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Liban - Médias

Quel avenir pour les employés licenciés par « al-Moustaqbal » ?


La dernière version papier du quotidien al-Moustaqbal, dans un kisoque, jeudi 31 janvier 2019 à Tripoli. AFP / JOSEPH EID

Le quotidien al-Moustaqbal, dont la version papier a mis la clé sous la porte jeudi dernier après vingt ans d’existence, est le dernier d’une série de plusieurs titres de la presse à cesser de paraître au Liban. Quel sort sera réservé aux vingt-cinq employés du quotidien qui avaient eux-mêmes survécu aux purges précédentes au sein de la rédaction de ce journal affilié au parti du Premier ministre Saad Hariri ?

Une source bien informée dans le domaine journalistique a révélé hier à L’Orient-Le Jour que la direction d’al-Moustaqbal étudiait l’embauche de certains des employés congédiés dans son nouveau site web, dont le lancement est prévu pour le 14 février prochain, date anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, fondateur du quotidien. Une mesure à laquelle avait appelé l’ordre des rédacteurs de presse, disant espérer, dans un communiqué, que les journalistes du Moustaqbal pourront soit continuer à travailler pour la version électronique du journal, soit recevoir des compensations financières.

« Ceux qui ne seront pas employés par la version web recevront les indemnités qui leur sont dues », a assuré la source interrogée par L’OLJ. À noter que le journaliste Georges Bkassini sera en charge de la transition du journal papier vers le site numérique. Dans son dernier numéro imprimé jeudi, le journal a republié ses unes les plus marquantes, notamment celle de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005. Dans un texte publié le même jour, la direction du journal a indiqué payer le prix de la « révolution technologique » et du recul de la lecture de la presse écrite.


(Pour mémoire : Crise de la presse : pourquoi Melhem Riachi se tourne vers le Parlement)


En 2018, le prestigieux groupe de presse Dar Assayad avait fermé ses portes, et auparavant le quotidien arabophone al-Balad, dont les anciens employés réclament toujours leurs dus. En juin dernier, le prestigieux quotidien panarabe al-Hayat, fondé en 1946, avait fermé ses bureaux à Beyrouth. Il avait été précédé fin 2016 par le quotidien as-Safir, lancé en 1974 et qui avait accueilli dans ses colonnes les plus grands intellectuels arabes.

« Environ 500 personnes travaillant dans le secteur des médias ont été licenciées entre 2010 et 2018, journalistes et membres de la direction inclus. Parmi ces personnes, nous comptons environ 350 journalistes. Peu d’entre eux ont retrouvé du travail dans le domaine », note la source interrogée par L’OLJ. « Si l’État n’intervient pas et ne donne pas aux journalistes des avantages sociaux et financiers, l’avenir de la presse est compromis », ajoute-t-elle.

Jeudi, l’ordre des rédacteurs a déploré la fermeture d’al-Moustaqbal, estimant que cette décision « montre l’ampleur de la crise que traverse la presse imprimée au Liban ». Il a rappelé qu’il compte organiser bientôt une conférence pour le sauvetage de la presse au Liban à laquelle le président de la République devrait prendre part. La conférence devrait permettre d’émettre des recommandations visant à tirer la presse écrite de la crise.

Réagissant sur Twitter, l’ancien député Farès Souhaid a salué le travail du quotidien qui vient de disparaître. « Adieu au journal al-Moustaqbal. Il a suivi les nouvelles de Kornet Chehwane, du Bristol, du 14 Mars et du Tribunal spécial pour le Liban. Je salue ses employés et mon compagnon de lutte Nassir el-Assaad (journaliste-clé d’al-Moustaqbal et figure du 14 Mars, décédé en 2012) », a-t-il écrit jeudi.


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Le quotidien al-Moustaqbal, dont la version papier a mis la clé sous la porte jeudi dernier après vingt ans d’existence, est le dernier d’une série de plusieurs titres de la presse à cesser de paraître au Liban. Quel sort sera réservé aux vingt-cinq employés du quotidien qui avaient eux-mêmes survécu aux purges précédentes au sein de la rédaction de ce journal affilié au parti...

commentaires (1)

Quand je lis "qui avait accueilli dans ses colonnes les plus grands intellectuels arabes" je dois quand meme penser que de mon point de vue (d'étranger) je trouve un peu bizar le concept de journal "arabe", normallement on a un journal national libanais dirigé vers un public spécifiquement libanais d'un état Libanais. Et puis pourquoi l’État n’intervient pas et ne donne pas aux journalistes des avantages sociaux et financier, pour un journal "arabe" et d'intellectuels "arabes" (et non pas uniquement libanais) il faudrait demander de l'aide à l'"état arabe" pendant que de mon point de vue (je peux me tromper bien sûr) il y a des états assez différents Jordanie, Irak, Syrie, Liban, Egypte etc. qui chacun doivent faire attention à leurs presse écrite locale (nationale) et il faut avoir une presse spécifiquement égyptienne, syrienne, iraquine etc.

Stes David

14 h 01, le 02 février 2019

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Commentaires (1)

  • Quand je lis "qui avait accueilli dans ses colonnes les plus grands intellectuels arabes" je dois quand meme penser que de mon point de vue (d'étranger) je trouve un peu bizar le concept de journal "arabe", normallement on a un journal national libanais dirigé vers un public spécifiquement libanais d'un état Libanais. Et puis pourquoi l’État n’intervient pas et ne donne pas aux journalistes des avantages sociaux et financier, pour un journal "arabe" et d'intellectuels "arabes" (et non pas uniquement libanais) il faudrait demander de l'aide à l'"état arabe" pendant que de mon point de vue (je peux me tromper bien sûr) il y a des états assez différents Jordanie, Irak, Syrie, Liban, Egypte etc. qui chacun doivent faire attention à leurs presse écrite locale (nationale) et il faut avoir une presse spécifiquement égyptienne, syrienne, iraquine etc.

    Stes David

    14 h 01, le 02 février 2019

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