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À La Une - Liban

Après les propos de Aoun, une foule crie sa colère aux abords du palais de Baabda

"Nous avons mis 14 jours pour faire chuter le gouvernement. Le tour du président et du système politique est venu", dit un manifestant, selon notre journaliste sur place Nada Merhi.

Echauffourées entre manifestants et militaires, le 13 novembre 2019 aux abords du palais présidentiel de Baabda, lors d'une manifestation contre le président Michel Aoun. Photo AFP / ANWAR AMRO

Plusieurs centaines de manifestants affluaient mercredi aux abords du palais présidentiel de Baabda, dont l'accès est bloqué par un déploiement massif de l'armée et des forces de sécurité, pour exprimer leur colère contre des propos du président Michel Aoun lors d'une interview télévisée mardi soir qui a mis le feu aux poudres. Ce rassemblement se déroulait au moment où le pays restait sous haute tension mercredi, pour le 28e jour consécutif d'une révolte populaire inédite contre la classe politique.

Dans son entretien, le chef de l'Etat avait déclaré : "Nous avons bien entendu vos revendications et vos appréhensions mais ne détruisez pas le pays et cessez d'assiéger les institutions publiques". "S'ils estiment qu'il n'y a pas de personnes intègres dans cet Etat, qu'ils émigrent, a encore lancé le président. Qu'ils revoient mon passé et qu'ils restent avec moi si ce passé leur plaît, sinon c'est moi qui partirais".

Ces propos ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux, poussant la présidence à publier une mise au point quelque peu alambiquée. "Ces propos ont été mal interprétés, peut-on y lire. Le chef de l'Etat voulait dire que si les contestataires n'arrivent pas à trouver des personnes intègres pour participer à un dialogue, qu'ils émigrent car de cette façon ils n'arriveront pas au pouvoir".

"Nous avons mis 14 jours pour faire chuter le gouvernement. Le tour du président et du système politique est venu", dit un manifestant, selon notre journaliste sur place Nada Merhi. Les contestataires ont obtenu le 29 octobre la démission du Premier ministre Saad Hariri et demandent la formation d'un gouvernement de technocrates



(Lire aussi : Chorale de crise, l'éditorial de Issa GORAIEB)



"Je suis venue pour protester contre les déclarations de Michel Aoun, mais aussi pour rendre hommage à Ala' Abou Fakhr", déclare Chantal, une manifestante sur place âgée d'une quarantaine d'années, en référence au cadre du Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, tué par balles dans la nuit de mardi à mercredi à Khaldé. Il s'agit de la deuxième victime en marge de la contestation qui secoue le Liban depuis le 17 octobre. Les protestataires ont observé une minute de silence à sa mémoire. Selon un communiqué de l’armée, une rixe a eu lieu entre un groupe de protestataires qui coupaient la route et des militaires qui passaient à bord d'un véhicule appartenant à l'armée. Un soldat a alors ouvert le feu pour les disperser. L’institution militaire ajoute avoir ouvert une enquête après l'arrestation du militaire qui a ouvert le feu.

"Ils nous occultent. Ils veulent recourir à l'escalade ? Nous allons le faire aussi", poursuit Chantal, favorable à un "tribunal international chargé de juger l'ensemble de la classe politique".



"Il faut cesser de mépriser le mouvement. Nous sommes ici pour réclamer nos droits. Ce n'est pas une simple manifestation ou un rassemblement. Nous ne faisons pas que nous opposer à la politique. C'est une véritable révolution du peuple", déclare de son côté Gisèle, une autre manifestante âgée d'une cinquantaine d'années. "C'est une honte qu'un président ne comprenne rien à la situation économique", lance-t-elle.

Criant des slogans comme "Pars, pars, ton mandat a affamé tout le monde", "la même classe politique depuis l'époque ottomane a été consacrée par les clans et le communautarisme", les manifestants ont dénoncé les propriétaires frauduleux de carrières et de bien-fonds maritimes, protestant en outre contre la crise des déchets.
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), un général de la Garde présidentielle a proposé aux manifestants de former une délégation afin d'être reçue au palais de Baabda, soit par le chef de l'Etat, soit par l'un de ses représentants. Toutefois cette proposition n'a pas fait l'unanimité parmi les protestataires. Des bousculades ont éclaté entre manifestants et militaires, lors de la réouverture temporaire d'un passage pour une ambulance.

Peu avant 15h, les rangs des manifestants ont grossi avec l'arrivée d'un groupe de protestataires de Tripoli, au Liban-Nord.

En soirée, les protestataires ont installé plusieurs tentes au milieu de la route menant au palais présidentiel. Les forces de l'ordre déployées sur place ont arrêté peu après un des manifestants qui scandaient les slogans répétés par la foule, selon l'Ani. Les contestataires ont alors refusé de se disperser tant qu'il ne serait pas libéré. 

Cette manifestation se déroulait alors que l'émissaire du président français Emmanuel Macron, Christophe Farnaud, arrivé la veille à Beyrouth pour une visite de trois jours pour consulter différents responsables libanais, s'est entretenu dans la matinée avec Michel Aoun, ainsi qu'avec le ministre sortant des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, le Premier ministre sortant, Saad Hariri, et le président du Parlement, Nabih Berry. 


Plusieurs centaines de manifestants affluaient mercredi aux abords du palais présidentiel de Baabda, dont l'accès est bloqué par un déploiement massif de l'armée et des forces de sécurité, pour exprimer leur colère contre des propos du président Michel Aoun lors d'une interview télévisée mardi soir qui a mis le feu aux poudres. Ce rassemblement se déroulait au moment où le...

commentaires (10)

Remplacer le président oui mais la chute du système NON ET RENON !!! Rentrer pas de ce discours sinon vous allez tout perdre

Bery tus

22 h 01, le 13 novembre 2019

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Commentaires (10)

  • Remplacer le président oui mais la chute du système NON ET RENON !!! Rentrer pas de ce discours sinon vous allez tout perdre

    Bery tus

    22 h 01, le 13 novembre 2019

  • Faut que ça se calme les gars. Le grabuge ne servira à personne, encore moins aux plus démunis.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 14, le 13 novembre 2019

  • IL SE PLAINT COMME QUOI LES CONTESTATAIRES NE VEULENT PAS DISCUTER AVEC LUI MAIS QUAND ILS VIENNENT JUSQU,A BAABDA POUR LE RENCONTRER ET LUI PRESENTER LEURS REVENDICATIONS, COMME IL Y A QUELQUES JOURS ET AUJOURD,HUI, IL LEUR COUPE LES ACCES ET NE LES RECOIT PAS ! QUI NE VEUT PAS DISCUTER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 28, le 13 novembre 2019

  • "Qu'ils revoient mon passé et qu'ils restent avec moi si ce passé leur plaît, sinon c'est moi qui partirais". Qui "ils’? Si c’est le peuple, c’est vite vu. Si c’est ses partisans et les pasdarans, on n’est pas sorti de l’auberge...

    Gros Gnon

    16 h 57, le 13 novembre 2019

  • UN PRESIDENT QUI BALBUTIE SES MOTS , QUI NE COMPREND PAS L'AMPLEUR DE LA REVOLTE CONTRE LUI AUSSI PERSONNELEMENT. QUI DIT NE RIEN POUVOIR FAIRE AVEC CES GOUVERNEMENTS ET DEPUTES QU'IL A LUI MEME FAIT VENIR AU PARLEMENT PAR UNE LOI ELECTORALE FAITE SUR MESURE ENFIN UN PRESIDENT QUI INSULTE SON PEUPLE SANS MEME COMPRENDRE QU'IL INSULTE 2 MILLIONS DE LIBANAIS QUI SONT DESCENDU DANS LA RUE ET CERISE SUR LE GATEAU QUI DIT Qu'ils revoient mon passé et qu'ils restent avec moi si ce passé leur plaît, sinon c'est moi qui partirais". VOTRE PASSE ET VOTRE PRESENT FONT HONTE AUX LIBANAIS: FUIR DEVANT L'INVASION SYRIENNE QUE VOUS AVEZ DECLANCHEE BLOQUER LE PAYS SANS PRESIDENT POUR 2.5 ANNEES AVEC LE FAMEUX: MOI OU PERSONNES S'ALLIER A DES INFEODES A L'IRAN DEVENIR PRESIDENT EN METTANT UN GENDRE PYROMANE QUI POUSSE A DES GUERRES FRATRICIDES ENTRE LIBANAIS CHRETIENS ET MUSULMANS ET MEME ENTRE CHRETIENS TOUT COURT QUI NE CONSULTE PAS LES DEPUTES DANS LES 24 HEURES APRES LA DEMISSION DU PREMIER MINISTRE POUR POUVOIR FAIRE DES ACCORDS DE CORRUPTIONS AVANT MEME LA NOMINATION JE PEUX REMPLIR DIX PAGES COMME CELA FAITES DONC CE QUE VOUS AVEZ DIT:sinon c'est moi qui partirais". PARTEZ PARTEZ PARTEZ IMMEDIATEMENT LE PEUPLE VOUS LE DEMANDE

    LA VERITE

    15 h 30, le 13 novembre 2019

  • Baabda, c'est par là qu'il fallait commencer. Depuis la démission de Hariri il fallait exiger les consultations parlementaires dans les 24 heures, suivies immédiatement de la formation d'un gouvernement sans laisser aux partis politiques le temps de magouiller entre eux.

    Yves Prevost

    14 h 54, le 13 novembre 2019

  • Les manifestants devraient forcer le barrage des forces de l'ordre pour accéder au Palais. Je suis certaine que l'armée n'interviendra pas contre la foule et le PR sera obligé de recevoir ses représentants et de s'expliquer sur ses propos d'hier. Je pense qu'il a dérapé hier, sans doute sous l'influence de son entourage, mais il est encore temps de rectifier le tir. Que les manifestants entrent au Palais!

    Marionet

    14 h 50, le 13 novembre 2019

  • HAYDA ANA OU YIALLI MA BYE3JEBOU I FELL. GRAVE INSULTE AU PEUPLE LIBANAIS. GROSSE GAFFE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 06, le 13 novembre 2019

  • Mr le phare Aoun a illuminé la révolution de son propos indigne. Les demandes du peuple sont simples: exit tous les politiciens actuels, kellon ya3ni kellon, nomination des technocrates surtout indépendants des partis élections anticipées du parlement suivies d’une nouvelle loi électorale non communautaire. Ils font semblant qu’il n’y a pas de technocrates intègres et non encartés? Ils ont tout fait pour les écarter ou les tuer. Ziad Baroud, Samir Kassir, Gebran Tueni, Pierre Issa, Chamseddine, etc etc. Faut vouloir écouter le peuple et pas faire semblant. On dirait Marie Antoinette et la brioche au lieu du pain. Le peuple N’EN PEUT PLUS

    Bachir Karim

    13 h 31, le 13 novembre 2019

  • Michel Aoun est un dur à cuire, il en a vu bien d'autres et l'on peut facilement gager qu'il ne se laissera pas faire : Il a dit aux manifestants qu'il a compris leur revendications légitimes , qu'il a besoin de temps pour trouver la logistique qui pourra aboutir à leur réasisation , et qu'il espérait que ces jeunes impatients n'allaient plus paralyser la vie normale . S'ils continuent à vociférer , c'est leur affaire .

    Chucri Abboud

    13 h 28, le 13 novembre 2019

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