Le président syrien, Bachar el-Assad. Photo d'archives AFP
Le président syrien, Bachar el-Assad, dont le pays connaît une guerre civile après le début d'une révolte populaire contre son régime en 2011, a estimé que les mouvements de contestation contre la classe politique au Liban et en Irak "ne ressemblent pas à ce qui s'est passé en Syrie".
Dans un entretien accordé à la chaîne russe Russia Today et l'agence Rossiya Segodnya et publié vendredi, le président Assad répondait à la question de savoir si les manifestations au Liban, en Irak, ou encore en Jordanie, depuis le mois dernier, ressemblaient "au début des événements en Syrie". Le chef de l'Etat syrien a répondu par la négative.
"Ce qui s'est passé en Syrie, c'est qu'au début, des sommes d'argent ont été payées à des groupes de personnes pour qu'elles manifestent, et une partie infime de ces gens a participé à ces manifestations en ayant comme objectif d'apporter un certain changement à la situation générale", a affirmé Bachar el-Assad. "Les coups de feu et les meurtres ont commencé dès les premiers jours des manifestations (en Syrie), ce qui veut dire qu'elles n'étaient pas spontanées, car l'argent et les armes étaient préparés, c'est pourquoi on ne peut pas comparer ce qui s'est passé en Syrie à ce qui se passe dans les autres Etats", a ajouté le chef de l'Etat syrien.
"Si les manifestations qui ont lieu dans les pays voisins sont spontanées et honnêtes et expriment une volonté nationale d'améliorer la situation politique et économique, elles resteront indéniablement nationales, car les autres Etats qui s'ingèrent dans toutes les affaires du monde, comme les Etats-Unis et les pays occidentaux, notamment la France et le Royaume-uni, chercheront sans aucun doute à instrumentaliser cette situation afin de jouer un rôle quelconque et dévier la situation pour servir leurs intérêts", estime le président Assad.
"Le plus important, c'est que les choses restent dans le cadre national et reflètent la volonté populaire, car cela aura des conséquences positives. Mais si le facteur étranger entre en jeu, cela se ferait au détriment de l'intérêt national", a conclu Bachar el-Assad.
(Pour mémoire : « On espère tous que le Liban ne subira pas le même sort que la Syrie »)
Hier, le président iranien, Hassan Rohani, avait affirmé que "certaines parties" voulaient transformer les manifestations contre le pouvoir au Liban en guerre civile, alors que le pays connaît vendredi son 30e jour consécutif de mobilisation contre la classe politique jugée corrompue et incompétente. Selon la chaîne télévisée iranienne al-Alam, le président Rohani faisait référence aux Etats-Unis dans ses accusations.
Fin octobre, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait de son côté estimé que la population en Irak et au Liban a des demandes "justes" à faire valoir, mais qu'elle doit les formuler "dans le cadre de la loi". Il avait également estimé que "les Etats-Unis et les services de renseignement occidentaux soutenus par les fonds de quelques pays réactionnaires de la région sont en train de causer des troubles dans nos pays voisins, dans des pays dont nous sommes proches [...] en vue de détruire la sécurité" régionale".
Accusé par les Occidentaux de visées "hégémoniques" au Proche et au Moyen-Orient, l'Iran soutient plusieurs groupes armés chiites en Irak - dont certains sont associés de près ou de loin à la fragile coalition gouvernementale - et a aidé le pouvoir irakien dans sa guerre contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Au Liban, la République islamique entretient des liens étroits avec le Hezbollah, puissant mouvement chiite membre de la majorité au sein de la coalition gouvernementale démissionnaire. Le Hezbollah est également un proche allié du régime Assad et combat à ses côtés en Syrie, officiellement depuis 2013.
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commentaires (7)
Qui l’a sonné celui-là?
Marie-Hélène
17 h 07, le 16 novembre 2019