Le président iranien, Hassan Rohani, dans une photo publiée le 12 novembre 2019. Photo AFP / HO / IRANIAN PRESIDENCY
L'Iran, proche allié du Hezbollah, a affirmé jeudi que "certaines parties" voulaient transformer les manifestations contre le pouvoir au Liban en guerre civile, alors que le pays connaît son 29e jour d'une contestation populaire inédite contre la classe dirigeante qui englobe le parti chiite et ses alliés.
Lors d'un discours inaugural prononcé à Téhéran dans le cadre de la 33e conférence internationale sur l'unité islamique, le président iranien, Hassan Rohani, a commenté les révoltes populaires qui secouent le Liban et l'Irak depuis des semaines.
"Lorsque les Irakiens sont descendus dans la rue pour réclamer leurs droits, qui a fait dévier ce mouvement populaire ? La même chose s'est produite au Liban. Il y a des parties qui veulent transformer les manifestations en guerre civile", a estimé M. Rohani, sans dire à qui il fait exactement allusion. Ses propos ont été rapportés par la chaîne al-Manar, organe médiatique du Hezbollah, citant des médias iraniens.
Selon la chaîne télévisée iranienne al-Alam, le président Rohani fait référence aux Etats-Unis, dans ses accusations.
(Pour mémoire : Liban, Irak : Khamenei appelle les protestataires à agir "dans le cadre de la loi")
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, a participé à cette conférence dans la capitale iranienne. Cité par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le cheikh Kassem a affirmé que le Hezbollah a "instauré un équilibre dissuasif qui poussé Israël à contenir son hostilité". Le numéro deux du parti chiite a également souligné que le Hezbollah "était toujours prêt", estimant que "le renforcement de son armement est une nécessité permanente dans le cadre du triptyque peuple-armée-résistance pour protéger le Liban et contribuer à la libération du territoire".
Fin octobre, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait estimé que la population en Irak et au Liban a des demandes "justes" à faire valoir, mais qu'elle doit les formuler "dans le cadre de la loi". Il avait également estimé que "les Etats-Unis et les services de renseignement occidentaux soutenus par les fonds de quelques pays réactionnaires de la région sont en train de causer des troubles dans nos pays voisins, dans des pays dont nous sommes proches [...] en vue de détruire la sécurité" régionale".
Accusé par les Occidentaux de visées "hégémoniques" au Proche et au Moyen-Orient, l'Iran soutient plusieurs groupes armés chiites en Irak - dont certains sont associés de près ou de loin à la fragile coalition gouvernementale - et a aidé le pouvoir irakien dans sa guerre contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Au Liban, la République islamique entretient des liens étroits avec le Hezbollah, puissant mouvement chiite membre de la majorité au sein de la coalition gouvernementale démissionnaire.
Lors de son dernier discours, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait appelé la justice libanaise à mener la lutte contre la corruption "avec courage et sans céder à aucune pression", alors que les Libanais sont mobilisés par dizaines de milliers depuis le 17 octobre pour réclamer le départ de la classe dirigeante, accusée de corruption. Au début du mouvement, Hassan Nasrallah avait accusé les contestataires d’être menés par certaines parties politiques et financés par les ambassades de pays étrangers.
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commentaires (22)
Qui l’a sonné celui là ? Que chacun s’occupe de ses oignons et les vaches seront bien gardees. Et si dans la foulee il peut reprendre chez lui ses « ninjas»matraqueurs d’innocents ça nous ferait un peu plus d’oxygène .
Marie-Hélène
09 h 17, le 20 novembre 2019