Le scrutin a été organisé selon le mode proportionnel. Photo Michel Sayegh
La période des élections estudiantines sur les campus de l’Université Saint-Joseph est traditionnellement très attendue par les étudiants, certes, mais aussi par les partis politiques et l’opinion publique, en général, tant ces élections permettent de tester dans une certaine mesure le pouls des grandes orientations de la jeunesse libanaise.
Le scrutin cette année s’est déroulé samedi dernier dans le calme dans la totalité des campus et facultés de l’USJ. Au niveau de l’université, il s’est soldé par une nette victoire des forces du 14 Mars qui ont obtenu 128 sièges au sein des différentes facultés de l’USJ avec une majorité dans 18 d’entre elles, suivies par la coalition du 8 Mars qui en obtient 104 avec une majorité dans 8 facultés. Quant aux indépendants, ils ont obtenu 53 sièges avec une majorité dans 6 facultés. Le courant Azm et ses alliés (Marada) ont remporté pour leur part trois sièges au campus du Liban-Nord.
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Comme chaque année, la bataille a le plus ardemment fait rage au sein du campus des sciences sociales (CSS) de la rue Huvelin, au sein des facultés de droit et de gestion.
Suivant un scrutin proportionnel, les élections de la faculté de droit ont opposé trois listes : celle du 8 Mars (composée du Courant patriotique libre, du mouvement Amal, du Hezbollah et du Parti syrien national social) ; celle du 14 Mars (regroupant les Forces libanaises, le parti Kataeb, le courant du Futur et le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt) et celle de Taleb, un mouvement indépendant propre à la faculté de droit et des sciences politiques (FDSP) fondé en 2017 et affilié au USJ Secular Club.
Pour les partisans du 14 Mars, le campus situé Rue Huvelin a une signification particulière et symbolique : il s’agit du bastion principal de la résistance estudiantine contre l’occupation syrienne. Les étudiants de ce campus ont incontestablement joué un rôle majeur dans la gestation de la révolution du Cèdre, ou intifada de l’Indépendance du 14 mars 2005, dont feu Samir Kassir – qui fut un professeur de poids à la FDSP – était l’un des fers de lance. Si la coalition du 14 Mars est aujourd’hui dans une certaine mesure démantelée au niveau du pays, elle demeure indivisible au sein de cet espace universitaire qui reste pour elle mythique. Il représente pour elle le campus qui a compté parmi ses étudiants le président Bachir Gemayel, et de ce fait, le CSS revêt pour les partisans des FL et des Kataëb une importance indéniable.
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Travailler main dans la main
C’est à la lumière d’un tel contexte que l’on comprend pourquoi, pour la coalition du 8 Mars, la faculté de droit représente en quelque sorte une forteresse imprenable qui a été remportée pour la neuvième année consécutive par les forces du 14 Mars lors du scrutin de samedi dernier. Le nombre de délégués étant passé de 11 à 13 depuis l’an dernier, le mouvement Taleb a réussi à obtenir un délégué en plus au sein de l’amicale de droit, ce qui lui donne donc deux délégués contre 5 pour le 8 Mars et 6 pour le 14 Mars.
Anthony el-Khoury, le nouveau président de cette amicale, représentant donc la majorité issue du 14 Mars, souligne à L’Orient-Le Jour que, « fidèles à notre vision, une fois au sein de l’amicale, nous oublions nos différends politiques et travaillons main dans la main avec les délégués de Taleb et ceux du 8 Mars dans l’intérêt des étudiants ». « Cela a été successivement prouvé ces huit dernières années et a été reconnu par tous, relève-t-il. Nous n’y faillirons pas cette année. »
Quant à la faculté de gestion, dont les forces du 8 Mars avaient remporté la majorité l’année dernière, elle a été reprise cette année par le camp adverse du 14 Mars qui a remporté huit sièges contre sept pour le 8 Mars et aucun pour les indépendants.
Malgré l’échauffourée qui a eu lieu mercredi dernier à la rue Huvelin entre des partisans des deux camps (qui n’a fait aucun blessé), l’ambiance est restée calme samedi à la faveur de la présence des forces de l’ordre. Les habitants du quartier ont pu entendre les étudiants scander des slogans devenus emblématiques, tels que le fameux slogan « Nous ne voulons d’armée au Liban que la seule armée libanaise », lancé en 2005 par un million et demi de Libanais à l’adresse de l’armée syrienne et clamé samedi dans une allusion à peine voilée de la part des futurs juristes du 14 Mars à l’illégalité des armes de la branche militaire du Hezbollah.
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commentaires (3)
Bravo à celui qui l'aura emporté, quel qu'il soit . Sans plus ! Comme disait Chirac , paix à son âme , elle m'en touche une sans avoir fait vibré l'autre .
FRIK-A-FRAK
13 h 22, le 07 octobre 2019