Rechercher
Rechercher

Société - Initiative

Près de Saïda, une vingtaine de femmes confectionnent des combinaisons de protection

« C’est notre façon de contribuer à la guerre menée contre le coronavirus », affirme la directrice de Machghal el-Oum.

À Machghal el-Oum, entre 150 et 200 combinaisons sont fabriquées par jour. Photo DR

À Saïda, une vingtaine de femmes s’activent derrière leurs machines à coudre. Le visage caché par des masques jetables et les mains protégées par des gants, elles s’attellent depuis une dizaine de jours à fabriquer des combinaisons stériles jetables à l’intention des équipes médicales, infirmières et secouristes qui s’occupent sans relâche depuis le 22 février dernier – lorsque le premier cas de coronavirus est apparu au Liban – des personnes atteintes de ce virus ou craignant de l’avoir contracté.

Dans les locaux de l’atelier Machghal el-Oum (Atelier de la Mère), relevant de l’Institution d’assistance islamique, à Bramié, non loin de Saïda, on n’a pas hésité à ranger de côté les uniformes en tous genres, notamment scolaires, médicaux et religieux sur lesquels ces dames travaillaient, pour se consacrer à la confection de combinaisons de protection isolantes, hydrofuges et antivirus, répondant ainsi à une forte demande à ce niveau.

L’idée est le fruit d’une coopération entre un ingénieur, Ahmad Ayoub, et l’association caritative. Choqué, dans le contexte de la crise sanitaire, par la hausse des prix des produits désinfectants, M. Ayoub a eu l’idée de faire produire des combinaisons de protection. Et pour ce faire, il a contacté Machghal el-Oum, explique-t-il à L’Orient-Le Jour.

Le tissu utilisé est un textile à la base ordinaire. Mais pour les combinaisons, il est traité avec des produits spéciaux, notamment le titane (ti) pour devenir résistant, hydrofuge et antivirus, avant d’être remis aux couturières.



(Lire aussi : La trêve ou la crève ?, l'éditorial de Issa GORAIEB)



Dans l’atelier, des règles très strictes d’hygiène sont appliquées et la température de chaque personne est vérifiée chaque matin. Normalement, une quarantaine de femmes travaillent dans l’atelier, au quotidien. « Mais à cause des risques liés au coronavirus et des instructions du ministère de la Santé, leur nombre est tombé à 25 », explique la directrice de l’association et de l’atelier, Wafa Wehbé. Elles travaillent cependant toujours à temps plein et produisent quotidiennement entre 150 et 200 combinaisons, vendues au prix symbolique de 7 dollars. Une somme qui permet de maintenir l’autofinancement et donc le financement de l’atelier. Sur le marché, la combinaison la moins chère du genre, lorsqu’elle se trouve, est vendue 40 000 livres minimum la pièce, précise Ahmad Ayoub.

Depuis qu’elles ont commencé, ces dames ont au total fabriqué un peu plus d’un millier de combinaisons. « Il ne s’agit pas d’un projet commercial, mais d’un service que nous rendons au Liban dans le cadre de la guerre qu’il mène contre ce virus », affirme Wafa Wehbé, précisant que des lots ont déjà été remis aux municipalités et aux ONG, notamment à la Croix-Rouge libanaise et à la Défense civile. Des commandes ont été également passées par des hôpitaux de Saïda, qui souhaitent les distribuer à leurs corps médical et infirmier, ainsi qu’à leur personnel, si jamais l’épidémie s’aggravait. « Nous essayons d’aider autant que possible durant cette période difficile », ajoute-t-elle.

À l’extérieur de l’atelier, des voitures de la municipalité, munies de haut-parleurs, sillonnent les rues de Saïda, pressant les habitants de la ville de rester confinés chez eux, de ne sortir que si cela s’avère urgent et de suivre les conseils de prévention du ministère de la Santé.


Lire aussi

Coronavirus : un quatrième décès, l’Hôtel-Dieu prêt à recevoir les patients

Coronavirus : Quelques conseils pour faire ses courses, cuisiner et renforcer son immunité

Maintenir la communication pour éviter les pires conséquences du confinement

En temps de crise, une réforme indispensable pour protéger des travailleuses encore plus vulnérables

Au Liban, les entreprises face aux défis de l’état d’urgence sanitaire

Quand les théories complotistes se répandent aussi vite que le coronavirus

Les migrants en première ligne face à la pandémie dans les pays du Golfe



À Saïda, une vingtaine de femmes s’activent derrière leurs machines à coudre. Le visage caché par des masques jetables et les mains protégées par des gants, elles s’attellent depuis une dizaine de jours à fabriquer des combinaisons stériles jetables à l’intention des équipes médicales, infirmières et secouristes qui s’occupent sans relâche depuis le 22 février dernier –...

commentaires (3)

TRES BONNE INITIATIVE DIGNE D,ADMIRATION ET DE REMERCIEMENT.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 18, le 18 mars 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • TRES BONNE INITIATIVE DIGNE D,ADMIRATION ET DE REMERCIEMENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 18, le 18 mars 2020

  • Excellente initiative de Mr Ahmad Ayoub et des valeureuses dames de Machghal Al Oum, qui travaillent courageusement à protéger les autres héros de ce pays, les membres du système de santé dans les divers hôpitaux!! Allah yihmikoun!

    Wlek Sanferlou

    13 h 35, le 18 mars 2020

  • BRAVO MILLE FOIS BRAVO au moins quelqu'un qui pense a son Pays .

    aliosha

    11 h 51, le 18 mars 2020

Retour en haut