C’est une grosse perte – l’une des plus importantes depuis qu’il est impliqué dans les combats aux côtés du régime syrien – que le Hezbollah vient d’essuyer en Syrie. Le parti pro-iranien aurait ainsi perdu au moins douze de ses combattants depuis vendredi soir à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où les combats font rage entre la Turquie et les rebelles syriens qui lui sont fidèles d’une part, et les forces du régime de Bachar el-Assad et ses alliés de l’autre. Si le Hezbollah n’a fait aucune annonce sur le nombre de ses combattants décédés, des sources proches du parti chiite ont indiqué hier que neuf d’entre eux ont été tués, avant de préciser quelques heures plus tard que trois autres décès étaient rapportés. Un bilan qui serait appelé à grossir sachant que les affrontements ont également fait trente blessés. Hier, le Hezbollah a organisé les funérailles de cinq « martyrs » où des centaines de partisans du parti chiite, habillés de noir et drapeaux jaunes du parti à la main, se sont rassemblés à Ghobeiri, dans la banlieue sud de Beyrouth, pour une procession funéraire. Un autre combattant a été inhumé dans le village de Meydoun, dans la Békaa.La Turquie avait lancé une offensive d’envergure dans la région d’Idleb après la mort jeudi de 33 militaires turcs dans des frappes aériennes attribuées au régime syrien, les plus lourdes pertes essuyées par Ankara depuis le début de son intervention en Syrie en 2016.
Vendredi et samedi, près de 90 militaires syriens et combattants de groupes alliés à Damas ont été tués par les frappes menées par Ankara en représailles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée à Londres.Ces pertes interviennent après des semaines de tension croissante à Idleb entre les forces turques et celles du régime de Bachar el-Assad, qui se sont affrontées à plusieurs reprises depuis le début du mois. Avec le soutien de l’aviation de Moscou, Damas est reparti à l’offensive en décembre pour reprendre le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d’Idleb. Mais Ankara, qui soutient certains groupes rebelles et a déployé des troupes dans le Nord-Ouest syrien, n’a de cesse de réclamer un arrêt de l’offensive.
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Bien qu’ayant drastiquement réduit ses effectifs à Idleb il y a de cela un an, le Hezbollah a de nouveau déployé ses combattants dans cette localité pour venir à la rescousse du régime de Damas. Plusieurs hypothèses ont circulé à propos de l’objectif réel du parti chiite et des raisons qui l’auraient poussé à se réinvestir dans un conflit dont il s’était relativement écarté.
Selon certains analystes, le parti chiite chercherait, à travers cette bataille, à récupérer les localités adjacentes de Fouaa et Kfarya, deux villages chiites qui ont été vidés de leurs habitants. Dans les milieux du Hezbollah, on assure à qui veut l’entendre que le parti chiite et la coalition militaire dont il fait partie « ne cherchent pas à braver la Turquie dans ce bras de fer, mais à contrer les forces terroristes ».
Pourtant, un ancien officier de l’armée libanaise, le général Amine Hoteit, connu pour sa proximité des milieux du Hezbollah, explique qu’une « une force conjointe de défense a été mise sur pied pour contrer les appétences du régime turc. La force regroupe une unité du corps des gardiens de la révolution, des factions irakiennes, l’armée syrienne et des combattants du Hezbollah », explique l’officier à la retraite, précisant que la répartition des tâches militaires s’est faite selon l’expertise de chacune de ces forces. Le général Hoteit entendait ainsi démentir les informations selon lesquelles le Hezbollah aurait essuyé autant de pertes humaines parce que ses combattants se trouvaient en première ligne et qu’ils auraient été lâchés en pleine bataille.
(Pour mémoire : Enterrement de deux combattants du Hezbollah tués en Syrie)
Abbas Ibrahim en Turquie
Hier, plusieurs commentaires sur les réseaux sociaux faisaient également allusion à un « lâchage » de la part des Russes lors de cette bataille, d’une violence inédite. Dans des vidéos et des enregistrements sonores qui ont également circulé, des combattants du Hezbollah témoignaient de la dureté des combats qui ont eu lieu, certains reconnaissant même qu’ils étaient « au bord de l’épuisement ».
C’est pour tenter de calmer la tension et éviter une réédition de ces combats que le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, aurait été dépêché, samedi, auprès du chef des services de renseignements turcs, Hakan Fidan.
Selon une source informée, ce n’est pas la première fois que le général Ibrahim effectue des missions de médiation entre les parties au conflit. « Depuis un certain temps, Abbas Ibrahim tente de calmer le jeu entre les Turcs d’une part, et les Iraniens, les Syriens et le Hezbollah d’autre part. Sa visite au cours du week-end dernier s’inscrit dans le cadre de nouveaux efforts pour réduire la tension et éviter le renouvellement des affrontements », commente la source.
Le Hezbollah, appuyé par l’Iran, combat en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad depuis 2013. Fin janvier, deux combattants du Hezb, Abbas Taha et Abbas Jaafar, tués à Alep, ont été enterrés dans la Békaa.
Pour mémoire
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commentaires (22)
Le Hezbollah n'a jamais rien réussi militairement autre que de faire tuer des Libanais pour des prunes et cela depuis sa création. Au début de la révolution, le Hezbollah et les troupes de Bashar perdaient sur tous les fronts. N’était ce l'intervention des Russes, la Syrie se serait débarrassé de son tyran et de leurs bourreaux depuis belle lurette. A présent les Turques ont décidé d’arrêter le massacre de ce qui reste des opposants de Bashar en reprenant du territoire, en l’occurrence ... Saraqeb! Mais qui s'en fout de ce que fait la Turquie en Syrie. Est ce notre territoire? Ce n'est que le début du deuxième chapitre de la guerre en Syrie qui s'est ouvert... Elle sera tellement détruite que 100 ans ne suffiront a la remettre sur pied. Ceux qui ont pendant des années usé et abusé du Liban pour leurs intérêts se voient aujourd'hui dans une situation pire que la notre durant la guerre. A nos concitoyens Chiites, descendez dans la rue avec vos compatriotes pour arrêter NOTRE descente aux enfers avant qu'il ne soit trop tard. On s'en fout de se qui se passe en Syrie, en Turquie ou chez les Mao Mao. A chacun suffit sa peine! Joignons nous pour enfin bâtir cette nation que la peur qu'ont vous instille empêche de voir se mettre en marche. C'est maintenant l’opportunité d’être enfin tous pour un et un pour tous! C'est maintenant ou Jamais!
Pierre Hadjigeorgiou
10 h 51, le 03 mars 2020