Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

"Nous sommes ici pour faire chuter Hassane Diab"

Des dizaines de personnes manifestent devant le domicile du Premier ministre.

Des dizaines de personnes ont manifesté à Beyrouth devant le domicile du Premier ministre Hassan Diab, le 28 décembre 2019. AFP / ANWAR AMRO

Des dizaines de personnes ont manifesté samedi à Tallet el-Khayat, à Beyrouth, devant le domicile du Premier ministre Hassane Diab, appelant à sa démission moins de dix jours après sa désignation, dans un pays sans cabinet depuis deux mois et sur fond d'une profonde crise économique.

Le Liban vit depuis le 17 octobre au rythme d'un mouvement de contestation inédit contre l'ensemble de la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence, ayant entrainé la démission le 29 octobre du gouvernement de Saad Hariri.

Au terme de plusieurs semaines de manifestations et de tractations entre les partis au pouvoir, Hassane Diab, un universitaire et ancien ministre de l'Education, a été désigné le 19 décembre pour succéder à M. Hariri.

A peine nommé, il a promis de former un gouvernement de spécialistes indépendants, en écho aux attentes de la rue, dans un délai d'un mois à six semaines, dans un pays où la formation des cabinets peut durer des mois. Mais sa désignation peine à convaincre la contestation.

"Nous sommes ici pour faire chuter Hassane Diab. Il ne nous représente pas. Il est l'un d'eux", a lancé un jeune manifestant, en référence aux dirigeants politiques conspués par la rue. "C'est la révolution qui doit nommer le Premier ministre, pas eux (les partis au pouvoir)", a renchéri Lina, présente dans la foule.

Agé de 60 ans et peu connu du grand public, Hassane Diab a qualifié de "légitime" les revendications de la rue, appelant la semaine dernière les manifestants à lui "accorder une chance" pour former un "gouvernement exceptionnel"

"Nous voulons bien lui accorder une chance mais qu'il nous présente au moins une feuille de route!", a affirmé Lina à l'AFP. "Les noms nous importent peu, nous voulons des programmes de travail (...) C'est quoi son programme?", s'est-elle interrogée.


(Lire aussi : Des zéros en cavalel'édito de Issa GORAIEB)


Sur les réseaux sociaux, certains activistes demandent à transformer ce rassemblement en sit-in permanent, "afin de faire pression" sur M. Diab et le pousser à renoncer à former un gouvernement déjà rejeté par la rue. Peu avant 16h, des bus transportant des manifestants sont partis de Tripoli, au Liban-Nord, afin de les acheminer devant le domicile de M. Diab.

Outre sa fonction d'ancien ministre dans un gouvernement "corrompu", décriée par les manifestants, l'appui apporté à sa désignation par le Hezbollah a attisé la colère d'une partie des manifestants, notamment des sunnites pro-Hariri.

Selon un photographe de l'AFP, de nombreux contestataires venus de Tripoli, une ville majoritairement sunnite du nord du pays, ont manifesté devant le domicile de M. Diab.

Hier, un sit-in rassemblant une poignée de manifestants, notamment des partisans du Premier ministre sortant Saad Hariri, s'est tenu devant le domicile de M. Diab. D'autres sit-in similaires ont été enregistrés ces derniers jours.

Le Liban est en proie à l'une de ses pires crises socio-économiques et financières depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). La communauté internationale a conditionné toute nouvelle aide financière à la formation d'un cabinet réformateur.



Lire aussi

Pas de gouvernement avant le début de l’année prochaine

Le pouvoir tâte le pouls de la rue, la contestation nullement intéressée

Hariri pourrait avoir sonné le glas du compromis présidentiel

Mission de plus en plus difficile pour Hassane Diab

Raï aux responsables politiques : Ne douchez pas les espoirs de la révolution

Hassane Diab : un baiser de Judas pour les étrennes ?par Antoine COURBAN


Des dizaines de personnes ont manifesté samedi à Tallet el-Khayat, à Beyrouth, devant le domicile du Premier ministre Hassane Diab, appelant à sa démission moins de dix jours après sa désignation, dans un pays sans cabinet depuis deux mois et sur fond d'une profonde crise économique.Le Liban vit depuis le 17 octobre au rythme d'un mouvement de contestation inédit contre...

commentaires (5)

"Nous sommes ici pour faire chuter Hassane Diab" Ah? Je croyais qu’on était là pour sauver le Liban. Sorry...

Gros Gnon

17 h 01, le 29 décembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • "Nous sommes ici pour faire chuter Hassane Diab" Ah? Je croyais qu’on était là pour sauver le Liban. Sorry...

    Gros Gnon

    17 h 01, le 29 décembre 2019

  • Des dizaines de délurés et vous en parlez comme si c'était un tsunami. On perd de plus en plus la notion des valeurs du sérieux.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 03, le 29 décembre 2019

  • TANT QUE LE GENDRE S,Y IMMISCE ET NOMME DES PERSONNALITES AU POSTE DE P.M. ELLES SERONT REFUSEES PAR LA RUE. TANT LE GENDRE EST POPULAIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 58, le 29 décembre 2019

  • Ok voyons voir: Ootion1: il forme un gouvernement qui satisfait le duo chiite mais pas le peuple qui le traitera de menteur tout en lui rappelant ses propres déclarations. Option2: il forme un gouvernement qui satisfait le peuple msis pas le duo qui lui refusera la confiance au risque de s'imposer comme fauteurs de troubles... Option3: il laisse tomber le tout et retourne vice presidanser au rythme rock usa laissant le pays au 3/4 du fond de l'abime.... Oui on va rester devant sa porte pour le guider

    Wlek Sanferlou

    03 h 14, le 29 décembre 2019

  • Il n'y a plus aucune logique nulle part , Le Liban c'est la foire éternelle

    Chucri Abboud

    00 h 21, le 29 décembre 2019

Retour en haut