Plusieurs centaines de manifestants affluaient mercredi aux abords du palais présidentiel de Baabda, dont l'accès est bloqué par un déploiement massif de l'armée et des forces de sécurité, pour exprimer leur colère contre des propos du président Michel Aoun lors d'une interview télévisée mardi soir qui a mis le feu aux poudres. Ce rassemblement se déroulait au moment où le pays restait sous haute tension mercredi, pour le 28e jour consécutif d'une révolte populaire inédite contre la classe politique.
Dans son entretien, le chef de l'Etat avait déclaré : "Nous avons bien entendu vos revendications et vos appréhensions mais ne détruisez pas le pays et cessez d'assiéger les institutions publiques". "S'ils estiment qu'il n'y a pas de personnes intègres dans cet Etat, qu'ils émigrent, a encore lancé le président. Qu'ils revoient mon passé et qu'ils restent avec moi si ce passé leur plaît, sinon c'est moi qui partirais".
"Nous avons mis 14 jours pour faire chuter le gouvernement. Le tour du président et du système politique est venu", dit un manifestant, selon notre journaliste sur place Nada Merhi. Les contestataires ont obtenu le 29 octobre la démission du Premier ministre Saad Hariri et demandent la formation d'un gouvernement de technocrates
(Lire aussi : Chorale de crise, l'éditorial de Issa GORAIEB)
"Ils nous occultent. Ils veulent recourir à l'escalade ? Nous allons le faire aussi", poursuit Chantal, favorable à un "tribunal international chargé de juger l'ensemble de la classe politique".
Aux abords du palais de Baabda, les manifestants en colère contre président Aoun font tinter les balustrades sur les bords de routes. #LeLibanserévolte. Vidéo de @nadamerhi pic.twitter.com/tmeJvzkrcv
— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) November 13, 2019
"Il faut cesser de mépriser le mouvement. Nous sommes ici pour réclamer nos droits. Ce n'est pas une simple manifestation ou un rassemblement. Nous ne faisons pas que nous opposer à la politique. C'est une véritable révolution du peuple", déclare de son côté Gisèle, une autre manifestante âgée d'une cinquantaine d'années. "C'est une honte qu'un président ne comprenne rien à la situation économique", lance-t-elle.
Cette manifestation se déroulait alors que l'émissaire du président français Emmanuel Macron, Christophe Farnaud, arrivé la veille à Beyrouth pour une visite de trois jours pour consulter différents responsables libanais, s'est entretenu dans la matinée avec Michel Aoun, ainsi qu'avec le ministre sortant des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, le Premier ministre sortant, Saad Hariri, et le président du Parlement, Nabih Berry.
commentaires (10)
Remplacer le président oui mais la chute du système NON ET RENON !!! Rentrer pas de ce discours sinon vous allez tout perdre
Bery tus
22 h 01, le 13 novembre 2019