Aujourd’hui, je pleure amèrement mon pays, terre de mes racines et de mon histoire,
Je pleure ce pays qui coule dans mes veines et qui habite mon cœur et mon esprit…
Je pleure les 8 462 km qui me séparent de ma terre, de ma famille, de mes amis…
Mon pays, c’est Le Liban, « la Suisse du Moyen-Orient »,
Pays des 10 452 km²,
Pays des Cèdres et du Levant,
Pays de la Méditerranée bleue et des montagnes enneigées…
Pays des Cananéens et des Phéniciens, grands navigateurs et créateurs de l’origine de l’alphabet,
Pays des grands intellectuels et savants,
Pays de la métropole et des multiples villages,
Pays des dialectes mélodieux et des religions qui se côtoient,
Pays qui se retrouve au cœur des textes sacrés,
Pays de Gibran Khalil Gibran, Mikhail Naimy, Elia Abou Madi, Saïd Akl, Émilie Nasrallah, Amin Maalouf, Hassan Kamel al-Sabbah et plusieurs autres…
Pays de Fairouz, Sabah, Wadih el-Safi, Zaki Nassif, Marcel Khalifé et des frères Rahbani…
Pays éternellement chanté par Dalida, Enrico Macias, Isabelle Aubret, Chantal Goya, Salvatore Adamo, Bernard Lavilliers, Daniel Guichard, Yara Lapidus, Guy Béart et bien d’autres…
Le Liban, c’est la beauté, l’hospitalité, la générosité,
Le Liban, c’est la liberté, l’art, la culture et la civilisation…
Le Liban, c’est la joie de vivre, l’espoir, la danse et le chant…
Le Liban, c’est la famille, les amis, les belles soirées étoilées, les marches au clair de lune…
Le Liban, c’est la gastronomie de nos mères et grands-mères qui a conquis le monde,
Le Liban, c’est un peuple souriant, jovial, dynamique qui adore la vie et qui se bat à chaque seconde pour ses rêves, ses droits et ses libertés… Le Liban, c’est un cœur qui bat. C’est la Vie ! Mais le Liban, c’est surtout ce PHÉNIX qui renaît toujours de ses cendres…
Cendres des martyrs et des sacrifices, de la mort, des massacres et des multiples guerres sanglantes...
Cendres de la terre brûlée qui fait chavirer les cœurs et nous rend malades d’impuissance…
Je me demande… À QUAND LA FIN ?
FIN de la misère ? Des larmes qui coulent et des souffrances continues ?
FIN de l’attente d’un enfant qui ne retourne jamais ?
FIN des déchirures ? Du chômage ? Des vidanges qui empoisonnent la vie ?
FIN de la pauvreté et des dettes ? Des coûts chers de la vie, de l’éducation et des soins de santé ?
FIN de la corruption, des mensonges, des vols, de l’indifférence ?
Mais surtout À QUAND LA FIN de l’aveuglement qui pousse les gens à suivre les dirigeants sans penser, sans critiquer, sans sanctionner ?
Oui, je pleure aujourd’hui ce coin de paradis sacré qui se transforme au fil des ans en enfer pour son peuple… Je pleure ce pays vert qui saigne et qui devient cendre et désespoir. Je pleure cette déchirure, qu’en tant qu’immigrante, je vis et vivrai pour toujours !
Arrêtons-nous une seconde pour réfléchir… car l’histoire ne nous pardonnera pas !
Honorons le drapeau, honorons l’âme du pays, honorons notre terre ! Honorons nos parents et nos ancêtres… Réveillons notre conscience ! Arrêtons de glorifier et de suivre aveuglément les dirigeants qui nous emmènent au bord du précipice ! Quand on aime son pays, il doit rester plus grand que tous !
Notre histoire s’est écrite en sueur et en sang. Il est grand temps qu’elle s’écrive en prospérité et en paix. Notre phénix est fatigué !
Salam CHAYA
Fière Libanaise vivant au Canada
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