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Nos Lecteurs ont la Parole - par Reine SEHNAOUI CODSI

Les Restos du cœur : un repas pour un ventre creux

C’était il y a longtemps déjà, c’était il y a 36 ans, en 1983 à Sin el-Fil, dans la maison d’Antoinette Kazan. Des repas étaient offerts à 150 personnes réfugiées de la Montagne. Ce restaurant gratuit avait pour nom « Ahlan wa Sahlan ».

En 1984, l’aménagement d’un préau dans une école arménienne à Nabaa a permis d’assurer des repas à 500 vieux quatre fois par semaine, et à 800 enfants le samedi. En 1988, une association est officiellement constituée sous le nom des « Amis des Restaurants du cœur ». Elle avait pour membre fondateur le président Charles Hélou. Depuis, elle n’a cessé de s’agrandir et des ouvertures de restaurants dans les différentes régions du Liban vont se succéder. On en compte 14 aujourd’hui, répartis sur tout le territoire.

En 1992, l’association s’est dotée d’un nouveau local à Sin el-Fil et en 2014 elle fut reconnue comme association d’utilité publique. À la suite du décès du président Charles Hélou, c’est Michel Eddé qui a pris la relève, et sa générosité pour nous n’a pas eu de limite.

Aujourd’hui, les réfugiés de la Montagne sont rentrés chez eux, la guerre et ses bombardements se sont arrêtés, mais la misère s’est aggravée, le chômage a atteint des sommets, de nouveaux pauvres, jeunes et moins jeunes, se sont manifestés, et surtout l’espoir en de jours meilleurs s’est évanoui.

Coluche aurait dit dans une de ses chansons : « Aujourd’hui, on n’a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir froid. »

Mais aujourd’hui, précisément, au Liban en cette fin d’année 2019, où en sommes-nous ? Des questions se bousculent dans nos têtes. Comment nos dirigeants peuvent-ils rester les bras croisés devant cette misère qui nous guette ? Comment peuvent-ils admettre qu’un pays comme le nôtre, qu’on comparait jadis à la Suisse du Moyen-Orient, puisse en arriver à une situation aussi désastreuse. Oui, malheureusement, ce n’est plus d’une association des Restos du cœur que nous avons besoin, mais des centaines de Restos du cœur et des milliers de donateurs pour permettre aux personnes jeunes et âgées de vieillir dans la dignité et à beaucoup d’enfants d’échapper à la marginalité et pour que la pauvreté ne soit pas synonyme d’isolement et de détresse.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

C’était il y a longtemps déjà, c’était il y a 36 ans, en 1983 à Sin el-Fil, dans la maison d’Antoinette Kazan. Des repas étaient offerts à 150 personnes réfugiées de la Montagne. Ce restaurant gratuit avait pour nom « Ahlan wa Sahlan ». En 1984, l’aménagement d’un préau dans une école arménienne à Nabaa a permis d’assurer des repas à 500 vieux quatre fois...
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