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Politique - Liban

Bassil : Nous voulons un gouvernement présidé par Hariri

Le groupe parlementaire aouniste présente une proposition de loi pour rationaliser les subventions et offrir une carte d'approvisionnement à "toutes les familles libanaises". 
Bassil : Nous voulons un gouvernement présidé par Hariri

Le chef du CPL Gebran Bassil au cours de son intervention au siège du parti. Capture d'écran

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a affirmé mardi qu'il était en faveur de la formation rapide d'un gouvernement "présidé par le Premier ministre désigné", Saad Hariri, alors que la mise sur pied du cabinet se fait attendre depuis près de dix mois et que les tractations sont embourbées dans une querelle personnelle et politique entre M. Hariri d'un côté et le chef de l'État Michel Aoun et M. Bassil de l'autre. Lors de son intervention à l'issue d'une réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire, le chef du CPL a réitéré son appel à un "dialogue" de toutes les forces politiques qui serait organisé par la présidence, afin de mettre un terme aux "tergiversations" si le gouvernement n'est pas formé "d'ici une semaine". M. Bassil a ensuite souligné que si certaines formations ne participaient pas à cet événement, il n'hésiterait pas à avoir recours à d'autres "moyens de pression" ou à lancer une "nouvelle initiative".

Cette prise de parole de Gebran Bassil a eu lieu alors que les tractations gouvernementales semblaient avoir pris un nouveau souffle lundi avec le retour de Saad Hariri à Beyrouth et la réunion qu'il a tenue avec le président de la Chambre, Nabih Berry. Ce dernier a relancé ses efforts pour la mise sur pied d'un gouvernement de 24 ministres, sans tiers de blocage, alors qu'une nouvelle équipe ministérielle est attendue depuis août dernier et la démission de Hassane Diab suite aux explosions au port de Beyrouth. Toutefois, l'ambiance "positive" qui semblait avoir prévalu lors de la réunion entre MM. Hariri et Berry hier s'est transformée dans la journée de mardi en pessimisme, tel que l'a exprimé Saad Hariri lors d'une réunion de son groupe parlementaire.

Dialogue à Baabda
Lors de son allocution au siège du CPL à Sin el-Fil, Gebran Bassil a salué "les efforts de M. Berry pour accélérer" les tractations. Il a souligné que sa formation continuerait à "démentir tous les prétextes" empêchant la formation du gouvernement, comme celui d'une réclamation du tiers de blocage, soulignant que de telles excuses étaient "fabriquées" pour ne pas avoir à mettre sur pied le cabinet. "Nous ne tenons à aucun ministère spécifique, et notamment pas au ministère de l'Énergie", a-t-il ajouté, soulignant que l'aspect le plus important des tractations était une répartition "équilibrée" entre les confessions et les groupes parlementaires. "Le président Aoun ne veut absolument pas obtenir plus de huit ministres et il encourage tout mécanisme de nomination des ministres", a-t-il ajouté. Gebran Bassil a encore affirmé qu'il ferait tout pour "faciliter" la formation du cabinet "parce que nous voulons que le gouvernement soit formé et qu'il soit présidé par le Premier ministre désigné Saad Hariri".

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Et de renouveler son appel à l'organisation par la présidence d'un "dialogue" entre les différentes formations si le cabinet n'est pas formé dans un délai d'une semaine, estimant que cela permettrait "d'éviter les +on-dit+ et les tergiversations et de surmonter tous les obstacles dans les tractations. Un tel dialogue n'enfreint en aucun cas les dispositions de la Constitution, a-t-il argué. Si certains "s'abstiennent de participer à ce dialogue, nous penserons naturellement à lancer une nouvelle initiative et à utiliser d'autres moyens de pression forçant la formation d'un gouvernement", a-t-il conclu.

"Président de l'ombre"
Dans un communiqué publié dans la soirée, le Courant du Futur a réagi aux déclarations de Gebran Bassil, qualifié de "président de l'ombre" par le parti haririen. "Le problème, c'est que M. Bassil ne comprend pas l'étendue des souffrances des Libanais causées par l'échec du mandat Aoun et son gouvernement", souligne le texte, en allusion au cabinet sortant de Hassane Diab. Le Futur ajoute que le chef du CPL essaie de revenir sur la scène politique avec ses prises de position, après en avoir été écarté par les sanctions américaines. Le parti ajoute que le palais présidentiel de Baabda est devenu "une institution partisane, liée à Gebran Bassil", rejetant ainsi l'appel à un dialogue organisé par le le chef de l'État. "Tout le monde sait au Liban et à l'étranger que c'est Bassil qui conduit les Libanais à l'enfer prédit par le président de la République", a encore accusé le Courant du Futur, en allusion à la réponse faite en septembre par le chef de l'État à une journaliste qui lui demandait vers quoi se dirigeait le Liban en cas de non-formation du cabinet. Avant la publication de ce communiqué, le secrétaire général du Futur, Ahmad Hariri, avait déjà écrit une série de tweets virulents à l'encontre du leader aouniste et du président Michel Aoun, estimant qu'ils "ont besoin de fumée pour cacher leurs échecs et leur corruption". "Le père de tous (Michel Aoun, ndlr) oublie tous les problèmes du peuple et ne s'inquiète que de ceux de Gebran Bassil", a-t-il souligné, ajoutant à son message le hashtag (mot-dièse) "le président de l'enfer".

Suite à son retour des Émirats arabes unis lundi, M. Hariri s'était rendu à Aïn el-Tiné afin de s'entretenir avec le président du Parlement. M. Berry avait relancé ses efforts de médiation entre le Courant du Futur et le tandem Baabda-Courant patriotique libre. Ces deux formations et leurs chefs sont pris depuis des mois dans un querelle personnelle et politique, qui les empêche de se mettre d'accord sur la forme et la composition du futur cabinet. Saad Hariri s'était également entretenu avec les anciens Premiers ministres, Tammam Salam, Nagib Mikati et Fouad Siniora, tandis que Gebran Bassil avait reçu dans la soirée le député et bras droit de Nabih Berry Ali Hassan Khalil, ainsi que Hussein Khalil et Wafic Safa, du Hezbollah. Le chef du parti chiite Hassan Nasrallah avait d'ailleurs appuyé très clairement l'initiative du président de la Chambre, lors d'un discours prononcé mardi dernier.

Rationalisation des subventions
Dans son discours, le chef du CPL a par ailleurs annoncé que le groupe aouniste avait finalisé une proposition de loi concernant la rationalisation des subventions sur les produits importés et la distribution d'une carte d'approvisionnement "à toutes les familles libanaises". Cette proposition de loi ambitionne de venir en aide à la population, alors que le Liban traverse depuis l'été 2019 une crise socio-économique et financière qui ne cesse de s'aggraver. 

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"Nous savons que la rationalisation des subventions est une question compliquée", a-t-il souligné, alors que les réserves de la Banque du Liban s'épuisent rapidement et que ce système a prouvé ses limites, notamment au vu de la contrebande de produits vers la Syrie. M. Bassil a toutefois souligné que trouver des solutions à ce dossier est une "responsabilité" des dirigeants "vis-à-vis du peuple", se défendant dans le même temps de tout "populisme". Il a indiqué que le texte qui allait être présenté à la Chambre avait été "débattu" avec le Hezbollah.

Se penchant sur les détails de cette proposition, il a indiqué qu'elle était exhaustive et "plus appropriée" que le projet examiné par le gouvernement sortant de Hassane Diab, qui a été envoyé la semaine dernière au Parlement. Il a indiqué que le premier volet de cette loi porte sur "la rationalisation et la diminution des subventions" sur les importations et permettrait d'économiser trois milliards de dollars par an à la BDL. Le texte prévoit notamment de lever entièrement les subventions sur les matières alimentaires et le gaz, une levée progressive des aides sur l'essence, le mazout et les médicaments et de les conserver sur le pain, la farine et l'électricité. 

Pour "compenser" cette baisse des subventions, le deuxième volet prévoit la distribution d'une carte électronique d'approvisionnement à "un million de familles libanaises, c'est-à-dire à tout le peuple", à l'exception des familles qui bénéficient déjà d'une carte financée par d'autres sources, comme dans le cadre du projet de la Banque mondiale. La carte que souhaiterait distribuer le groupe aouniste offre cent dollars "au taux de la plateforme Sayrafa" (donc autour de 12.000 livres libanaises pour un dollar actuellement) à ses bénéficiaires. Il souligne que les fonds offerts ne sont pas "monétaires" mais virtuels afin d'éviter une inflation et que sa gestion serait supervisée par la plateforme interministérielle Impact, qui dépend de l'Inspection centrale, en accord avec les banques.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a affirmé mardi qu'il était en faveur de la formation rapide d'un gouvernement "présidé par le Premier ministre désigné", Saad Hariri, alors que la mise sur pied du cabinet se fait attendre depuis près de dix mois et que les tractations sont embourbées dans une querelle personnelle et politique entre M. Hariri d'un côté...

commentaires (7)

Qui est cet individu sorti de nulle part qui à cause de sa position de gendre du chef de l’état, croit pouvoir dire je veux et que tout le monde se plie à ses ordres comme l’autre chef de milice qui pareil veut et exige. On s’en fout de ce qu’ils veulent. Les libanais ont décidé qu’ils ne voulaient plus de tout ce qu’ils veulent quel qu’en soit le prix. C’est à prendre ou à laisser. Ses tickets de rationnement, il peuvent les garder pour se torcher avec nous ne voulons pas de leur aumône, nous exigeons qu’ils nous rendent notre argent de gré ou de force. Voilà ce que tous les libanais doivent leur répondre au lie de se contenter de leur fausse charité puisque de toute façon le peu qu’ils reçoivent proviennent de leur propre argent.

Sissi zayyat

11 h 01, le 02 juin 2021

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Commentaires (7)

  • Qui est cet individu sorti de nulle part qui à cause de sa position de gendre du chef de l’état, croit pouvoir dire je veux et que tout le monde se plie à ses ordres comme l’autre chef de milice qui pareil veut et exige. On s’en fout de ce qu’ils veulent. Les libanais ont décidé qu’ils ne voulaient plus de tout ce qu’ils veulent quel qu’en soit le prix. C’est à prendre ou à laisser. Ses tickets de rationnement, il peuvent les garder pour se torcher avec nous ne voulons pas de leur aumône, nous exigeons qu’ils nous rendent notre argent de gré ou de force. Voilà ce que tous les libanais doivent leur répondre au lie de se contenter de leur fausse charité puisque de toute façon le peu qu’ils reçoivent proviennent de leur propre argent.

    Sissi zayyat

    11 h 01, le 02 juin 2021

  • "Nous ne tenons à aucun ministère spécifique, et notamm. ent pas au ministère de l'Énergie" " Bassil a encore affirmé qu'il ferait tout pour faciliter" la formation du cabinet ". S'il faut le croire, ces deux positions entièrement nouvelles de Mr Gendre nous permettent d'espérer dans un jour prochain, non seulement un gouvernement, mais aussi de l'électricité un pu plus que 2h/24h. S'il faut le croire...

    Yves Prevost

    06 h 59, le 02 juin 2021

  • Si vraiment vous respectez le peu de crédit, à peine, qui reste pour votre beau père, vous vous taisez, même si vous prenez au sérieux le fait que vous avez été imposé comme chef de parti.

    Esber

    00 h 24, le 02 juin 2021

  • HEP, un revenant ! que vient-il faire encore cet énergumène ? Il ne se lasse donc jamais de se ridiculiser ?

    Le Point du Jour.

    23 h 43, le 01 juin 2021

  • "Bassil : Nous voulons un gouvernement présidé par Hariri" ... Bien malin le bécil... Un gouvernement Présidé par hariri mais dirigé par le combo bon marché hezb+cpl... Si harir mord c'est qu'il n'a rien apprit et on sera de nouveau dans le pétrin et s'il ne mord pas ... on sera dans le pétrin.... merci à notre forteresse imprenable et toit en acier si proche de Dieu qu'on n'arrive a6distinger la différence

    Wlek Sanferlou

    23 h 23, le 01 juin 2021

  • 24 ministres sans rémunération prenez de leçons du premier ministre italien Draghi il a renonce a son salaire de premier ministre ...

    Eleni Caridopoulou

    20 h 34, le 01 juin 2021

  • Si Bassil veut Hariri, c'est qu'il y a anguille sous roche. Du coup nous ne voulons ni l'un ni l'autre. Kellon yaani kellonn. Du sang neuf , de grâce!!!!

    Marie-Hélène

    19 h 51, le 01 juin 2021

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