Près de 600 personnes, dont le député du Kesrouan et ancien chef des commandos de l'armée libanaise Chamel Roukoz, des anciens militaires, ainsi que des dissidents aounistes, ont assisté samedi à une messe pour la commémoration du 13 octobre 1990, date de l’éviction du palais de Baabda de Michel Aoun, alors chef du gouvernement de transition et commandant en chef de l’armée, sous les bombardements de l’aviation syrienne.
Aujourd'hui, c'est au tour du Courant patriotique libre (CPL) fondé par Michel Aoun de commémorer le souvenir du 13 octobre 1990 par une autre messe prévue à 17 heures sur la place publique de Hadath (caza de Baabda, un important fief de la formation).
La tenue de ces deux événements distincts est vue par de nombreux observateurs et responsables comme un signe des tensions entre Chamel Roukoz et Gebran Bassil, tous deux gendres du chef de l’État. Toutefois, l'ancien chef des commandos affirmait récemment à L'Orient-Le Jour qu'il ne fait "que prendre part à une messe commémorant le souvenir de soldats et officiers tombés au combat. Cela relève de mon devoir", déclarait-il.
A l'issue de la cérémonie religieuse qui a eu lieu samedi en l'église de l'Assomption à Dbayé, le général à la retraite Hanna Makdessi a pris la parole au nom des compagnons d'armes des soldats tombés le 13 octobre 1990. "Pourquoi ces martyrs se sont-ils sacrifiés ?", s'est-il interrogé, fustigeant de manière virulente un "État en échec, gouverné par des bandes", une "corruption inimaginable", un "pays misérable tenu par des charognards depuis 30 ans".
"Une meute de politiciens, parmi eux des enfants, jouent avec le destin du pays et de leurs administrés. Ils ont conclu des marchés douteux, amassé de l'argent, dévoyé les administrations avec la logique des obligés et mené le pays à la faillite. Et au lieu de mettre fin au gaspillage, ils ont perclu les gens d’impôts et de taxes, et s'en sont pris aux militaires", a poursuivi le haut-gradé, en référence aux coupes budgétaires et autres mesures d'austérité visant les militaires à la retraite depuis que le gouvernement a opté pour une politique d'austérité dans le cadre de son budget pour l'année en cours.
"A ceux qui ont exploité vos sacrifices et profané vos tombes, qui ont accédé à des postes qu'ils ne méritent pas, qui tiennent des propos vides de sens, qui s'enorgueillissent de réalisations virtuelles et qui déchaînent les passions de leurs partisans avec des propos communautaires (...) : l'histoire ne vous pardonnera pas et la reddition des comptes est proche", a conclu le général Makdessi.
(Lire aussi : Y-a-t-il désormais deux courants aounistes en lice ?)
"Je présente mes excuses"
A l' occasion de cette commémoration, Chamel Roukoz a de son côté évoqué un "souvenir teinté d'amertume", critiquant implicitement Gebran Bassil, ministre des Affaires étrangères et chef du CPL, ainsi que la classe politique de manière générale.
"13 octobre 1990... Certains ont considéré cette date comme la fin : la fin d'un rêve, la fin d'un combat et de l'espoir, la fin de la légalité, le début de l'exil, le début de la tutelle (syrienne, ndlr) et de l'injustice, le début de l'illégalité. Mais 29 ans plus tard, il s'est avéré pour tout le monde que le 13 octobre n'était que le début", a affirmé M. Roukoz dans un communiqué publié samedi.
"Mais la commémoration du 13 octobre cette année diffère des commémorations précédentes. Auparavant, nous marquions cette date comme l'un des jours cruciaux dans l'histoire du Liban moderne et celle de sa brave armée. Désormais, nous sommes témoins de la colère et de la détresse qui ont remplacé la tristesse et la douleur", a poursuivi l'ancien militaire. "(...) Cette commémoration est pour nous un événement fondateur de l'union nationale, qui a été captée par certains parasites du pouvoir et de la politique, sous différentes appellations", a-t-il ajouté, sans identifier les personnes qu'il vise.
"La commémoration du 13 octobre aujourd'hui a un goût différent, teinté d'amertume en raison des opportunités ratées et des sacrifices qui ont été remplacés par une soif du pouvoir et de l'autoritarisme que le Liban a rarement connus dans son histoire", a encore souligné Chamel Roukoz. "Au lieu de récompenser ceux qui n'ont jamais hésité à donner tout ce qu'ils ont pour le Liban, nous assistons à une réduction des retraites et indemnités de ces personnes afin de couvrir l'échec de la classe politique à gérer le pays", a regretté l'ancien militaire.
"Je présente mes excuses pour ne pas avoir réussi à vaincre la volonté politique qui refuse d'être juste envers vous en vous garantissant vos droits. Mais je vous promets aujourd'hui que je ne m'arrêterai pas, que je n'hésiterai pas à dire la vérité (...)", a poursuivi Chamel Roukoz en s'adressant à ses anciens frères d'armes.
Et l'officier vétéran de conclure : "En ce jour, j'appelle tous les citoyens et les compagnons d'armes à se soulever contre ceux qui leur ont volé leur rêve d'une vie digne (...) et à s'opposer à ceux qui ont causé la dégénérescence de notre pays. Nous devons renouveler le 13 octobre et le transformer en une occasion pour nous en prendre à une classe dirigeante habituée à prendre le pays en otage (...)".
Pour mémoire
Roukoz-CPL : les signes d’un divorce se multiplient...
Chamel Roukoz : Mon action ne s’arrêtera pas et n’est pas dirigée contre le CPL
Le CPL secoué par « l’indiscipline » de 700 de ses adhérents
Un nouveau « Tayyar » fait un pied de nez à l’ancien
BRAVO AUX GENERAUX MAKDESSI ET ROUKOZ DE DIRE LEUR QUATRE VERITE A CEUX QUI NOUS GOUVERNENT PENDANT QUE M BASSIL SE PLIE A HN ET VA FAIR EENTENDRE UNE VOIX AU NOM DU LIBAN AVEC LAQUELLE IL N Y A PAS CONCENSUS AU LIBAN ET NON AGREE PAR LE CONSEIL DE MINISTRES En ce jour, j'appelle tous les citoyens et les compagnons d'armes à se soulever contre ceux qui leur ont volé leur rêve d'une vie digne Les critiques touchent du President Aoun , a Bassil et a presque toute la classe politique et l'appel a un soulevement est certainement plus grave que de dire que je n'ai pas pu prendre des dollar du ATM qui a valu a son auteur de devoir se presenter a une convocation de la surete ENFIN CES DEUX ORATEURS NE RISQUENT PAS LA MEME CHOSE CAR DANS CE CAS CE SERA UNE REVOLUTION ET PAS UNE REVOLTE (explication une revolte se reprime par la force , une revolution balaie toujours le pouvoir )
18 h 03, le 13 octobre 2019