérogatives constitutionnelles".

Le secrétaire général de la ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, a, lui, assuré que "la Ligue continue d'accompagner et de soutenir le Liban dans toutes ses échéances, afin qu'il traverse la situation difficile dans laquelle il se trouve actuellement et se stabilise, se rétablisse et regagne son équilibre".

De son côté, le Qatar a salué l'annonce de la formation de la nouvelle équipe présidée par le Premier ministre Nagib Mikati, espérant que ce gouvernement "puisse mener à bien ses missions", selon des propos rapportés par l'agence de presse officielle QNA.

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Le commandant en chef de la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), Stefano Del Col, a souhaité aux nouveaux ministres "beaucoup de succès pour le travail compliqué qui les attend". La Finul "est engagée à travailler avec les autorités libanaises pour soutenir l'armée et maintenir la stabilité le long de la Ligne bleue" qui sépare les territoires libanais et israélien, a-t-il twitté. 

"Mission essentielle"
Sur la scène locale, et parmi les principaux chefs de file politiques, Saad Hariri, ancien Premier ministre et chef du Courant du Futur, a dit "soutenir" Nagib Mikati dans sa mission essentielle visant à arrêter l'effondrement et à lancer des réformes". Tammam Salam, également ancien Premier ministre, a pour sa part félicité M. Mikati "pour avoir réussi à former un nouveau gouvernement" et lui a souhaité de "réussir la mission nationale de sauvetage avec son équipe ministérielle".

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Dans un tweet, le chef du Courant patriotique libre (CPL, fondé par le chef de l'Etat, Michel Aoun), Gebran Bassil, a estimé que, sans "le retard d'une année" pris dans la formation du gouvernement, de "nombreuses souffrances" auraient pu être épargnées aux Libanais (...) Nous espérons que certains auront appris à respecter la Constitution". Cette pique du gendre du président Aoun était manifestement adressée, note-t-on, au club des anciens présidents du Conseil, notamment à Saad Hariri, qui avait échangé pendant des mois des accusations avec le camp aouniste au sujet des prérogatives constitutionnelles du président. "Nous souhaitons au nouveau gouvernement de ne pas tarder à lancer les réformes. Nous avons assez tardé. Que la vérité soit faite dès aujourd'hui", a soutenu M. Bassil.

"Redresser l'Etat"
L'ancien Premier ministre, Hassane Diab, pour qui l'annonce de la formation du gouvernement met un terme à treize mois de gestion des affaires courantes, a "félicité les Libanais pour la formation du nouveau gouvernement, auquel je souhaite de réussir (...), ainsi qu'à Nagib Mikati dans sa mission difficile visant à mettre le Liban sur la voie du sauvetage, d’autant que la crise est très profonde et nécessite l'unification des efforts de tous les protagonistes".

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Dans un message envoyé depuis Budapest, le patriarche maronite, Béchara Raï, a, lui, espéré que "le gouvernement de sauvetage réussisse dans ses missions : une mise en œuvre des réformes, un redressement économique et financier vital et un redressement de l'Etat libanais au niveau de toutes ses institutions". 

Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a estimé que "le gouvernement a été formé après avoir obtenu le feu vert de l'Iran et de manière à consacrer la mainmise du Hezbollah sur les prises de décisions libanaises". Il a ajouté que la mise sur pied de la nouvelle équipe "n'est pas un tournant politique mais montre que le travail de la classe dirigeante se poursuit, tout comme la méthode du partage des quotes-parts qui a mené le pays à la situation actuelle. Les mêmes causes auront les mêmes effets". Et de souligner que "le véritable tournant politique sera aux mains des Libanais en mai", lors des prochaines élections législatives.

L'homme d'affaires Baha' Hariri, frère et opposant sur la scène sunnite de Saad Hariri, a pour sa part affirmé que si le gouvernement a été formé, "les racines du problèmes, à savoir la classe politique qui a poussé le pays dans la situation actuelle, demeurent". "L'édification du Liban doit commencer par un changement de cette classe", écrit sur Twitter M. Hariri, fils de l'ancien président du Conseil Rafic Hariri, assassiné en 2005. 

Dans la foulée de l'annonce longuement attendue de la formation du nouveau gouvernement libanais, les réactions politiques se sont enchaînées vendredi, au Liban comme à l'international, les nombreux protagonistes ayant commenté la mise sur pied du cabinet soulignant notamment l'importance pour l'équipe de Nagib Mikati de lancer les réformes essentielles au redressement du pays. Le Liban...

commentaires (3)

Quel cirque, non mais vous vous rendez compte? Il y a quelques mois, une juge proche du président (Ghada Aoun) porte des accusations de blanchiment d’argent contre un politicien. On ne fait aucune investigation et maintenant le président collabore avec ce même politicien pour former le gouvernement!

Algebrix

16 h 16, le 11 septembre 2021

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Commentaires (3)

  • Quel cirque, non mais vous vous rendez compte? Il y a quelques mois, une juge proche du président (Ghada Aoun) porte des accusations de blanchiment d’argent contre un politicien. On ne fait aucune investigation et maintenant le président collabore avec ce même politicien pour former le gouvernement!

    Algebrix

    16 h 16, le 11 septembre 2021

  • Pourquoi féliciter un gouvernement corrompus? Le peuple n'en veut pas il veut un changement et non les mêmes au pouvoir

    Georges Zehil Daniele

    23 h 17, le 10 septembre 2021

  • S,IL LA BOUCLAIT LE GENDRE CAR UNE ANNEE DE PERDUE EST L,OEUVRE DE LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL... ET IL SAIT BIEN QUI ILS SONT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 41, le 10 septembre 2021

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