Réunion du Conseil des ministres, le 6 février 2020 au palais présidentiel de Baabda. Photo Dalati et Nohra
Le gouvernement libanais de Hassane Diab, réuni en Conseil des ministres au palais présidentiel de Baabda, a approuvé jeudi à l'unanimité la déclaration ministérielle définissant les grandes lignes de l'action du cabinet, en vue de la présenter au Parlement la semaine prochaine pour obtenir sa confiance.
"La déclaration ministérielle constitue un programme pragmatique de gouvernement, qui reflète nos aspirations et qui se veut à la hauteur des défis", a déclaré la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, à l'issue du Conseil des ministres, citant le Premier ministre. "Nous sollicitons l'approbation du peuple, du Parlement et de la communauté internationale, dont la confiance sera restaurée lorsqu'ils verront le sérieux de l'action du gouvernement", a-t-elle ajouté, précisant que des modifications "techniques" ont été apportées au texte.
La ministre a indiqué que le président Michel Aoun a ajouté un article à la déclaration ministérielle portant sur le retour des réfugiés syriens dans leur pays, estimant que la sécurité est revenue dans la plupart des régions syriennes et déplorant sur ce sujet que "certains pays refusent" ce retour. Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés syriens ayant fui le conflit qui ravage leur pays depuis 2011. Le chef de l’État a par ailleurs déclaré que le travail du gouvernement devra débuter dès l'obtention de la confiance, ajoutant qu'il était nécessaire que chaque ministère définisse ses priorités.
Sur un autre plan, la porte-parole du gouvernement a déclaré que l'un des objectifs du cabinet est la mise en œuvre du plan de réforme du secteur de l'électricité de l'ex-ministre de l’Énergie, Nada Boustani, approuvé par le précédent gouvernement de Saad Hariri en avril dernier. La réforme de ce secteur est l’un des chantiers majeurs du gouvernement. Électricité du Liban, très gourmande en avances du Trésor, ne dispose pas de capacités suffisantes pour satisfaire la demande, ce qui oblige les Libanais à faire appel à des générateurs privés pendant les heures de coupure du courant. Le plan de réforme préparé par Nada Boustani et que son successeur Raymond Ghajar prévoit de poursuivre comprend trois phases : une première visant à progressivement réduire les déficits, une seconde prévoyant la construction de centrales temporaires puis définitives, et enfin une troisième consistant à augmenter les tarifs.
Vote de confiance mardi et mercredi
Par ailleurs, Mme Abdel Samad a précisé que le triptyque armée-peuple-résistance n'a fait l'objet d'aucune divergence, une formulation traditionnellement imposée par le Hezbollah pour garantir une reconnaissance de son arsenal. La question des armes du Hezbollah et leur légitimité est régulièrement au cœur du débat politique, la formation chiite étant la seule faction à ne pas avoir déposé les armes à l'issue de la guerre civile (1975-1990).
C'est sur la base de la déclaration ministérielle, qui avait été finalisée lundi, que les députés libanais devront accorder ou non leur confiance au nouveau cabinet, déjà rejeté par la rue. Le président du Parlement, Nabih Berry, a fixé jeudi deux séances consacrées à ce vote et qui se tiendront les 11 et 12 février.
Mardi, le groupe parlementaire du courant du Futur de l'ex-Premier ministre Saad Hariri avait laissé entendre qu'il participerait à la séance du vote de confiance. Lundi, le chef des Forces libanaises Samir Geagea a annoncé que les députés de sa formation assisteront également à la séance mais qu'ils n'accorderont pas la confiance au nouveau cabinet. Le leader druze, Walid Joumblatt, a également affirmé que les députés de sa formation, le Parti socialiste progressiste, ne voteront pas la confiance au cabinet Diab.
Le Liban traverse sa plus grave crise économique et financière depuis 30 ans, couplée à une révolte populaire sans précédent déclenchée le 17 octobre, qui avait provoqué la chute du gouvernement de Saad Hariri.
Lire aussi
Le Conseil des ministres, dernière étape avant l’épreuve du vote de confiance
La mémoire aux oubliettes, en toute liberté de Fady NOUN
« Le destin du Liban est en jeu », avertissent les évêques maronites
Kubis : Si le Liban ne s'aide pas, la communauté internationale ne l'aidera pas
Boukhari à Dar el-Fatwa : des messages en direction de Diab ?
Le gouvernement libanais de Hassane Diab, réuni en Conseil des ministres au palais présidentiel de Baabda, a approuvé jeudi à l'unanimité la déclaration ministérielle définissant les grandes lignes de l'action du cabinet, en vue de la présenter au Parlement la semaine prochaine pour obtenir sa confiance."La déclaration ministérielle constitue un programme pragmatique de...
commentaires (7)
LES DECLARATIONS IMPORTENT PEU. CE SONT LES ACTES QUI VONT COMPTER.
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 51, le 07 février 2020