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Politique - Polémique

Ferzli redoute que l’affaire Ghada Aoun soit l’amorce d’un « coup d’État »

Répondant au vice-président du Parlement qui avait estimé, dimanche, que « la solution idéale serait que l’armée prenne le pouvoir pour une période transitoire », Jreissati assure que Michel Aoun restera en fonction jusqu’à la fin de son mandat.

Ferzli redoute que l’affaire Ghada Aoun soit l’amorce d’un « coup d’État »

Élie Ferzli a dénoncé avec virulence, hier, l’« insubordination » de Ghada Aoun. Photo ANI

Indigné par l’insubordination dont Ghada Aoun, la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, a fait preuve à l’égard des directives du procureur général de la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, le vice-président du Parlement, Élie Ferzli, n’a pas mâché ses mots hier, lors d’une conférence de presse organisée à l’Assemblée. Le député a invité le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui la convoque aujourd’hui, à « prendre les mesures qui s’imposent », sinon, a-t-il menacé, la Chambre des députés « formera une commission spéciale, dotée de pouvoirs judiciaires, et se chargera de le faire ». Le député redoute que « l’acte d’insubordination » de Mme Aoun soit le fer de lance d’une forme de « coup d’État » ou d’une « opération de dissolution délibérée du corps judiciaire, tout à fait comme ce qui se passe au niveau de toutes les institutions ». Si le mouvement apparu dans le corps judiciaire n’est pas jugulé, a insisté M. Ferzli, « la destruction des institutions va commencer et ne plus finir, et le pays se diviser en communautés et tribus ». Le vice-président du Parlement a, dans ce contexte, dénoncé « un acte sans précédent, même durant la période de la guerre civile ».

L'édito de Michel Touma

Acharnement sélectif

« Je répète que si le pouvoir judiciaire prend la décision qu’il faut à ce sujet, je me considérerai satisfait », a ajouté Élie Ferzli, tout en affirmant que ce « pouvoir indépendant » ne pourra véritablement jouir d’une indépendance qu’après le vote de la loi sur l’indépendance de la magistrature, attendu durant la seconde moitié du mois de juin.

La veille, dans une autre déclaration pour le moins étonnante, M. Ferzli avait estimé que « la solution idéale, c’est que l’armée prenne le pouvoir pour une période transitoire », afin de « préparer le pays à l’organisation d’élections parlementaires, en vue de reconstituer le pouvoir sur de nouvelles bases ». Un appel auquel le conseiller du président Michel Aoun Salim Jreissati n’a pas tardé à répliquer. « Notre armée n’est pas l’armée d’un régime, mais celle d’une légalité constitutionnelle, et notre Constitution ne sera pas suspendue à chaque virage dangereux de notre vie publique, a-t-il martelé. Le président de la République restera en fonction jusqu’à la fin de son mandat, chef de l’État et symbole de l’unité de la patrie. Et nous n’exagérerons pas en affirmant qu’il restera à nos yeux la colonne sur laquelle nous nous appuyons, même si d’autres colonnes cèdent (…). Notre attachement à la constitutionnalité des institutions interdira tout chaos. »

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M. Ferzli a par ailleurs affirmé hier qu’il soupçonne « une partie », qu’il n’a pas nommée, de « pousser à la guerre civile ». « Mais nous l’avons à l’œil », a-t-il ajouté. « L’heure vient, a-t-il promis, où je me tiendrai publiquement devant l’opinion pour lui parler des causes de cette dissolution (du corps judiciaire), de ses objectifs, de ses motivations cachées et de ce que cherche celui qui la provoque. » « Ce qui me retient de le faire tout de suite, a-t-il ajouté, c’est la volonté de découvrir tous les mobiles de ce coup porté à l’État et aux institutions. »

Geagea : « On veut détruire la justice »

Quant au leader des Forces libanaises, Samir Geagea, il a pour sa part accusé le pouvoir en place de vouloir détruire la justice au Liban. « Ce pouvoir enregistre des succès quotidiens dans la généralisation des échecs et des catastrophes. Son dernier succès en date est la destruction du pouvoir judiciaire au Liban », a estimé M. Geagea dans un communiqué, accusant le chef de l’État, Michel Aoun, d’essayer de « se poser en champion de la lutte contre la corruption, alors qu’il fait partie des personnes les plus accusées d’être corrompues, comme le prouvent les sanctions américaines » contre son gendre Gebran Bassil. « Comment un citoyen libanais ou un pays étranger peut-il avoir confiance dans le Liban après tout ce qui s’est passé ces derniers jours ? » s’est-il encore interrogé. « Ce pouvoir détruit, sciemment ou non, toutes les institutions publiques et même privées du pays. C’est ce à quoi nous assistons chaque jour avec des preuves décisives. Nous ne sortirons de cet enfer qu’en en finissant de ce pouvoir », a-t-il estimé. « La seule façon d’en finir réside dans des élections législatives anticipées », a affirmé le leader des FL, répétant sa proposition phare de sortie de crise.

Indigné par l’insubordination dont Ghada Aoun, la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, a fait preuve à l’égard des directives du procureur général de la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, le vice-président du Parlement, Élie Ferzli, n’a pas mâché ses mots hier, lors d’une conférence de presse organisée à l’Assemblée. Le député a invité le...

commentaires (14)

Jreissati assure que Michel Aoun restera en fonction jusqu’à la fin de son mandat. SI Aoun nous refait le même coup que sa première fuite de Baada, alors nous avons toutes les raisons d’espérer une deuxième et salutaire fuite. Que l’ambassadrice de France prépare la voiture diplomatique pour le mettre dans le coffre. Et Ferzli pronostique ou espère un coup d’état pour déboulonner Aoun. Quand les rats quittent le navire c’est qu’il y naufrage en vue. A qui le tour maintenant ? Si Aoun a la bonne idée de dissoudre l’assemblée avant son départ il a peut-être une chance de rentrer dans l’histoire.

Le Point du Jour.

00 h 30, le 21 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (14)

  • Jreissati assure que Michel Aoun restera en fonction jusqu’à la fin de son mandat. SI Aoun nous refait le même coup que sa première fuite de Baada, alors nous avons toutes les raisons d’espérer une deuxième et salutaire fuite. Que l’ambassadrice de France prépare la voiture diplomatique pour le mettre dans le coffre. Et Ferzli pronostique ou espère un coup d’état pour déboulonner Aoun. Quand les rats quittent le navire c’est qu’il y naufrage en vue. A qui le tour maintenant ? Si Aoun a la bonne idée de dissoudre l’assemblée avant son départ il a peut-être une chance de rentrer dans l’histoire.

    Le Point du Jour.

    00 h 30, le 21 avril 2021

  • Qu’il aille se faire vacciner celui-là. Ah? C’est déjà fait? Au temps pour moi...

    Gros Gnon

    21 h 20, le 20 avril 2021

  • M. Ferzli craint que « la destruction des institutions va commencer et ne plus finir, et le pays se diviser en communautés et tribus » ? C'est bien le meme Elias Ferzli, Baasiste, nationaliste Arabe, Socialiste et laique, qui est l'auteur de la loi electorale la plus crapuleusement confessionnelle de l'histoire du Liban depuis les Cananeens ? C'est aussi le meme qui s'estime tellement indispensable et superieur aux autres Libanais qu'il doive beneficier de passe-droits pour se faire vacciner avant tout le monde ? Pauvre Liban ....

    Michel Trad

    19 h 58, le 20 avril 2021

  • être sanctionné par le gouvernement américain signifie qu'on s'oppose à sa domination, ne pas être sanctionné ne signifie pas qu'on est honnête. Nuance, nuance!!!!

    NASSER Jamil

    18 h 57, le 20 avril 2021

  • Le culot personnifié !!! M. Geagea fustigeant la corruption .

    Hitti arlette

    14 h 35, le 20 avril 2021

  • LA "JUSTICE LIBANAISE" AVANT, ÇA SE PASSAIT DANS LES COULISSES. AUJOURD'HUI À VISAGE DÉCOUVERT. C'EST TOUTE LA DIFFÉRENCE. QUE DES MERCENAIRES NOMMÉS "JUGES" ET QUI DOIVENT RENDRE LA BALLE À CEUX QUI LES ONT NOMMÉS.

    Gebran Eid

    13 h 45, le 20 avril 2021

  • Il n'y a de solution qu'un coup d'Etat de l'armée..La seule solution ! Elle devrait se faire à l'ombre de porte-avions alliés au large des cotes, pour le cas ou certains banlieusards s'amuseraient à le contester...

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 46, le 20 avril 2021

  • Tiens, il arrive quand même à dire des choses intelligentes malgré son passé discutable

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 26, le 20 avril 2021

  • Que celui qui n a jamais pêché lui lance la premiere pierre ....!

    Cadige William

    08 h 33, le 20 avril 2021

  • Ferzli émet une idée pas stupide en elle-même, mais malheureusement difficilement réalisable. - "Le président de la République restera en fonction jusqu’à la fin de son mandat" peut-être serait-ce une bonne nouvelle si cela signifiait qu'il reprend le pouvoir confisqué actuellement par Jreissati et Bassil . - Quant au "chef de l’État, symbole de l’unité de la patrie", c'est sans doute la définition théorique, mais dans le cas présent, entre théorie et pratique, c'est un gouffre insondable.

    Yves Prevost

    08 h 13, le 20 avril 2021

  • Aoun, "symbole de l'unité de la Patrie"? Détrompez-vous Monsieur, tout est clair.

    Esber

    07 h 49, le 20 avril 2021

  • Un zéro

    M.E

    07 h 20, le 20 avril 2021

  • "Ferzli redoute que l’affaire Ghada Aoun soit l’amorce d’un « coup d’État »""" en libanais simple on dit " t'iiich wè tfouk" ...

    Wlek Sanferlou

    03 h 19, le 20 avril 2021

  • Comme si le liban avait une justice fonctionnelle. Aucun résultat sur tant de dossiers a prouvé son incapacité, à commencer par le port.

    Sam

    01 h 00, le 20 avril 2021

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