Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

La brebis, le rat, le renard et les autres

Fervente de démocratie,

Et habile en diplomatie,

La brebis, fraîchement choisie,

Débuta en toute harmonie

Une mission dite de survie.

Mal lui en prit,

Car dès que le coq eut le dos tourné,

Notre faune locale reprit ses simagrées.

« Mais ils m’ont donné leur parole! »

S’exclama-t-il interloqué.

De consultations,

En réunions,

Usant de discrétion,

La brebis bien intentionnée

Ne voulut rien lâcher,

Croyant de bonne foi

Qu’à un moment donné,

Le sursaut tant espéré

Surviendrait.

Oubliant toutes ses promesses,

Le renard avec allégresse,

Haussa les enchères,

Secondé par le rat,

Qui, de son égout ricana.

« Ce n’est que justice,

Et personne de surcroît,

Nous ôtera,

Ce qui nous revient de droit ».

Cahin-caha,

La brebis poursuivit ses efforts,

Rêvant encore, à tort,

Qu’elle parviendrait

Tôt ou tard à bon port.

Que nenni !

N’avait-elle pas encore compris,

Qu’elle faisait face à des bandits ?

Les jours et les semaines passèrent,

Les exigences se succédèrent,

Les menaces devinrent plus claires,

Puis les masques tombèrent.

« Forts de notre arsenal,

Et selon notre bon vouloir,

Nous détenons les clefs

De la guerre et de la paix. »

À la grande satisfaction

Du rat et du renard,

La brebis dépitée,

Estomaquée par cette absurdité,

Rendit dignement son tablier,

Après avoir tout tenté.

Le bal des vampires reprit alors de plus belle…

Des marches de son palais,

Le caméléon sermonna sa communauté,

« Le pire est à envisager,

Remplissez vos greniers ».

Le corbeau et le crapaud,

Manifestèrent leur mauvaise humeur,

Déblatérèrent quelques mots,

Puis retournèrent à leurs travaux,

Comme si de rien n’était.

Le putois, quant à lui,

Craignant d’etre puni

Par plus fort que lui,

S’était dernièrement fait tout petit.

Face à ce naufrage,

Il cria à l’outrage,

Mais sembla, pour une fois,

Renoncer au fromage.

La hyène, dans son palais refugiée,

Par les uns et les autres ballottée,

Fit part à ses sujets,

De son incapacité,

À démanteler,

Le piège dans lequel,

Par cupidité,

Elle s’était enfermée.

« J’en suis désolée »,

Déclara-t-elle,

« Mais l’enfer est notre destinée ».

Nullement humiliés

Par les mots bien ciblés

Du coq,

Nos traîtres cravatés

Et enturbannés,

Lancent des cris d’orfraie,

Tentent de se justifier,

Et persistent à dépecer,

En toute volupté,

La charogne décharnée.

Et c’est à nous, encore, qu’incombe le malheur,

De supporter ces malfaiteurs,

Dépourvus de tout honneur,

Qui n’en ont rien à cirer,

De leur renommée.

Ne leur en déplaise,

Viendra le moment

Où tous ces forbans,

Seront traînés,

Par le collet,

Pour être jugés,

Sans aucune pitié,

Par le peuple libanais.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Fervente de démocratie,Et habile en diplomatie,La brebis, fraîchement choisie, Débuta en toute harmonieUne mission dite de survie. Mal lui en prit,Car dès que le coq eut le dos tourné,Notre faune locale reprit ses simagrées.« Mais ils m’ont donné leur parole! »S’exclama-t-il interloqué.De consultations,En réunions,Usant de discrétion,La brebis bien intentionnée Ne...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut