C’est une sérieuse secousse que le Courant patriotique libre a subie récemment. Plus d’un an après les élections législatives de mai 2018, le conseil de discipline du parti a décidé de radier plus de 700 adhérents, majoritairement chiites originaires de Baalbeck-Hermel.
Des sources bien informées indiquent dans ce cadre à L’Orient-Le Jour que les membres visés par la décision d’exclusion n’ont pas voté pour la liste du CPL lors des dernières législatives. Et d’ajouter que conformément au règlement intérieur du parti fondé par Michel Aoun, ceux qui ne se conforment pas aux directives du directoire CPL en matière d’élections sont susceptibles d’exclusion du parti.
Selon certains médias locaux, les partisans nouvellement radiés du CPL sont exclusivement chiites relevant des cazas de Baalbeck et du Hermel. Des informations que dément, via L’OLJ, Rommel Saber, vice-président du CPL pour les affaires administratives : « Parmi les personnes radiées, il y a des chrétiens. Mais il est normal qu’il y ait des chiites. D’autant que la majorité des membres concernés est issue de Baalbeck-Hermel. »
(Pour mémoire : La radiation du CPL de Tanios Hobeika, première réponse aux dissidents ?)
Réintégration
Quoi qu’il en soit, des sources qui suivent de près le dossier confient à L’OLJ que le leader du CPL Gebran Bassil a interjeté appel de la décision du conseil de discipline de la formation. Dans une décision prise jeudi dernier, l’instance disciplinaire a ainsi décidé de réintégrer dans les rangs du courant aouniste 63 partisans qui en avaient été exclus. De sources bien informées, on apprend aussi que 20 autres personnes radiées ont rejoint à nouveau les rangs du parti à la faveur d’une décision prise hier par le conseil de discipline.
Pour ce qui est des motifs de ce soudain revirement de la part du directoire du CPL, une source proche du dossier indique que l’instance disciplinaire examine le dossier de chacun des membres visés par les décisions d’exclusion. S’ils présentent des raisons valables à même d’expliquer leur décision de ne pas voter pour la liste du CPL, comme un éventuel voyage ou un manque de documents requis pour prendre part au scrutin, l’instance disciplinaire peut revenir sur sa décision.
Mais bien au-delà de l’aspect interpartisan, c’est surtout par sa dimension politique que la décision de radier 700 membres du CPL semble refléter le mécontentement qu’éprouvent les adhérents face aux choix politiques et électoraux de leur chef et de ses proches. Il s’agit donc d’une grave secousse à même de menacer le parcours politique du parti et sa pérennité. C’est ainsi que les milieux de « l’opposition aouniste » interprètent la décision de radier les partisans de Baalbeck-Hermel. Outre les erreurs politiques du chef du parti, c’est surtout la dynamique politique du courant aouniste en tant que formation multiconfessionnelle qui est malmenée, déplorent les opposants, stigmatisant le fait que M. Bassil se montre au centre de toute l’action politique du CPL, aux dépens de ses partisans et cadres.
En face, les milieux proches de Gebran Bassil invitent ceux qui s’opposent aux choix du directoire, soit à former une « opposition à l’intérieur du parti », soit à en claquer volontairement la porte.
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commentaires (19)
Il a un problème de personalités multiples, il n'a pas encore trouvé son look.
Christine KHALIL
20 h 06, le 28 mai 2019