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À La Une - Liban

Bassil : Je vais me rendre en Syrie, pour que les Syriens y retournent

Le CPL ne permettra à personne de lui voler son 13 octobre, affirme le chef du parti, également ministre des Affaires étrangères. 

Capture d'écran OTV.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a annoncé qu'il avait l'intention de se rendre en Syrie "pour que le peuple syrien y retourne comme son armée y est retournée", après avoir quitté le Liban, lors d'un discours prononcé devant ses partisans dimanche soir à l'occasion de la commémoration du 13 octobre 1990, date de l’éviction de Michel Aoun du palais de Baabda.

"Je veux me rendre en Syrie pour donner de l'oxygène à l'économie et la souveraineté du Liban", a déclaré M. Bassil lors de son discours au cours d'un grand rassemblement organisé par le CPL sur la place de Hadeth. "Après le départ de la Syrie, nous, les véritables souverainistes, nous sommes engagés à entretenir les meilleures relations avec ce pays, a rappelé M. Bassil. Le général Aoun s'est rendu en Syrie, tandis que les nouveaux souverainistes qui étaient proches de la Syrie lors de sa présence au Liban ont comploté contre ce pays". "Nous sommes ceux qui voulons que la Syrie reste en Syrie", a-t-il assuré.

"Et moi je vais me rendre en Syrie, pour que le peuple syrien retourne en Syrie comme son armée y est revenue", a-t-il répété à deux reprises. "Avant la Nakba, le Liban avait deux poumons, mais maintenant, il n'en a qu'un: la Syrie est le poumon économique du Liban. Nous avons perdu le premier poumon à cause d'Israël. Est-ce que nous perdons le deuxième poumon à cause de la folie de la haine et des faux paris ?"

M. Bassil avait déjà plaidé samedi, lors de la réunion de la Ligue arabe au Caire, pour le retour du régime de Damas au sein de l'organisation panarabe. Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a alors réagi dimanche aux indignations provoquées au Liban par le discours du ministre des Affaires étrangères. Il a rappelé que la déclaration ministérielle libanaise ne contient aucune référence au retour de Damas au sein de la Ligue, mais promeut la distanciation des conflits régionaux. 



(Lire aussi : Y-a-t-il désormais deux courants aounistes en lice ?)


Le 13 octobre est à tous les Libanais

Evoquant le 13 octobre 1990, date de l’éviction du palais de Baabda de Michel Aoun, alors chef du gouvernement de transition et commandant en chef de l’armée, sous les bombardements de l’aviation syrienne, M. Bassil a affirmé: "Nous ne monopolisons pas le 13 octobre. Le 13 octobre est à tous les Libanais, mais le CPL ne permettra à personne de le lui voler tout comme ils ont volé le 14 mars".

Cette commémoration du CPL a eu lieu au lendemain d'une autre cérémonie, organisée samedi par des dissidents du CPL. Près de 600 personnes, dont le député du Kesrouan et ancien chef des commandos de l'armée libanaise Chamel Roukoz, gendre comme M. Bassil du chef de l'Etat, des anciens militaires, ainsi que des dissidents aounistes, avaient assisté à cette première messe, à l'issue de laquelle un général à la retraite avait fustigé de manière virulente un "État en échec, gouverné par des bandes", une "corruption inimaginable", un "pays misérable tenu par des charognards depuis 30 ans".

"Ils ont déformé nos positions sur les droits des militaires et nous ont présenté  comme leurs ennemis alors que nous veillons sur eux", a aussi dénoncé le chef du CPL. "Nous disons aux officiers et aux militaires : vous êtes le 13 octobre vous avez pris votre retraite de l’armée, mais vous n’avez pas pris votre retraite de la patrie parce que la patrie n’est pas un travail.  Vous êtes les fils d'une cause et vous devez la vivre jusqu'au bout. Vous avez une place spéciale chez les gens, ne laissez pas certains d'entre vous se transformer en coupeurs de route", a-t-il ajouté. 

"13 octobre 1990 - 13 octobre 2019 : 29 ans, qu'est-ce qui s'est passé et qu'est-ce qui a changé ?", a demandé M. Bassil. "Le général Aoun a patienté, s'est battu, a sauvé le Liban de l'occupation syrienne. Il est sorti du palais de Baabda avec un tank et un avion il y est revenu par les urnes électorales". "Il est aujourd'hui le président de la République qui résiste pour sauver l'Etat des occupations et des tutelles non moins dangereuses et qui violent les institutions étatiques. La corruption est une occupation de l'État", a-t-il poursuivi.


(Lire aussi : 13 octobre 1990 : Roukoz, dissidents aounistes et militaires à la retraite réunis à Dbayé


Plus de 50.000 membres du CPL en 2020

"Nous allons faire face à tout accord fait au détriment de l'unité du Liban, a par ailleurs le chef du CPL et du bloc "Liban Fort".  Nous ferons face à la naturalisation des déplacés et des réfugiés et nous ferons face à l'élimination de toute communauté chrétienne, chiite, sunnite, druze, alaouite, ...parce que ce serait l'élimination du Liban" .

M. Bassil a par ailleurs indiqué que 40.000 personnes possèdent actuellement la carte de membre du CPL et qu'ils seront  "50.000 et plus en 2020". 

Plus tôt dans la journée, plusieurs responsables politiques du Courant patriotique libre (CPL) fondé par le chef de l'Etat, Michel Aoun, s'étaient exprimés à cette occasion, estimant que cette date marque le début de la procédure de formation de l'Etat libanais.

Le ministre de la Justice, Albert Serhane (CPL), a estimé que "le sang versé et les sacrifices de l'armée libanaise lors de cette journée du 13 octobre 1990 sont le commencement de l'accouchement, long et difficile, d'un Etat juste, libre et indépendant". Pour sa part, le député Ibrahim Kanaan a affirmé que sa formation politique "poursuivra le chemin de la formation d'un Etat qui ne sera pas un Etat de milices et de tribus". Le ministre des déplacés, Ghassan Atallah, a, lui, estimé qu'"en ce 13 octobre, nous voyons clairement la différence entre les collaborateurs qui traitent avec l'occupant (israélien, ndlr) au dépens de leur nation, peuple et armée, à des seules fins miliciennes, et ceux qui sont amis avec la Syrie dans l'intérêt du Liban". 




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commentaires (6)

"...ces gouvernants petris de lachete avec pour seule gloire la tres grande habilete de transformer en victoires les defaites passees."

Lebinlon

09 h 43, le 14 octobre 2019

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Commentaires (6)

  • "...ces gouvernants petris de lachete avec pour seule gloire la tres grande habilete de transformer en victoires les defaites passees."

    Lebinlon

    09 h 43, le 14 octobre 2019

  • Un précurseur , à la pointe des événements. L'Europe prédateur doit le jalouser pour avoir cette facilité à aborder les grands du M.O La Syrie du héros Bashar sera le passage obligé pour régler le problème des pauvres kurdes lourdés par leurs " alliés " . Pouffff

    FRIK-A-FRAK

    22 h 22, le 13 octobre 2019

  • Combien est-il payé pour dire de telles énormités ? Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 16, le 13 octobre 2019

  • DES BETISES DE DEMAGOGUE. LES GENS NE GOBENT PAS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 07, le 13 octobre 2019

  • Et voilà ! Nous avons eu droit à une nouvelle salve de promesses et de prétentions. Et comme d’habitude, c’est toujours la faute aux autres qui ne le laisse pas travailler. Il a ras-le-bol, il est super fâché, et il est très énervé. Avant d'aller en Syrie, est-ce qu'il pourrait exposer aux Libanais son plan d'action qui, à terme, aboutirait à ramener les réfugiés Syriens en Syrie ? C'est quoi les étapes et les points principaux ? Où sont les obstacles que vous pensez pouvoir surmonter là où la Russie à échouer ? Est-ce que le Liban aurait à faire des concessions, etc ? À la veille de la commémoration du 13 octobre, au Caire, vous avez défendu la Syrie avec acharnement et vous avez le courage de nous dire que les autres vous ont volés votre 14 mars !

    Zovighian Michel

    21 h 02, le 13 octobre 2019

  • qu'il aille en Syrie et qu'il y reste. Ca serait mieux pour tout le monde.....

    Tabet Karim

    20 h 39, le 13 octobre 2019

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