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À La Une - Liban

Visite de Bassil en Syrie : "c'est son affaire, l'important est le résultat", réagit Hariri

"Le régime syrien ne devra pas utiliser cette visite pour justifier son retour au Liban", selon un communiqué publié par le bureau de presse du Premier ministre.

Le Premier ministre Saad Hariri (g) et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, lors d'une réunion du gouvernement au Grand Sérail, le 17 mai 2019. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a estimé lundi que si le chef du Courant patriotique libre et ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, voulait se rendre à Damas, c'était "son affaire" et que ce qui importait était "le résultat", mais qu'il ne fallait pas que le régime syrien utilise cette visite pour justifier "son retour au Liban".

Lors d'un discours prononcé devant ses partisans dimanche soir à l'occasion de la commémoration du 13 octobre 1990, date de l’éviction de Michel Aoun du palais de Baabda, M. Bassil a déclaré qu'il allait se rendre en Syrie "pour que le peuple syrien retourne en Syrie comme son armée y est revenue".

"Juste pour rappel...c'est le sang de Rafic Hariri qui a renvoyé l'armée syrienne en Syrie", selon un communiqué publié par le bureau de presse de M. Hariri, en référence au retrait des troupes syriennes du Liban, quelques semaines après l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais et père de l'actuel chef du gouvernement, le 14 février 2005.

"Si le chef du CPL veut se rendre en Syrie pour discuter du retour des déplacés syriens, c'est son affaire...c'est le résultat qui importe. Mais le régime syrien ne devra pas se servir de cette visite comme prétexte pour revenir au Liban, car nous n'avons pas confiance dans les intentions du régime sur le retour des déplacés...Si ce retour venait à s'accomplir, alors nous serons les premiers à le saluer", poursuit ce texte. "Le pays n'a pas besoin de nouvelles polémiques. Aujourd'hui, ma préoccupation politique est de savoir comment mettre fin à la crise économique. Si cela n'arrive pas, la table se renversera d'elle-même sur la tête de tout le monde", conclut ce texte. Il répondait par là au leader du courant aouniste qui avait appelé le chef de l'Etat, dont il est le gendre, à "taper du poing sur la table" pour résoudre la crise, ajoutant : "nous sommes prêts à renverser la table".

Le ministre Bassil appelle régulièrement au retour en Syrie des quelque 1,5 million de réfugiés que le Liban accueille, mettant en avant la fin des combats dans plusieurs régions syriennes et leur reprochant de contribuer aux difficultés économiques du pays. Vendredi, le chef de l'Etat, Michel Aoun avait indiqué que 276.000 déplacés syriens ayant fui le conflit qui ravage leur pays depuis 2011 avaient quitté le Liban depuis le début, il y a quelques mois, des opérations de retour volontaire menées par la Sûreté générale.

Plusieurs responsables ont également réagi aux propos du chef de la diplomatie. "S'il y a une nécessité de se rendre en Syrie, personne ne peut interdire un ministre d'y aller. Le Liban et la Syrie ont encore des relations diplomatiques", a rappelé le ministre de la Défense, Elias Bou Saab, affilié au CPL.

"Si M. Bassil se rend à Damas, ce sera en son nom propre, pas sur la base d'une décision du Conseil des ministres", a estimé de son côté le ministre de l'Education, Akram Chehayeb, affilié au Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt. Ce dernier, réagissant aux déclarations de M. Hariri, a appelé sur Twitter à "se souvenir que (les Syriens) sont entrés au Liban au prix du sang de Kamal Joumblatt et en sont sortis au prix du sang de Rafic Hariri". "Vous falsifiez l'histoire et méprisez vos sacrifices et les nôtres. Vous pillez le pays et détruisez Taëf" (l'accord qui a mis fin, en 1989, à la guerre civile libanaise, ndlr), a accusé M. Joumblatt.
Le ministre de l'Industrie, Waël Bou Faour, membre du PSP, a, lui, accusé M. Bassil de cacher ses réelles intentions et d'aller s'entretenir avec le président syrien, Bachar el-Assad, parce qu'"on lui a dit que la route vers la présidence libanaise passe par Damas". Il a tenu ces propos virulents lors d'une manifestation de partisans du parti, en début de soirée à Beyrouth, contre la crise économique et les restrictions des libertés.



(Lire aussi : Bassil franchit un nouveau cap : Je me rendrai à Damas)




Geagea en appelle au gouvernement
Le ministre des Affaires étrangères avait par ailleurs plaidé samedi en faveur d'un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe.  "N'est-il pas temps pour la Syrie de revenir au sein de la Ligue arabe ?", s'était-il interrogé dans son discours devant les chefs de la diplomatie des pays membres de l'organisation panarabe, ajoutant que "tous les canaux de communication et de dialogue doivent être ouverts avec la Syrie".

Réagissant à ces propos, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé le gouvernement, qui se réunit dans l'après-midi, à prendre position. "J'espère que le gouvernement prendra position et reconnaîtra que les propos de Bassil relèvent de la prise de position personnelle, et pas de celle de l'Exécutif", a déclaré M. Geagea qui se trouve au Canada.

Dimanche, le Premier ministre Saad Hariri avait déjà réagi aux indignations provoquées au Liban par le discours du chef de la diplomatie, rappelant que la déclaration ministérielle ne contient aucune référence au retour de Damas au sein de la Ligue, mais promeut la distanciation par rapport aux conflits régionaux.

La Syrie a été suspendue de la Ligue arabe en 2011 quelques mois après le début du conflit dans ce pays. La question de sa réintégration divise depuis les États membres de l'organisation. Le Courant patriotique libre présidé par Gebran Bassil, allié au Hezbollah, prône une normalisation des relations avec le régime de Bachar el-Assad, une question qui ne fait pas l'unanimité non plus au sein du gouvernement libanais.



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Le Premier ministre libanais Saad Hariri a estimé lundi que si le chef du Courant patriotique libre et ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, voulait se rendre à Damas, c'était "son affaire" et que ce qui importait était "le résultat", mais qu'il ne fallait pas que le régime syrien utilise cette visite pour justifier "son retour au Liban".Lors d'un discours prononcé devant ses ...

commentaires (7)

Voila Hariri qui abdique! Pauvre Liban - Tu es foutu!

IMB a SPO

19 h 33, le 15 octobre 2019

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Commentaires (7)

  • Voila Hariri qui abdique! Pauvre Liban - Tu es foutu!

    IMB a SPO

    19 h 33, le 15 octobre 2019

  • LA DEMAGOGIE VOUEE A L,ECHEC !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 30, le 14 octobre 2019

  • Mais pourquoi ceux qui les maintiennent au Liban en ne pratiquant pas la politique de distanciation ne s’en occupent pas ?

    PROFIL BAS

    17 h 51, le 14 octobre 2019

  • le POVRE saad hariri ! ils ne se sont pas suffit -eux, les syriens ET les saoudiens d'antan- de la deconvenue post visite a damas , ils reiterent le meme processus/scenario , et lui saad hariri n'y peut plus rien , tout comme samir geagea d'ailleurs. les des furent jetes en fev 2006( certains disent bienavant meme cette date ), ET en 2016 , ces des continuent a faire des petits roulements qui deviennent enormes . BRAVO pour les clowns disait piaf !

    Gaby SIOUFI

    17 h 42, le 14 octobre 2019

  • RIEN N'ARRIVE PAR HASARD, LES CHOSES FINISSENT TOUJOURS PAR AVOIR UN SENS , MÊME SI NOUS NE LE COMPRENONS PAS DE SUITE . POVERBE RUSSE DE L'OURAL À LA TAÏGA.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 19, le 14 octobre 2019

  • "Juste pour rappel...c'est le sang de Rafic Hariri qui a renvoyé l'armée syrienne en Syrie", QUE C'EST BIEN DIT ET CONTRDIT CE GENDRE QUI NE VEUT PAS ADMETTRE QUE S'ALLIER A HB A PERMIS AU CPL DE DEVENIR CE QU'IL EST ET IL EN PAYE LE JUSTE PRIX EN OBEISSANT AUX ORDRES DONNES APRES SA VISITE A HN SEULS LES MOUTONS DE PANURGE NE COMPRENNENT PAS ENCORE QUE LE LIBAN NE SERA JAMAIS UN VASSAL DE L'IRAN

    LA VERITE

    15 h 16, le 14 octobre 2019

  • À quoi ça sert d'enfoncer des portes ouvertes mon cher Saad ? Le martyr de ton illustre papa ne sera jamais renié, ni par ceux qu'on s'efforce de "soupçonner" , ni par ceux qui oeuvrent pour un Liban NOUVEAU fort et libre de ses choix . LES SYRIENS NE REVIENDRONT PLUS JAMAIS CHEZ NOUS , PERSONNE N'EN VEUT . LES LIBANAIS ONT MÛRI ET SAURONT SE PRENDRE EN MAIN AVEC LES ARMES DE DISSUASION EXPÉRIMENTÉES. LA ROUE DE L'HISTOIRE TOURNE et il est de l'intérêt du Liban de prendre le train en marche avant tous ceux qui l'ont poussé dans l'abîme et qui VONT EUX AUSSI FINIR PAR S'Y RENDRE , À DAMAS . Saad tu peux être d'un grand secours pour ce Liban pour lequel tu as failli être SACRIFIER en bensaoudie. CETTE VICTOIRE SERA LIBANAISE OU NE LE SERA PAS .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 50, le 14 octobre 2019

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