La directrice générale du département du trafic routier, Hoda Salloum. Photo d'archives Ani
La directrice générale du département du trafic routier, Hoda Salloum, a fait l'objet jeudi d'un nouveau mandat d'arrêt lancé à son encontre par le premier juge d'instruction de Beyrouth, Georges Rizk, dans le cadre de l'enquête pour enrichissement illicite et pots-de-vin, menée par ce dernier.
Depuis le début de la matinée, le juge Rizk mène les interrogatoires de Mme Salloum et de quatorze autres fonctionnaires de la direction générale du département du trafic routier, également aux arrêts. Dans ce contexte, de nombreux proches de ces fonctionnaires et leurs avocats étaient présents dans les environs du palais de Justice de Beyrouth, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), qui souligne qu'un recours pour vice de forme devrait être présenté sous peu par les avocats des prévenus.
Le juge d'instruction avait pourtant décidé vendredi dernier de remettre en liberté Hoda Salloum, mais une nouvelle plainte avait été déposée contre elle par la procureure générale près la cour d’appel, Ghada Aoun, pour pots-de-vin et enrichissement illicite.
La juge Aoun avait déjà engagé des poursuites pour corruption contre Mme Salloum, qui avaient été vivement dénoncées par le député Hadi Hobeiche (membre du courant du Futur), qui avait déboulé dans le bureau de la procureure et l'avait insultée. Suite à cet incident, des plaintes pour diffamation mutuelles avaient été lancées par le député et la procureure.
Hoda Salloum avait par ailleurs attaqué elle-même en justice la juge Aoun, lui reprochant d’avoir ordonné son arrestation afin de faciliter son remplacement par une personnalité affiliée à une autre formation politique.
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