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Politique - Crise au Liban

Raï exhorte Hariri à former un gouvernement "le plus vite possible avec Aoun"

"Il semble qu'il y aurait un plan contre le Liban", affirme depuis Baabda le chef de l’Église maronite.  

Raï exhorte Hariri à former un gouvernement

Le président libanais Michel Aoun s'entretenant avec le patriarche maronite, Béchara Raï, le 7 juillet 2021 à Baabda. Photo Twitter/ @LBpresidency

Le patriarche maronite, Béchara Raï, qui s'est entretenu mercredi à Baabda avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, semblait, dans un revirement, apporter son soutien au président de la République dans le bras de fer qui l'oppose au Premier ministre désigné, Saad Hariri, concernant la formation du gouvernement. Ainsi, après avoir critiqué le président Aoun il y a quelques jours, l'accusant de violer la Constitution à l'instar des autres dirigeants, le chef de l'Eglise maronite a modéré ses propos, appelant le PM désigné à hâter la formation du cabinet, "avec le président de la République", dans le respect de la Constitution.

"Feuille de route" du Vatican
A sa sortie de réunion, le patriarche a rappelé que son entretien avec le président Aoun avait pour but d'informer ce dernier de la teneur des discussions qui ont eu lieu à Rome avec le pape François, dans le cadre de la journée de prière pour le Liban organisée le 1er juillet au Vatican. "Je voulais lui dire que le discours du pape François constitue, pour les chefs des Églises, une feuille de route que nous œuvrerons à concrétiser", a déclaré M. Raï. Ce jour-là, le souverain pontife avait adressé un message d'espoir aux Libanais, les suppliant de ne pas se décourager, tout en enjoignant les dirigeants politiques à œuvrer pour trouver des solutions à l'effondrement actuel.

L'édito de Issa GORAIEB

Tous à l’épreuve

Interrogé ensuite par les journalistes sur ce qu'il dirait à Saad Hariri, Mgr Raï a répondu : "Je lui dirai de hâter, le plus vite possible, la formation du gouvernement avec le président de la République, dans le respect de l'esprit de la Constitution, car avec chaque jour de retard, le navire sombre de plus en plus, et nous nous retrouvons victimes de cette impasse. Ces propos, je les lui ai dits il y a un moment, et je les répète aujourd'hui".

Le Liban est sans gouvernement effectif depuis la démission de l'équipe de Hassane Diab dans la foulée de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Nommé en octobre de la même année pour former le nouveau cabinet, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, n'arrive toujours pas à accomplir sa mission, en raison notamment d'un conflit politico-personnel l'opposant au chef de l’État et son gendre, le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. MM. Aoun et Hariri s'écharpent autour des prérogatives de chacun dans le processus de formation du gouvernement, notamment en ce qui concerne la nomination des ministres chrétiens. Pendant ce temps-là, le Liban poursuit sa descente aux enfers, marquée par une paupérisation de la population et des pénuries de biens essentiels - essence, électricité, médicaments. Une chute que rien ne semble pouvoir arrêter, en l'absence d'un cabinet réformateur.

Aoun et la violation de la Constitution
Le patriarche a dans ce contexte rappelé que lui-même, "ainsi que la classe au pouvoir, appellent à un gouvernement d'experts non-partisans", conformément à la feuille de route française, restée lettre morte jusque-là. "Toute solution passe par la formation d'un gouvernement", a-t-il insisté. "Nous en sommes arrivés là, aujourd'hui, à cause de l'absence d'un gouvernement. Cela endommage l'économie, le commerce, le tourisme (...), et le pays se meurt".

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Dans ses propos, mercredi, Mgr Raï semble avoir adopté un ton plus conciliant envers le président Michel Aoun, après l'avoir accusé il y a quelques jours de "violer la Constitution, à l'instar de tous les autres dirigeants". Interrogé sur ce point par les journalistes, le prélat maronite a tenté de minimiser la portée de ses critiques. "Les journaux semblent s'être focalisés sur l'expression +Il (le président Aoun) viole la Constitution+", a-t-il regretté. "J'avais dit que tout le monde violait la Constitution. Mais personne n'est concerné par le pays plus que le président de la République", s'est défendu Mgr Raï.

Enfin, le patriarche maronite a semblé donner du crédit à la thèse selon laquelle le Liban serait victime d'un plan international qui le viserait. "J'ai évoqué lors de mon homélie dominicale, avant mon départ pour Rome, un tel plan, en indiquant qu'il semblerait qu'il vise le Liban. Je ne serai pas étonné de voir qu'un tel plan existe" pour porter atteinte au Liban, a-t-il affirmé, en réponse aux journalistes.

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Mardi, le Premier ministre sortant Hassane Diab, a tenu des propos allant dans le même sens. Dans un discours prononcé devant plusieurs ambassadeurs, il s'était plaint d'un "blocus imposé (au Liban par la communauté internationale), et qui n’a aucune incidence sur les corrompus". Il s'est attiré une réponse cinglante de l'ambassadrice de France à Beyrouth, Anne Grillo. La diplomate a rappelé à M. Diab "que l’appauvrissement du pays était une responsabilité qui lui incombait ainsi qu’aux dirigeants, et que l’effondrement était "le résultat délibéré d’une mauvaise gestion depuis des années".

"Une discussion importante a eu lieu hier au Grand sérail. Une nouvelle dynamique doit placer au centre le bien public, l'espoir du peuple, la responsabilité politique et la performance. Il n'y a pas de temps à perdre", a pour sa part commenté mercredi la nouvelle coordinatrice spéciale des Nations Unies, Joanna Wronecka, sur son compte Twitter. "Pour le Liban et son peuple, l'ONU est pleinement engagée et solidaire", a-t-elle ajouté.

Le patriarche maronite, Béchara Raï, qui s'est entretenu mercredi à Baabda avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, semblait, dans un revirement, apporter son soutien au président de la République dans le bras de fer qui l'oppose au Premier ministre désigné, Saad Hariri, concernant la formation du gouvernement. Ainsi, après avoir critiqué le président Aoun il y a quelques jours, l'accusant...

commentaires (14)

Finalement, ce sont les maronites qui ont détruit ce pays. Honte à nous.

Achkar Carlos

22 h 14, le 07 juillet 2021

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Commentaires (14)

  • Finalement, ce sont les maronites qui ont détruit ce pays. Honte à nous.

    Achkar Carlos

    22 h 14, le 07 juillet 2021

  • Qu’il nous explique pourquoi le pays est en danger plutôt que de malmener notre patience . Personne ne s’adresse au peuple afin de lui expliquer précisément ce qui se cache et cela est fort méprisant. Helloooooooooooo ?!?!!!!!!???!!!!!?

    Wow

    20 h 44, le 07 juillet 2021

  • Si je comprends bien, Monseigneur Raî nous pousse vers la porte de l’enfer ? Il faudra qu’on s’attende qu’il propose bientôt la béatification de Aoun et son gendre avant l’heure. A ce train-là il verra son église se vider de ses fidèles, pour se réfugier directement devant Dieu en Personne. Sans passer par ses intermédiaires. Le proverbe dit bien : il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints. ALLONS-Y et advienne ce que pourra ! Monseigneur Raï gardez Aoun/Bassil et nous garderons notre liberté de penser d’agir et de voter selon notre conscience, et dans la grâce de Dieu tout puissant. Ne vous aventurez pas à nous demander de les reconduire dans leur fonction car ils ont perdu leur probité ! Ils nous ont promis l’eléctricité 24h/24h, et Vous Monseigneur vous nous imposez l’eléctricité dans l’air… Avec tous mes respects pour le Cardinal que vous êtes. Je vous prie de croire Monseigneur en mes sentiments affolés et déçus mais sans haine, pour tous les revirements soudains et inattendus de votre discours pour défendre l’indéfendable. Que Dieu vous pardonne. P.S. en tant que Chrétien croyant et pratiquant je ferai une prière pour vous dans ces circonstances difficiles.

    Le Point du Jour.

    20 h 22, le 07 juillet 2021

  • Le patriarche est passé maître dans l'art des revirements a l'image du "seigneur" de moukhtara.. mais plus élégamment.... Dimanche, il dénoncera l'inaction du président..... Avant de l'absoudre de tout pėchė..

    C…

    19 h 17, le 07 juillet 2021

  • IL N,Y A AUCUN PLAN NI COMPLOT CONTRE LE LIBAN. PATRIARCHE RAI VOUS ETES ASSIS DEVANT ET AVEC ;LE GRAND PROBLEME DU PAYS. AU LIEU D,APPELER HARIRI ET DE LUI SIGNIFIER INDIRECTEMENT DE FAIRE DES CONCESSIONS EN ABANDONNANT SES PREROGATIVES AU PROFIT DE CELUI ASSIS DEVANT VOUS CAR IL EST MARONITE ET N,A PLUS LES PREROGATIVES QU,IL SE VEUT DONNER ET QUI BLOQUE TOUT ET VOUS LE SAVEZ ET VOUS LE DISIEZ INDIRECTEMENT DANS VOS HOMELIES PASSEES AVANT DE CHANGER DE DIRECTION PAR PEUR POUR L,UNITE DE VOTRE BERGERIE ET NON DE CELLE DU LIBAN TOUT ENTIER, APPELEZ VOS DEUX BELIERS BISCORNUS A SE LIMITER AUX DROITS DES CHRETIENS ENUMERES DANS LA CONSTITUTION ET DE RESPECTER LES DROITS CONSTITUTIONNELS DES AUTRES. C,EST CA LE VIVRE ENSEMBLE. HONTE DE FAIRE AUTREMENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 10, le 07 juillet 2021

  • Aussi creux que leurs discours, l'un comme l'autre.

    Christine KHALIL

    18 h 08, le 07 juillet 2021

  • Rai pour les chretiens est une calamite semblable a Aount et Bassil. Ou es-tu Monseigneur Nasrallah Sfeir? Vous etes parti TROP TOT. Le Liban a besoin de vous. Quelle perte!!

    sancrainte

    18 h 05, le 07 juillet 2021

  • je crois que Rai veut sauver sa peau et la peau du gouverneur de la BDL si vraiment veut sauver le Liban il propose lui et les autres communautés religieuses de payer des impots à l état qui est en faiite et on avisera apres , c est toujours la faute aux autres

    barada youssef

    18 h 01, le 07 juillet 2021

  • ON DIRAIT QUE RAÏ DONNE RAISON AU DERNIER QUI RENCONTRE. COMBIEN DE PERSONNE LUI PRÉPARENT SES DISCOURS ? SÛREMENT PAS LA MÊME PERSONNE. IL VEUT RAPPROCHER AOUN ET HARIRI MAINTENANT POUR FORMER UN GOUVERNEMENT DE SAUVETAGE. HIER IL LES INSULTAIT. JE NE SERAIS PAS ÉTONNÉ SI RAÏ VA CHEZ HASSAN NASRALLAH DEMAIN ET NOUS ANNONÇANT EN MÊME TEMPS QUE NASRALLAH EST UNE BONNE PERSONNE ET QU'IL N'A JAMAIS DIT LE CONTRAIRE. COMMENT IL EST DEVENU PATRIARCHE ?

    Gebran Eid

    17 h 29, le 07 juillet 2021

  • Il y a un plan contre le Liban blabla. Pourquoi tu ne restes pas dans ton église? Ceux qui voudront t'entendre iront à la messe et tant pis pour les autres

    M.E

    17 h 10, le 07 juillet 2021

  • Il a un peu tardé à s'en rendre compte ! Il fallait que le Pape le lui dise ! "Il semble qu'il y aurait un plan contre le Liban", affirme depuis Baabda le chef de l’Église maronite

    Chucri Abboud

    17 h 01, le 07 juillet 2021

  • Et maintenant on fait quoi Monseigneur ? le coupable désigné n’est coupable qu’a 50% ou est donc le désigné coupable pour porter le chapeau des 50% restants ? c’est à perdre son latin sans pour autant retrouver notre langue maternelle. Ma foi même vous Monseigneur Raî, vous commencez à appliquer la langue de bois ? Avec ça nous voilà bien. Personne ne veut expliquer au petit peuple que nous sommes, à quelle sauce nous seront mangés. Nous Peuple Libanais au Liban ou ailleurs, constituants environ quatre millions au Liban, et plus de douze millions dans le monde, soudainement, nous sommes devenu une quantité négligeable aux yeux de nos dirigeants et, des grands de ce monde. A les entendre, ils ont tous raison de nous ignorer, et nous avons raison de la fermer. Comme ça tout le monde est content et vogue la galère…***rame, rame, rameurs, ramez. On avance à rien dans ce c’canoé chanson Alain souchon***La soudaine palinodie de Monseigneur Raï nous a désorienté complètement, on ne sait plus à quel saint se vouer, pour retrouver notre identité perdue. Sans vous manquer de respect Monseigneur Raï, il est temps que les religieux s’occupent de leur clergé et ou de leurs mosquées et lieux de cultes, et que des technocrates compétents se chargent de notre pays hormis tout politicien. Aoun/Bassil et consorts à la retraite et tout ira pour le mieux dans le pays du Cèdre. Je suis surpris et écoeuré de ce que je viens de lire.

    Le Point du Jour.

    16 h 57, le 07 juillet 2021

  • Raii sait bien que Aoun ne veut pas de Hariri dès la veille de sa désignation par les députés.Alors, sans hypocrisie, adressez-vous à Aoun pour faciliter la tâche et non l'inverse.

    Esber

    16 h 00, le 07 juillet 2021

  • Qu’on arrête d’exhorter et de supplier ces vendus et qu’on utilise les lois pour les dessaisir du pouvoir malgré leur nez. A force de supplier ils croient posséder le pays et son peuple et en disposent à leur guise pour les anéantir. C’est quoi ce délire? Que font encore ces gens là au pouvoir?

    Sissi zayyat

    15 h 32, le 07 juillet 2021

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