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Liban - Universités

Le 14 Mars remporte les élections estudiantines à la LAU

Le scrutin sur les campus de Beyrouth et Jbeil était marqué par le boycott du Hezbollah et du CPL.

Des étudiants dans le campus de la Lebanese American University (LAU) à Beyrouth, le 4 octobre 2019. Photo LAU

La coalition des forces du 14 Mars a remporté hier les élections estudiantines dans les campus de la Lebanese American University (LAU) à Beyrouth et Jbeil, marquées par le boycott du Courant patriotique libre (dirigé par Gebran Bassil) et du Hezbollah qui protestaient contre le mode électoral. La LAU ouvrait le bal des élections estudiantines, très attendues sur la scène politique, qui seront suivies aujourd’hui par un scrutin qui s’annonce chaud à l’Université Saint-Joseph, où des heurts entre des étudiants pro-Forces libanaises (de Samir Geagea) et d’autres proches du Hezbollah se sont déjà produits mercredi sur le campus des sciences sociales, rue Huvelin.

Le courant du Futur (du Premier ministre Saad Hariri) et les FL, qui s’étaient présentés ensemble l’an dernier aux élections de la LAU, ont été rejoints cette année par le Parti socialiste progressiste (de Walid Joumblatt). Face à eux, ne se sont présentés du courant du 8 Mars que les candidats du mouvement Amal et du Parti syrien national social (PSNS) ainsi que certains étudiants se définissant comme indépendants.

La coalition du 14 Mars a remporté 21 sièges sur un total de 30, sa victoire étant plus marquée sur le campus de Jbeil. « Nous avons remporté 13 sièges sur 15 : dix pour les FL, deux pour le courant du Futur et un pour le PSP », a indiqué à L’Orient-Le Jour le responsable des FL pour les universités américaines au Liban, Joe Hachache. Deux candidats, appuyés par le mouvement Amal, ont été élus d’offices dans les facultés d’architecture et de pharmacie. « Nous estimons que le CPL et le Hezbollah se sont retirés car ils connaissaient d’avance le résultat. Ils ont pris comme prétexte la loi électorale bien qu’ils aient participé l’an dernier aux élections sur la base de cette même loi », a ajouté M. Hachache.



(Lire aussi : N. Gemayel à « L’OLJ » : Si les politiques n’arrivent pas à se mettre d’accord, que les jeunes montrent l’exemple)


Un taux de participation de 69,4 %
Sur le campus de Beyrouth, la coalition du 14 Mars a obtenu huit sièges sur 15, a indiqué à L’OLJ Mohammad Saad, coordinateur de la section de la jeunesse au sein du courant du Futur. « Le PSNS et ses alliés ont quant à eux remporté cinq sièges, et les indépendants 2 sièges » , a-t-il ajouté. « C’est la deuxième année consécutive que nous remportons l’élection » , s’est félicité le responsable du Futur, estimant que le résultat montrait que les jeunes Libanais « appuient toujours les principes du 14 Mars ».Peu après l’annonce des résultats, des voitures dont les passagers brandissaient les drapeaux d’Amal ont sillonné les rues adjacentes au campus situé à Ras Beyrouth.

Sur un total de 6 897 étudiants dans les deux campus, 5 994 étaient autorisés à voter, selon le vice-président de la LAU pour la technologie de l’information, Camille Abou Nasr. Dans un communiqué, l’administration de la LAU a indiqué que 4 160 étudiants ont participé au vote, soit un taux de participation de 69,4 %, malgré les appels au boycott.

Le vote s’est fait par mode électronique, sur la base « One man, one vote » (une personne, un vote).

« L’élection s’est déroulée dans le calme et il n’y a pas eu d’incidents » , a assuré à L’OLJ le doyen des étudiants, Raed Mohsen, déplorant la décision de boycott de certaines parties et soulignant l’importance pour les étudiants d’élire leurs représentants, qui se joindront aux représentants du corps enseignant et de l’administration au sein du conseil de l’université.


(Lire aussi : Bagarre entre étudiants FL et Hezbollah à Huvelin, à l'approche des élections)



Contestation du mode électoral
La section de la jeunesse et des sports du CPL avait annoncé dès mercredi que le parti avait décidé de boycotter les élections, pointant du doigt « un système électoral des plus corrompus » et affirmant avoir contacté l’administration de l’université pour lui signaler cela, en vain. Même son de cloche de la part du Hezbollah : « C’est la première année que nous décidons de boycotter les élections », a expliqué hier dans la matinée le responsable du parti à la LAU, Afif Ahmad, à L’OLJ. « Nous contestons le système électoral, dénoncé même par l’Association libanaise pour la démocratie des élections (LADE), et le fait qu’il ne préserve pas le secret du vote » , a-t-il ajouté, précisant que le Parti démocratique libanais (de Talal Arslane) s’est joint également au boycott.En milieu de journée, quelques dizaines d’étudiants ont observé un sit-in sur le campus de Beyrouth, appelant au boycott du scrutin à l’appel du Hezbollah. Le conseil qui sera élu « n’a pas de réelles prérogatives », a estimé pour sa part Mohammad Hassan, un étudiant en informatique qui se présentait au nom du Hezbollah et a retiré sa candidature après la décision du parti de boycotter le scrutin. Selon une source estudiantine du 14 Mars, le courant du 8 Mars, malgré sa décision de boycott, a soutenu les candidats du mouvement Amal, du PSNS et de certains étudiants se présentant comme indépendants. Les élections à la LAU seront suivies aujourd’hui par le scrutin à l’Université Saint-Joseph où la coalition du 14 Mars (Kataëb, FL, courant du Futur et PSP) affronte l’alliance conclue entre le CPL, le Hezbollah, le mouvement Amal, le Tachnag et les Marada. Les élections à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et à l’Université Notre-Dame (NDU) auront lieu le 18 octobre.


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