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Politique - Décryptage

Quarante jours cruciaux pour la région... et pour le Liban

De nombreux spécialistes en stratégie militaire s’accordent à le dire : le monde et la région en particulier se trouvent devant une quarantaine de jours très difficiles. Certes, la plupart de ces spécialistes estimaient qu’avant l’élection américaine prévue le 3 novembre, il y avait peu de chances que des accords soient conclus au sujet des nombreux dossiers conflictuels de la région, dans le cadre notamment du bras de fer qui oppose l’administration américaine actuelle à l’Iran. Les Iraniens avaient en effet déclaré à maintes reprises qu’ils ne sont pas prêts à négocier avant l’échéance électorale américaine. Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de maintenir les conflits ouverts, et des experts militaires régionaux proches de l’axe dit de la résistance parlent désormais d’une possibilité de guerre. Pour ces experts, l’actuel président des États-Unis Donald Trump veut à tout prix obtenir un second mandat présidentiel. Or, en raison de plusieurs facteurs internes, notamment la fracture due aux exactions de la police et la mauvaise gestion de la crise de Covid-19, ses chances d’être réélu s’amenuisent.

L'édito de Issa Goraïeb

Paveurs d’enfer


Selon les experts proches de « l’axe de la résistance », Trump serait donc prêt à se lancer dans une aventure militaire pour se présenter en défenseur des Américains et mobiliser ainsi les électeurs. Selon cette approche, Donald Trump voudrait donc à tout prix se faire réélire, même si pour cela il devait provoquer une nouvelle guerre dans la région. C’est d’autant plus curieux qu’il avait lui-même critiqué Georges W. Bush pour avoir déclenché la guerre en Irak en 2003, dont les effets continuent à se faire sentir jusqu’à aujourd’hui. Mais selon les mêmes experts, Donald Trump ne voudrait pas déclencher l’aventure militaire trop tôt, pour profiter de l’élan de solidarité populaire qui constitue la première réaction des Américains, avant que les résultats ou les développements ne commencent à susciter des questions sur la justesse de cette opération ou sur l’évaluation exacte de ses conséquences. Selon cette approche, tout ce qui se passe actuellement pousse dans cette direction. Par exemple, les informations parues dans la presse américaine sur un projet iranien d’assassiner l’ambassadrice des États-Unis en Afrique du Sud, pour venger l’assassinat du général Kassem Soleimani, s’inscriraient dans ce cadre. Il s’agirait donc, selon cette approche, de préparer l’opinion publique internationale, et en particulier américaine, à une quelconque opération contre les Iraniens. Mais des sources iraniennes ont affirmé que les autorités de Téhéran n’ont jamais projeté d’assassiner l’ambassadrice des États-Unis en Afrique du Sud, sachant que la République islamique d’Iran a d’excellentes relations avec ce pays et qu’elle n’a nullement l’intention de les mettre en danger en planifiant un tel assassinat.

En même temps, l’administration américaine poursuit sa politique de sanctions maximales contre l’Iran, passant outre au Conseil de sécurité et au refus des Européens d’appuyer sa démarche, tout en lançant des menaces à l’encontre de ceux qui ne suivent pas son exemple. De plus, les Américains multiplient les provocations à l’égard des navires transportant des produits iraniens (qu’ils aient ou non le pavillon de ce pays) dans le but évident de pousser les Iraniens à une réaction qui justifierait une action militaire de représailles. Dans la foulée, les accords de coopération se multiplient entre les États du Golfe qui ont normalisé leurs relations avec les Israéliens dans ce qui ressemble fort à une sorte d’alliance militaire et de pacte de défense contre l’Iran.

Sur la base de ces éléments, peut-on dire que la guerre est imminente ou bien qu’il s’agit de manœuvres extrêmes pour pousser les Iraniens à céder aux conditions américaines sans aller jusqu’à la confrontation militaire ?

Les mêmes experts estiment que la guerre n’est peut-être pas un objectif en soi, en tout cas pour les Iraniens qui ne souhaitent pas se lancer actuellement dans une confrontation militaire. Mais la politique du bord du gouffre adoptée par les Américains peut déraper et déclencher un grand conflit. D’ailleurs, les Américains ont amené des renforts militaires dans le Golfe arabe en prévision d’éventuels développements, notamment le porte-avions Nimitz. Ce qui est, selon les experts, un indice de tension extrême.

Les Iraniens se laisseront-ils entraîner dans un conflit qui, ne serait-ce que dans les premiers temps, servirait les intérêts électoraux de Donald Trump ? Les avis sont partagés sur la question, mais ce qui est sûr, c’est que les provocations se multiplient, alors que les Iraniens ripostent jusqu’à présent à leur manière, en annonçant officiellement qu’ils ont transmis leur technologie en matière de défense à leurs alliés au Yémen et en essayant de renforcer leurs liens avec la Turquie.

Le décryptage de Scarlett Haddad

Quarante jours cruciaux pour la région... et pour le Liban

C’est dans ce contexte régional et international extrêmement tendu que le Liban patauge dans ses crises internes successives. Aucun progrès n’a été enregistré au cours des derniers jours dans le processus de formation du gouvernement et les débats au sujet du portefeuille des Finances prennent une dimension existentielle aux niveaux des communautés et du système de pouvoir. Occupés par leurs conflits internes, les Libanais ne voient pas la gravité de la situation régionale et ils ne cherchent même pas à se doter d’un filet de protection minimale pour se mettre à l’abri des conséquences d’une tempête éventuelle. Crise économique, crises financière et sociale, et crise gouvernementale, ils se contentent de se lancer des accusations, sans chercher à trouver des solutions. C’est comme s’ils espéraient, en multipliant les déclarations violentes, détourner l’attention générale de ce qui se passe dans la région... dans l’attente de l’issue du bras de fer en cours.

De nombreux spécialistes en stratégie militaire s’accordent à le dire : le monde et la région en particulier se trouvent devant une quarantaine de jours très difficiles. Certes, la plupart de ces spécialistes estimaient qu’avant l’élection américaine prévue le 3 novembre, il y avait peu de chances que des accords soient conclus au sujet des nombreux dossiers conflictuels de la...

commentaires (7)

En définitive, les seuls qui profitent de ce cirque minablement ridicule qu'est devenu notre pays, ce sont les chaines de télévision et leurs multiples correspondants/tes qui ne savent plus où donner de la tête, et surtout les innombrables analystes, commentateurs etc. qui, eux aussi, naviguent d'un média à l'autre et en font leur beurre . Mais nous, le petit peuple ordinaire, on se demande de quoi sera fait demain...avec ces acteurs nuls mais nocifs qui se prétendent dirigeants ou chefs de parti, de communauté ou seulement d'un coin de ce pays...ici ou là...mais vitalement importants pour leur gloire ou intérêts personnels ! - Irène Saïd

Irene Said

15 h 35, le 23 septembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • En définitive, les seuls qui profitent de ce cirque minablement ridicule qu'est devenu notre pays, ce sont les chaines de télévision et leurs multiples correspondants/tes qui ne savent plus où donner de la tête, et surtout les innombrables analystes, commentateurs etc. qui, eux aussi, naviguent d'un média à l'autre et en font leur beurre . Mais nous, le petit peuple ordinaire, on se demande de quoi sera fait demain...avec ces acteurs nuls mais nocifs qui se prétendent dirigeants ou chefs de parti, de communauté ou seulement d'un coin de ce pays...ici ou là...mais vitalement importants pour leur gloire ou intérêts personnels ! - Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 35, le 23 septembre 2020

  • Vous avez remarqué que depuis le début de la guerre civile au Liban en 1975, on nous chante la même rengaine:" rien ne va se passer maintenant, on attend le résultat des élections américaines"? Et les élections viennent, rien ne se passe , ou presque, et on attend de nouveau les prochines élections...Alors attendons voir!

    Georges MELKI

    12 h 31, le 23 septembre 2020

  • delires vous pensez ? mais non pas du tout . juste des tentatives desesperees de renflouement de....... papa de baabda, papa de tous, nasroullah de dahye papa de qqs uns. mais pourquoi renflouer cuila, du diable si je le saurais jamais .

    Gaby SIOUFI

    12 h 17, le 23 septembre 2020

  • On ne sait pas qui sont ces experts qui renseignent SH mais s’ils existent et qu’elle a omis de les nommer comme fait toit journaliste qui se respecte, , ils sont à côté de leurs pompes. Rien que le scénario de l’association de l’Iran et de la Turquie semble un des plans les plus farfelus, vu comment Erdogan a envoyé son bateau pour une révision générale qui risque de durer et ce à cause de la faiblesse de sa marine et de son armée due au limogeage de tous les commandants et officiers compétents dans leur domaine. Sans parler de la crise économique qui secoue les deux pays l’Iran et la Turquie pour pouvoir ne serait ce qu’envisager un face à face militaire avec quiconque et encore moins avec les americains. Donc la conclusion de votre propagande consiste à faire peur pour faire croire que cela pourrait être possible et que le Liban payera le prix fort si les libanais persistent à vouloir se débarrasser de HB, alors que le HB est sur le point de la rupture. Bien joué, mais peine veine. Ça ne prend plus. Nous sommes même disposés à prendre ce risque si cela devrait arrivé un jour.

    Sissi zayyat

    11 h 44, le 23 septembre 2020

  • Donc de votre propre aveux, l'Iran se faisait affamer par les US et maintenant elle se prend des coups et des provocations militaires. Mais l'Iran refuse de réagir pour ne pas servir les intérêts électoraux de Trump ??? elle est belle la Moukawama, et la Moumanaa ! faite de papier mâché, de salive et de chimères. Allez, a d'autres !

    Lebinlon

    10 h 22, le 23 septembre 2020

  • Dans les scénarios de politique fiction, il y a aussi la version d’une guerre contre la Corée du Nord... ce n’est pas aussi délirant que l’article de SH mais c’est aussi plausible

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 50, le 23 septembre 2020

  • Ces ´ experts’ ne sont pas très intelligents.... S’ils pensent qu’un président des US va être élu pour avoir déclenché une guerre au MO, quand la moitié des américains ne savent même pas où c’est et s’en fichent du MO! Le risque d’un dérapage militaire n’est pas plus grand aujourd’hui qu’il ne l’était il y a 6 mois. En revanche , avec la réélection probable de Trump, n’en déplaise aux experts, ( qui ne suivent pas de près semble-t-il la politique intérieure américaine, la pression contre l’Iran va se muscler...jusqu’à aller à l’étouffement économique , avec peut-être l’ombre de quelques avions de chasse dans le ciel,...On imagine les conséquence pour le Hezbollah et le Liban...

    LeRougeEtLeNoir

    07 h 39, le 23 septembre 2020

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