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À La Une - Liban

Contestation : actions ciblées et routes coupées à travers le Liban

Des appels pour un rassemblement demain en fin d'après-midi devant le Parlement circulent sur les réseaux sociaux.

Rassemblement devant le sérail à Tripoli, le 16 janvier 2020. Photo Ani

Plusieurs actions ciblées ont été menées et plusieurs routes ont été coupées jeudi matin à travers le territoire libanais, principalement au Liban-Nord et dans la Békaa, par les contestataires de la classe dirigeante, mobilisés depuis mardi sous le slogan de la "semaine de la colère", à quelques heures de la fin de leur ultimatum de 48 heures pour la formation du gouvernement et après une nuit tendue à Beyrouth.

Ainsi, à Beyrouth, des avocats proches de la contestation se sont rassemblés devant le Palais de justice pour réclamer la libération de tous les détenus arrêtés ces deux derniers jours, notamment lors des violents échauffourées à Hamra mardi, et protester contre les arrestations abusifs effectuées par les forces de l'ordre. Mercredi soir, de violentes échauffourées ont opposé protestataires et forces de l'ordre devant la caserne Hélou.

Un rassemblement contre l'arrestation des manifestants a également été organisé à l'entrée de l'Université américaine de Beyrouth.

Des journalistes se sont également rassemblés devant le siège du ministère de l'Intérieur pour protester contre les violences dont ils ont été la cible.

Par ailleurs, des employés du ministère des Affaires sociales se sont rassemblés devant le siège du ministère, situé à Badaro, pour réclamer le versement de leurs salaires, suspendu depuis 14 mois. En outre, des anciens locataires se sont rassemblés sur la place Sassine pour demander la loi sur la libéralisation des anciens loyers adoptée en 2014 (et amendée en 2017).


En région...

A Jdéidé, dans le Metn, des étudiants se sont rassemblés sur la place principale dite "de l'horloge".

A Jounieh, dans le Kesrouan, plusieurs dizaines d'élèves ont organisé une marche qui a commencé devant le siège de la centrale téléphonique et qui s'est poursuivie devant le centre d'enregistrement des véhicules et le palais de Justice dont les jeunes ont procédé à la fermeture, empêchant les fonctionnaires d'y entrer. La marche s'est poursuivie devant plusieurs bureaux de change. Toujours à Jounieh, les contestataires font circuler une vidéo montrant des forces de l'ordre plaquer violemment un étudiant au sol, devant l'institut technique Cortbawi.

A Jbeil, des étudiants sont entrés dans deux centres appartenant chacune aux compagnies de téléphonie mobile Alfa et Touch dont ils ont fermé les portes et empêché les employés d'entrer, avant de fermer les portes de la branche locale de la compagnie publique de téléphone Ogero.


Photo Ani


A Amioun, dans le Koura, des contestataires ont forcé la fermeture de la branche locale d'Electricité du Liban. A Hasbaya, des contestataires sont entrés par la force dans le siège de la branche locale d'EDL.



(Lire aussi : Sourire malgré tout, Impression de Fifi ABOU DIB)



Routes coupées
Par ailleurs, des routes ont été coupées dans plusieurs régions. Au Liban-Nord, les routes sont coupées à Tripoli et ses environs, sur la place al-Nour, sur le pont de Palma, ainsi qu'à Beddaoui et Bohsas, où les contestataires ont utilisé des pavés de trottoir pour monter un muret. D'autres routes ont été coupées dans le Akkar, notamment, sur les places de Halba et de Abdé, ainsi qu'à Mahmara. D'autres routes ont été également coupées à Minié, Dahr el-Aïn, dans le caza de Koura, et Miryata, dans le caza de Zghorta.

Dans la Békaa, les routes sont coupées à hauteur du rond-point de Zahlé, Taalabaya, Ghazé, Jeb Jennine.

A Saïda, des protestataires se sont rassemblés sur la place Elia et bloqué plusieurs routes dès cinq heures du matin pour protester contre la destruction par l'armée libanaise dans la nuit de la tente principale de la contestation, dans une atmosphère tendue, selon notre correspondant sur place, Mountasser Abdallah, indiquant que la troupe a interdit aux contestataires de la replanter ailleurs. Un contestataire a été  blessé dans la nuit selon notre correspondant.


Photo Mountasser Abdallah



Mercredi, la colère populaire s'était de nouveau exprimée contre le secteur bancaire au Liban, englué dans une crise économique et une impasse politique sans issue en vue.

Sue la plan économique, les banques ont imposé de sévères restrictions aux déposants. En pleine pénurie du dollar, utilisé au même titre que la monnaie nationale, les retraits sont limités à environ un millier de dollars par mois, et il est devenu quasi impossible d'effectuer des virements à l'étranger. Dans les agences, les clients viennent retirer leur quota et les files d'attente s'allongent, avec des altercations entre clients et guichetiers.

La situation est compliquée par l'impasse politique. Depuis la démission, le 29 octobre, de Saad Hariri, son gouvernement, chargé des affaires courantes, est accusé d'inertie. Hassan Diab, désigné comme son successeur le 19 décembre, n'est toujours pas parvenu à former son gouvernement, que la rue veut composé de technocrates indépendants, alors que les principaux partis politiques cherchent à préserver leur représentation. Des appels pour un rassemblement en fin d'après-midi devant le Parlement circulent sur les réseaux sociaux.



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