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Nos Lecteurs ont la Parole

Casino, oh Liban !

Je commence mes lignes en faisant une petite confession. Peu importe pour vous, peut-être, que je n’ai jamais été dans la salle de jeu d’un casino, pas même notre « Casino » du Liban. Je suis loin du milieu des jeux de hasard, mais comme beaucoup d’autres personnes, je suis fasciné et charmé par ce monde de glamour que nous voyons dans les films... Les hommes habillés impeccablement, avec des cheveux gommés, des cigarettes penchantes sur les lèvres, des Rolex sur leur bras, avec des regards exsudants de confiance, du genre James Bond. Des femmes hypermaquillées portant des belles robes et des cheveux bien coiffés, avec des diamants et des bracelets en or scintillants, tous rassemblés autour des tables de jeux où le croupier dit, de temps en temps, d’une voie haute, une phrase symbolique et évocatrice : «Faites vos jeux... rien ne va plus. »

Tout cela malheureusement me semble appartenir à un monde passé, peut-être illusoire ou bien fictif. Engloutis dans une situation économique et même politique calamiteuse et déplorable, qui serait le brave parmi nous qui oserait penser revivre ces jours de gloire et de prospérité ?

Se souvenant de la fable La laitière et le pot au lait de Jean de La Fontaine, lorsque Perette, avec le pot au lait placé sur sa tête qu’elle voulait vendre dans la ville pour faire de l’argent, trébucha et cassa le pot, volatilisant et disant adieu à ses rêves... Malheureusement, Perette n’est pas la seule à voir ses rêves évaporés, des rêves tant attendus et ourdis avec tant d’espoirs... Adieu veau, vache, cochon, couvée pour Perette, et pour nous adieu présent et tout notre futur...

Aujourd’hui, avec la pauvreté et la misère à nos portes, on ne peut que rêver des casinos et de leur monde féerique, par contre nous pouvons royalement utiliser et même s’approprier la phrase des croupiers « faites vos jeux, rien ne va plus » mais d’une autre façon. En effet, oui, nous allons faire notre jeu qui consiste à émigrer vers d’autres cieux, d’autres pays de refuge, peut-être des pays qui n’ont pas nécessairement été mentionnés 71 fois dans la Bible, et leurs ancêtres n’ont pas créé l’alphabet, ils n’ont pas fondé la première université de droit datant de l’an 450 avant J-C, et n’ont pas répandu leurs civilisations aux quatre coins du monde, aussi ils n’étaient pas connus comme étant la Suisse de l’Orient à cause de leur beauté époustouflante et divine, mais juste un pays où nous serons respectés en tant que citoyens et non pas traités comme des « pions » appartenant à tel ou tel autre zaim, où hélas nos épargnes seront enfin bien protégés dans les institutions monétaires.

Là-bas peut être nous comprendrons mieux « Vous avez votre Liban, j’ai le mien » de Khalil Gibran, écrit en exil.

Chers messieurs, dames, faites vos jeux car rien ne va plus.

Abou Dhabi

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Je commence mes lignes en faisant une petite confession. Peu importe pour vous, peut-être, que je n’ai jamais été dans la salle de jeu d’un casino, pas même notre « Casino » du Liban. Je suis loin du milieu des jeux de hasard, mais comme beaucoup d’autres personnes, je suis fasciné et charmé par ce monde de glamour que nous voyons dans les films... Les hommes habillés...
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