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Économie - Crise

Le secteur privé suspend sa grève, les stations-service lancent la leur

Le syndicat des propriétaires des stations d’essence a appelé hier à une grève ouverte à partir d’aujourd’hui. Photo P.H.B

Les organismes économiques et l’organisation patronale dirigée par le ministre sortant des Télécoms, Mohammad Choucair, ont annoncé hier la suspension de la grève générale de trois jours – d’aujourd’hui à samedi – qu’ils avaient appelé en début de semaine le secteur privé à observer. Cet appel à la mobilisation visait à faire pression sur les dirigeants du pays qui n’ont toujours pas formé de gouvernement alors que le pays traverse une importante crise économique et financière et que des manifestants battent le pavé depuis le 17 octobre pour protester contre une classe politique jugée corrompue.

Dans un communiqué, l’organisation a indiqué avoir pris cette décision pour « éviter d’obtenir des résultats contraires aux objectifs fixés par la grève (…) étant donné les conditions extrêmement difficiles que traverse le pays ». La période des soldes prévue ce vendredi (le Black Friday, calqué sur le calendrier américain) a également pesé dans la balance.



(Lire aussi : Matériel médical : la nouvelle circulaire de la BDL rejetée par les importateurs)



Pas d’unanimité
De fait, l’appel à la grève lancé par les organismes économiques ne semblait pas avoir fait l’unanimité au sein du secteur privé même si plusieurs organisations, comme le syndicat des entrepreneurs de travaux publics, avaient initialement décidé de la suivre. De son côté, l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), qui avait appelé mardi à la mobilisation, a finalement indiqué hier qu’elle laissait les entreprises libres de décider, avant même la publication du communiqué des organismes économiques. Pour rappel, le président de l’ACB, Nicolas Chammas, est également le secrétaire général de l’organisation patronale.

Mais le signal le plus fort est sans doute venu de l’Association des banques du Liban (ABL) qui s’est prononcée sur le sujet avant les organismes économiques. Indécise depuis le début de la semaine, l’organisation a finalement annoncé à l’issue d’une réunion organisée hier soir à Beyrouth que les établissements du pays ouvriraient leurs portes aujourd’hui, invoquant la nécessité de pouvoir « assurer le transfert des salaires à la fin du mois ». Les organismes économiques ont de leur côté indiqué qu’ils se coordonneront avec l’ABL pour décider des suites à donner à leur mobilisation. Les autres associations de commerçants devraient finalement toutes s’aligner, à l’image de ceux de Saïda, qui l’ont officiellement confirmé dans la soirée.

La surprise est finalement venue du syndicat des propriétaires des stations d’essence qui a appelé hier à une grève ouverte à partir d’aujourd’hui pour protester contre « le manque de dollars disponibles et le non-respect des accords acceptés par les importateurs de carburant » à propos des modalités de la circulaire n° 530 émise début octobre par la Banque du Liban (BDL).

Modifié cette semaine pour intégrer les fabricants locaux de médicaments et les importateurs de matériel médical, ce dispositif est destiné à assurer le déblocage de devises à plusieurs filières d’importations stratégiques (carburant, blé, médicaments) à un moment où la BDL a limité la circulation de dollars sur le marché local pour plusieurs raisons liées à la stabilité financière du pays, très endetté et en plein contexte de crise. Il est cependant contesté par la majorité de ses bénéficiaires qui le jugent trop contraignant ou inadapté. Il reste que la grève ouverte pourrait ne pas être suivie par toutes les stations-service, selon plusieurs sources concordantes.


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Je pense qu'ils veulent que le peuple achete des voitures electriques, c'est ecologique leur demande :0)

Eddy

11 h 33, le 28 novembre 2019

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Commentaires (1)

  • Je pense qu'ils veulent que le peuple achete des voitures electriques, c'est ecologique leur demande :0)

    Eddy

    11 h 33, le 28 novembre 2019

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