Ils ont 35 ans en moyenne, et meurent à proximité des villages où ils sont nés. Ou plutôt, selon la formule consacrée par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah depuis le début du conflit entre son groupe et l'armée israélienne au Liban-Sud le 8 octobre dernier, dans le sillage de la guerre à Gaza, ils meurent sur « la route de Jérusalem ».
À quelques exceptions près, en sus de les nommer et de préciser leurs date et lieu de naissance, le parti chiite publie le portrait de ses hommes morts au combat. Une écrasante majorité d'entre eux vient des villages chiites du Liban-Sud, bien que quelques renforts sont originaires des bastions de la plaine de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti dans la capitale libanaise.
Sur la carte ci-dessous, L'Orient-Le Jour a indiqué la localisation des villages dont sont originaires les combattants tués, lorsque l'information est connue. La taille des points illustre le nombre de combattants tués.
L'analyse de cette carte confirme une tendance qui avait été déjà mise en lumière au moment de la participation du Hezbollah à la guerre en Syrie : la majorité de ses combattants sont avant tout des habitants des zones à proximité immédiate des combats, et non des forces d'élites dépêchées sur place. À ce jeu-là, c'est le village de Kfar Kila, situé à côté du Golan occupé, qui paye le plus lourd tribut : au moins 12 de ses habitants ont péri dans les combats.
À ce jour, le parti chiite a officiellement annoncé par communiqué la mort de 273 de ses hommes. Dans un article de 2017 du site spécialisé WarOnTheRocks, Michael Eisenstadt et Kendall Bianchi, chercheurs au Washington Institute, notaient que cette stratégie de communication répond à des impératifs précis :
- Le premier est de mobiliser des combattants ayant une bonne connaissance de la topographie de la région du Liban-Sud.
- Le second est de mobiliser les structures familiales de ces combattants : il n'est pas rare en effet de noter que des combattants, tombés le même jour ou à quelques jours d'intervalle, portent le même nom de famille et viennent du même village, à l'instar des Abboud à Deir-Ams, al-Zein à Shahhour, ou encore Aqeel à al-Jabayn.
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.Enfin, si l'on trouve effectivement de nombreux jeunes dans les rangs des martyrs de la « résistance », le déséquilibre des âges n'est pas frappant : la majorité des tués ont entre 30 et 40 ans ; le plus âgé avait 63 ans, tandis que le plus jeune venait d'en avoir 20. L'âge médian des morts du Hezbollah est donc de 35 ans.
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commentaires (7)
Censurée, pourquoi?
Sissi zayyat
22 h 09, le 26 avril 2024