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Politique - Éclairage

Gouvernement : Mikati se prépare... au cas où

L’ancien chef de gouvernement nourrit toujours l’ambition de se remettre en selle, mais ne veut surtout plus faire de faux pas.

Gouvernement : Mikati se prépare... au cas où

Nagib Mikati, ancien chef de gouvernement. Photo d’archives Dalati et Nohra

Depuis que des informations circulent sur une éventuelle récusation du Premier ministre désigné Saad Hariri, le nom de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati refait surface. Discrètement et dans les cercles fermés, on évoque plus ou moins timidement son nom pour présider un gouvernement de transition dont la tâche serait uniquement d’assurer la tenue des prochaines législatives. Un tel cabinet poursuivrait entre-temps l’expédition des affaires courantes un peu comme le fait actuellement le gouvernement démissionnaire de Hassane Diab, mais ne s’attaquerait pas aux questions économiques et financières ou aux réformes réclamées à cor et à cri par la communauté internationale.

Les rumeurs sur un éventuel come-back de M. Mikati sont nourries par des informations évoquant des allers-retours fréquents qu’il aurait commencé à effectuer depuis plusieurs mois à Paris avec son frère Taha, pour promouvoir sa candidature. Il aurait même pris contact avec Riyad et Washington dans le même but. Sans succès pour le moment. Une source informée précise à L’OLJ que sa candidature n’est pas envisagée par l’Arabie saoudite, convaincue qu’il n’est pas l’homme de la situation. Même son de cloche du côté de Washington où ce choix n’est pas sérieusement envisagé pour le moment.

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La soif de pouvoir de cet ancien chef de gouvernement, qui avait pris les commandes de 2011 à 2013, est un secret de polichinelle. M. Mikati a longtemps dû ronger son frein, dans l’ombre de la maison Hariri. Mais le contexte lui serait actuellement plus propice alors que Saad Hariri et Michel Aoun peinent à s’entendre sur une formule viable. « Son ambition est justifiée », admet un proche de Saad Hariri. « À l’instar de tout bon maronite qui aspire à la première magistrature, M. Mikati continue de nourrir l’ambition de devenir Premier ministre. C’est son droit le plus naturel », laisse entendre pour sa part un responsable au sein du courant du Futur. Sauf que, dans la réalité, les choses ne sont pas aussi simples. S’il souhaite se remettre en selle, Nagib Mikati sait pertinemment qu’il s’aventure sur un terrain miné. Le leader sunnite ne fera rien pour court-circuiter le chef du courant du Futur, risquant ainsi de susciter le courroux de sa communauté.

« À quelles conditions ? »

À plusieurs reprises, il s’est farouchement défendu d’ailleurs de vouloir se substituer à Saad Hariri, accusant ceux qui fomentent ces rumeurs de chercher à semer la zizanie. Le député de Tripoli ne veut surtout pas réitérer le scénario de 2011, lorsqu’il avait été désigné Premier ministre à la place de Saad Hariri, poussé malgré lui à se désister après un mini-coup d’État provoqué par le camp du 8 Mars et des aounistes dont les ministres venaient de démissionner en vrac. Son éventuel retour en scène serait extrêmement problématique et très mal vu par la rue sunnite qui n’a jamais pu digérer cet épisode, comme d’ailleurs la désignation de Hassane Diab, accusé jusqu’à ce jour d’avoir usurpé la représentation sunnite à Saad Hariri.

S’il décide de franchir le pas, il devra lui-même revenir sur sa parole – l’ancien chef de gouvernement aurait juré en cercle fermé qu’il ne ferait pas tandem avec Michel Aoun. Ce dernier n’a d’ailleurs plus d’atomes crochus avec cet ancien chef de gouvernement qui a fini par retourner sa veste pour regagner, même de manière timorée, le camp adverse, surtout depuis que le Courant patriotique libre a fait du sunnisme politique sa cible préférée. M. Mikati avait, rappelons-le, ardemment défendu le renouvellement à la tête des Forces de sécurité intérieure de l’ancien directeur Achraf Rifi, un farouche opposant au Hezbollah, avant de démissionner lui-même en mars 2013.

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L’ancien chef de gouvernement essaie depuis de jouer à l’équilibriste, en se revendiquant haut et fort du sunnisme politique, tout en restant réservé pour ce qui est de sa position par rapport au Hezbollah qu’il n’a jamais frontalement attaqué. S’il est le mieux placé pour pouvoir dialoguer avec l’ensemble des parties, dont le parti chiite et le chef du Parlement Nabih Berry avec lequel il entretient de bonnes relations, l’ambiguïté de sa position est telle qu’il devra immanquablement jeter du lest là où Saad Hariri a refusé de le faire. « Toute la question est de savoir à quelles conditions il accepterait de se substituer à M. Hariri et jusqu’où il serait disposé à faire des compromis, s’il devait former un gouvernement », s’interroge Moustapha Allouche, vice-président du courant du Futur. Ce dernier tient d’ailleurs à effectuer une nette distinction entre M. Mikati comme alternative à Saad Hariri pour présider un gouvernement en bonne et due forme, et en tant que chef d’un cabinet uniquement chargé des législatives, une option vraisemblablement plus acceptable pour les haririens.

« Hors de question »

Jusque-là, le club des anciens chefs de gouvernement sunnites dont fait partie Nagib Mikati – aux côtés de Tammam Salam et Fouad Siniora – continue d’exprimer haut et fort son soutien au Premier ministre désigné et mène bataille à ses côtés. Hier, et à l’issue de leur réunion, M. Siniora a martelé à qui veut l’entendre que M. Hariri « ne se récusera pas ».

L’ancien chef de gouvernement coupe court à toutes ces « supputations » : « Il est hors de question d’envisager le scénario de M. Mikati comme substitut. Ce ne sont que des propos destinés à faire diversion », a-t-il déclaré à L’Orient-Le Jour. Comprendre : Mikati ne peut faire ni plus ni moins que ce qu’a fait M. Hariri en matière de défense des prérogatives du Premier ministre.

Dans les coulisses, on chuchote qu’en dépit de toutes ces assurances et du soutien inconditionnel publiquement exprimé par M. Mikati à Saad Hariri, ce dernier craindrait des manœuvres effectuées sous la table et n’est pas complètement rassuré de la loyauté de son ambitieux allié. Pour M. Siniora, il faut cesser de pêcher en eaux troubles : « M. Mikati est plus enthousiaste pour Saad Hariri que ce dernier ne l’est pour lui-même. »

Depuis que des informations circulent sur une éventuelle récusation du Premier ministre désigné Saad Hariri, le nom de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati refait surface. Discrètement et dans les cercles fermés, on évoque plus ou moins timidement son nom pour présider un gouvernement de transition dont la tâche serait uniquement d’assurer la tenue des prochaines législatives. Un...

commentaires (6)

Makati ferait mieux de s’occuper de sa région dont il est député Tripoli qui croule sous la misère et la pauvreté pendant que lui regarde son nombril et manigance en caressant l’espoir de devenir PM comme si les incompétents dans ce pays avaient le monopole du pouvoir.

Sissi zayyat

19 h 56, le 01 juin 2021

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Commentaires (6)

  • Makati ferait mieux de s’occuper de sa région dont il est député Tripoli qui croule sous la misère et la pauvreté pendant que lui regarde son nombril et manigance en caressant l’espoir de devenir PM comme si les incompétents dans ce pays avaient le monopole du pouvoir.

    Sissi zayyat

    19 h 56, le 01 juin 2021

  • J'adore ! On change de pelle pour continuer a brasser la même Mierda ! Mon Dieu que ce pays descend de plus en plus aux enfers ! Et les "Politichien" se foutent éperdument du peuple ! Comme la chanson dit, Que c'est beau, c'est beau la vie !

    Marwan Takchi

    19 h 33, le 01 juin 2021

  • RAMENER CE PREMIER MILLIARDAIRE OPPORTUNISTE QUI N’A JAMAIS RIENS FAIT POUR LE PAYS SERA UN CRIMES CONTRE TRIPOLI.

    Gebran Eid

    16 h 40, le 01 juin 2021

  • A voir les choix qui se présentent un visiteur intergalactique, pilote d'ovni penserai qu'au Liban il n'y a que 4 musulmans, hariri, mikati le mufti et nosrala, et que 4 chrétiens, bécil ferzli le patriarche et Aoun (ghada pas michel), et un observateur semi indépendant au nom de johnblatte..... Scénario d'un film pshyco-science-fiction plus réel que la réalité même

    Wlek Sanferlou

    13 h 53, le 01 juin 2021

  • RIEN NE CHANGERA. LES EX PREMIERS MINISTRES SUNNITES SONT SUR LA MEME LONGUEUR D,ONDE DE HARIRI. C,EST L,INCOMPETENCE ET L,ENTETEMENT DES DEUX BELIERS... POUR NE PAS LES NOMMER AUTREMENT... DE LA BERGERIE... POUR NE PAS LA NOMMER AUTREMENT... DE RAI SOUS PRESSIONS ET CHANTAGES, QUI SONT LE PROBLEME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 35, le 01 juin 2021

  • Et les scandales et dossiers de l’habitat pour n’en citer qu’un, en souffrance dans les tiroirs de la Justice... Oublies ...? Décidément, Drôle de volonté de Changement ...!

    Cadige William

    09 h 09, le 01 juin 2021

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